Lancement mois des fiertés

Hier en fin de journée, j’ai lancé la 2de édition du Mois des Fiertés. Cette année, à l’occasion des Jeux olympiques, il nous a paru important d’interroger l’inclusion des personnes LGBTQIA+ dans le sport. En effet, c’est 1 personne LGBTQIA+ sur 2 qui déclare avoir été victime d’une situation LGBTphobe dans le milieu sportif, et même 67% de celles qui pratiquent un sport d’équipe.

Je suis très heureuse d’être parmi vous pour cette soirée d’ouverture de la deuxième édition du Mois des Fiertés de la Métropole de Lyon. Pour rappel, nous avions choisi d’explorer l’an  dernier l’histoire des luttes LGBT+ et leurs mémoires. Cela nous avait semblé un point de départ essentiel pour notre premier Mois des  Fiertés.

Cette année, à l’occasion des Jeux olympiques, il nous a paru important d’interroger l’inclusion des personnes LGBT+ dans le  sport. A nouveau, nous l’avons fait en partenariat avec les  associations du territoire, que je remercie chaleureusement pour  leur implication : le Centre LGBTI+, CARGO Lyon Sport, SOS  homophobie, Mémoires minoritaires, L’Autre Cercle, et La  Cousinade. Je tiens également à remercier l’association Femmes Ici et Ailleurs, qui nous a assisté dans la conception et la préparation de cet événement.

J’aimerais maintenant vous dire quelques mots pour introduire le thème de cette soirée, qui est : « Pratiques sportives des personnes LGBTQIA+ : entre exclusion et émancipation ».

Que ce soit les insultes homophobes reprises en chœur dans les stades, ou encore les polémiques à chaque 17 mai autour du drapeau arc-en-ciel sur les maillots, les exemples de LGBTphobies dans le sport ne manquent pas. En effet, c’est 1 personne LGBT+ sur 2 qui déclare avoir été victime d’une situation LGBTphobe dans le milieu sportif, et même 67% de celles qui pratiquent un sport d’équipe.

Ces actes de violence, physique ou verbale, subis par les personnes LGBT+ dans le sport ne sont pas sans conséquences. Ils  conduisent très souvent les personnes à cacher leur identité pour se protéger, avec toute la charge mentale que cela représente de ne  pas pouvoir être soi-même dans un cadre où l’on ne devrait pas  avoir à penser à autre chose qu’à sa pratique sportive. La nécessité de devoir esquiver des questions, de mentir par omission, d’être constamment en alerte pour ne pas dévoiler une information personnelle sans le vouloir … une charge d’autant plus lourde dans les  sports d’équipe, où l’on tisse des liens forts avec ses coéquipières ou coéquipiers.

Parfois, ces manifestations de LGBTphobies poussent les personnes à s’exclure complètement de la pratique sportive. En  effet, c’est 1 personne LGBT+ sur 5 qui se retient de participer à un  sport en raison de son orientation sexuelle et/ou de son identité de genre. C’est tout simplement inacceptable.

Comme d’autres sphères de notre société, le sport est également un domaine fortement marqué par les stéréotypes de genre, qui  touchent également les personnes LGBT+. Certains sports sont vus  comme plus naturellement masculins, d’autres comme plus naturellement féminins, et dans sa globalité, le sport reste un domaine dont la gouvernance, l’organisation, la médiatisation, restent très largement aux mains des hommes. Nous avons eu l’occasion d’en  parler lors des Journées de l’égalité organisées par la Métropole en mars dernier, et je ne vais donc pas m’étendre sur ce sujet aujourd’hui.

Mais il y a un autre enjeu que je souhaite aborder avec vous ce soir, c’est la division genrée du monde sportif, que ce soit au niveau amateur ou professionnel. Cette catégorisation femmes-hommes entraine des discriminations à l’égard des personnes trans, intersexes et non-binaires, et accentue les réactions de rejet à l’égard  de ces personnes. Cela intervient dans le contexte actuel de transphobie décomplexée, qui s’exprime avec une extrême violence sur les réseaux sociaux et qui n’épargne pas notre territoire (comme nous l’avons vu récemment avec la campagne de communication autour  d’un livre transphobe que je ne citerai pas, pour ne pas lui faire davantage de publicité).

Je souhaite donc réaffirmer ici clairement que la Métropole de Lyon condamne toute expression de transphobie, qui n’est pas une opinion mais un délit, comme tous les actes de LGBTphobies. Nous sommes déterminés à poursuivre notre action en faveur d’une société où chacune et chacun, quelle que soit son orientation sexuelle ou son identité de genre, se sente accepté⸱e et respecté⸱e. 

Avant de laisser la parole aux participantes et participants à la table-ronde, je souhaite les remercier chaleureusement pour avoir accepté notre invitation. Nous sommes particulièrement fier⸱es de pouvoir lancer le Mois des Fiertés de la Métropole de Lyon avec vous, Amandine LEYNAUD, venue spécialement de Biarritz pour être  avec nous ce soir, et vous aussi Matthieu LAUVERGNIER, Noémie DRIVET, et Mejdaline MHIRI, qui animerez les échanges qui s’annoncent passionnants.

Un dernier mot sur la très belle exposition « Le genre n’a pas de maillot », en partenariat avec SOS homophobie et CARGO, que je vous invite à découvrir après ces échanges. Les photographies de Noémie LACOTE montrent les multiples facettes du sport à travers le  prisme de la diversité, de l’inclusion et de l’expression personnelle. Ne  la manquez pas !

En attendant, place à la table-ronde. Je vous souhaite à toutes et tous une excellente soirée, et un très bon Mois des Fiertés.

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