Semaine de l'Egalité

Semaine de l’Egalité

Car aujourd’hui il ne s’agit plus de s’interroger sur l’existence ou non de ces inégalités. Elles existent.

Je suis heureuse de vous présenter aujourd’hui, la Semaine de l’Egalité femmes-hommes que nous organisons du 1er au 8 mars prochain et j’en profiterai pour vous donner aussi quelques éléments d’actualités liés à notre action métropolitaine en faveur de l’égalité femmes-hommes.

Nous organisons donc du 1er au 8 mars notre 2e semaine de l’Egalité femmes-hommes. Nous avons été accompagnés dans cette organisation par les agences « October Octopus » et « Et tuttiquanti », et je veux ici remercier leurs équipes pour leur investissement aux cotés de celles de la Métropole de Lyon. Le programme proposé cet année est particulièrement riche et regroupe conférences, débat, rencontres, une exposition, des lectures, et même une soirée festive le samedi soir.

L’objectif de ces rencontres est d’offrir aux habitantes et habitants de la Métropole un temps dédié de réflexion, d’information, d’acculturation à cette question fondamentale de l’Egalite entre les  femmes et les hommes.

Vous le savez, même si les textes affirment aujourd’hui cette égalité, il reste encore un travail important à mener pour que cette égalité soit réellement effective. Et pour lutter contre les freins existants il est aujourd’hui plus que jamais nécessaire de donner à toutes et tous les clés pour comprendre où se nichent ces inégalités, pourquoi elles existent et comment on peut collectivement les faire peu à peu disparaitre.

Il semble évident que l’on ne peut combattre efficacement les inégalités si on ne les a pas au préalable clairement identifiées.

Car aujourd’hui il ne s’agit plus de s’interroger sur l’existence ou non de ces inégalités. Elles existent. C’est un fait, une réalité. Ce n’est pas une opinion ni un point de vue. Un sujet où l’on est d’accord ou pas d’accord. Il ne s’agit plus de dire que c’est « un combat de féministe radicale », un combat de femmes qui n’aiment pas les hommes. Non, on ne peut plus sérieusement dire cela.

Parce qu’aujourd’hui la question des inégalités entre les femmes et les hommes est un fait étayé, fruit de travaux de recherche, d’études, d’enquêtes menés par des femmes et des hommes qui ont investigué, interrogé notre fonctionnement passé et actuel, et sont tous et toutes arrivés au même constat : oui notre société n’est pas égalitaire.

Pour appuyer mon propos quelques chiffres :

  • L’Assemblée Nationale compte 37,6 % de femmes, le Sénat 34,8 % et seulement 23 pays sont dirigés par une femme alors que les femmes représentent 50 % de la population.
  • Les femmes gagnent près de 16 % de moins que les hommes.
  • 122 femmes ont été victimes de féminicides en 2022.
  • Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à vivre sous le seuil de pauvreté (4.3 millions d’hommes et 4,9 millions de femmes).
  • Dans l’étude récente du Haut conseil à l’Egalité (HCE) sur l’État du sexisme en France, il apparait que 52% des femmes interrogées affirment qu’elles renoncent à s’habiller comme elles le souhaitent et que 80% des femmes interrogées ont peur de rentrer seule le soir.
  • Dans le même rapport on apprend que 23% des hommes de moins de 35 ans interrogés pensent qu’il faut être violent pour se faire respecter.
  • Et le baromètre pointe également que la majorité des hommes interrogés ont du mal à se sentir concernés par les questions du sexisme.

Je pourrai égrener longtemps ces chiffres qui montrent que les inégalités, le sexisme sont présents dans quasiment tous les aspects de nos vies personnelles et professionnelles.

Les rendez-vous que nous proposons pendant cette semaine de l’Egalité ne traiteront évidemment pas de tous les aspects, mais pour chacun des thèmes abordé nous avons sollicité des expertes et experts, chercheuses et chercheurs, grands témoins afin qu’ils ou elles puissent nous donner les clés pour comprendre, s’approprier les faits et leurs conséquences et pour ensuite pouvoir agir ou réagir.

Nous parlerons ainsi du corps des femmes, de la façon dont la communication visuelle s’est servie du féminin ou du masculin, mais aussi la place du genre dans l’espace public et plus globalement la ville. Nous évoquerons le sexisme dans le sport, la place des femmes dans la culture ou encore le sexisme dans le monde du travail, tout comme le coût de la virilité ou encore la façon dont les luttes féministes se déploient à travers le monde en fonction de la culture et du territoire concernés.

Cette semaine permettra également l’expression de femmes artistes à l’occasion de deux soirées : la première à la Cité des halles, dans le 7e arrondissement, le samedi 4 mars qui réunira des autrices, performeuses, djette pour une soirée féministe et festive ; et une seconde soirée au théâtre de la Renaissance à Oullins, le mercredi 8 mars autour du livre d’Annick Cojean « Je ne serais pas arrivée là si… » en présence notamment de la comédienne Judith Henri.

Il faut rajouter à cela, 3 projets qui seront visibles dans l’Hôtel de Métropole que sont :

  • l’exposition « Héro(ine)s » réalisée par des auteurs et autrices de BD en partenariat avec le Lyon BD festival qui interroge sur la place des personnages féminins dans la BD,
  • mais aussi la série documentaire d’Arte sur les femmes oubliées de l’Histoire (30 épisodes de 4/5 minutes chacun),
  • ou encore le podcast Virginie Virginia Simone et moi sur l’histoire du planning familial réalisé par Isa Stragliati.

Vous voyez les propositions de rendez-vous et les thèmes abordés sont très divers et c’est ce qui fait, la richesse de cette semaine de l’Egalité.

Mais je voulais compléter ces informations sur la semaine de l’égalité en vous donnant également  quelques informations sur les projets que nous menons actuellement à la Métropole, notamment sur la question de la précarité menstruelle et du tabou des règles, une problématique que j’ai souhaité travailler tout particulièrement dans le cadre de mon mandat.

Vous le savez peut-être, nous organisons depuis 2 ans une grande collecte de protections menstruelles sur le territoire métropolitain en partenariat avec l’Association Règles Elémentaires. Ce sera donc le cas cette année encore avec une collecte qui débutera ce 8 mars et jusqu’au 28 mai qui est la journée mondiale de l’Hygiène menstruelle. Des boîtes de collecte seront installées dans plus d’une trentaine de lieux. Une vingtaine de communes ont accepté de participer à cette opération : elles installeront des boites dans leurs mairies ou dans d’autres lieux municipaux. La liste complète des lieux de collecte sera disponible le 8 mars sur le site de la Métropole. L’objectif est évidemment de récolter le maximum de dons qui seront redistribués à des associations de solidarité présentes sur le territoire qui en ont un grand besoin.

Mais le 2e objectif est aussi de sensibiliser le grand public à cette précarité menstruelle qui est une précarité moins connue notamment parce qu’elle touche aux règles, qui reste un sujet encore très, trop souvent tabou. Nous complétons cette action de collecte avec d’autres projets pour lutter contre la précarité menstruelle et le tabou des règles :

  • d’abord avec l’expérimentation lancée dans 21 collèges de la Métropole d’installer des distributeurs de protections menstruelles gratuites : cela est opérationnel  depuis novembre dernier et un premier bilan sera réalisé au printemps pour envisager un déploiement dans d’autres collèges ;
  • ensuite, nous avons, pour accompagner l’implantation de ces distributeurs, distribué dans ces 21 collèges un livret pédagogique sur les règles (réalisé en interne en lien avec l’Éducation Nationale).  Au vu des retours très positifs, il sera également distribué dans les autres collèges de la Métropole fin mars /début avril;
  • Nous allons également réaliser une exposition à partir de la BD  « Et si les hommes avaient leurs règles » en lien avec l’autrice et l’auteur de cette BD (Camille Besse et Eric La Blanche). Cette exposition devrait être présentée en mai prochain dans l’Hôtel de Métropole puis nous la proposerons dans un format adapté au jeune public, pour qu’elle tourne dans les collèges de la Métropole, comme c’est le cas d’une autre exposition sur l’histoire du droit des femmes qui tourne actuellement dans les collèges métropolitains.
  • Nous avons d’autres projets à venir sur cette question du tabou des règles mais nous vous préciserons tout cela dans quelques semaines.

Toutes ces actions s’additionnent avec toutes les autres actions que mène la Métropole en faveur de l’égalité, que ce soit en interne ou dans le cadre de nos politiques publiques et qui sont réunies dans le plan d’action égalité femmes-hommes que nous avons voté en décembre 2021.

Mais nous aurons l’occasion d‘en reparler une autre fois, lors d’un point plus spécifiquement dédié. Aujourd’hui l’actualité c’est la Semaine de l’égalité et je vous propose après d’éventuelles questions d’aller découvrir l’exposition héroïnes et les documents vidéos et audios qui seront proposés pendant la semaine. Je vous remercie

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