Pose de la 1ère pierre de la résidence d’accueil ARHM

Je profite de cet instant pour rappeler à chacun que la santé mentale est un enjeu majeur des politiques publiques.

La pose de la première pierre de la Résidence-Accueil de Vénissieux entre en résonance avec les politiques de santé mentale que notre ville déploie. Elle constitue une suite logique et une continuité de nos priorités, que ce soit en termes de logements et de santé.

Je remercie la Métropole, la Caisse des Dépôts et Consignations, l’Etat, sans oublier la contribution de notre ville, pour le financement de ces 28 studios autonomes, et bien sûr la Sacoviv et la fondation ARHM.

Cette prochaine résidence est à caractère inclusif, elle vise à intégrer au maximum les résidents à la vie de la cité. Son emplacement central, proche des transports collectifs, commerces et services, y contribue. Il s’agit d’un établissement complémentaire à la gamme des offres et services de l’ARHM hors hôpital, notamment à Vénissieux : hôpital de jour pour adultes (espace Dupic), centre médico psychologique. Cette résidence va accueillir des personnes en grande exclusion et en situation de handicap psychique. Un accompagnement et des soins sont garantis en fonction de leurs besoins. La résidence  accueil s’articule ainsi avec le secteur psychiatrique.

Pour la SACOVIV c’est un habitat spécifique qui vient compléter la gamme des structures en dehors du logement familial social.

Je profite de cet instant pour rappeler à chacun que la santé mentale est un enjeu majeur des politiques publiques. Trop souvent en France, on a le réflexe de se dire que la déprime, la dépression, c’est l’autre. Au contraire, à Vénissieux, nous sommes conscients que la santé mentale concerne tout un chacun. Un deuil, un divorce, un licenciement, un accident de la vie, le sentiment de précarité ou d’immense solitude peuvent faire basculer psychologiquement une personne, ou la faire entrer dans une période instable et complexe.

La crise de la Covid 19 avec ses mesures de confinement a été révélatrice à ce sujet. Beaucoup de personnes âgées se sont retrouvées en rupture de toutes formes de lien social et les jeunes ont été particulièrement affectés. Les premières études post-covid ont révélé un doublement des syndromes dépressifs chez les 15-24 ans, 10% en 2019 contre 20% en 2020. C’est une donnée qu’il ne faut pas négliger dans nos réflexions et les dispositifs que nous déployons auprès des jeunes.

Comme dans toutes les villes populaires, la souffrance psychique est l’une des trois problématiques majeures au sein de la commune. Nous avons mis en place des outils très tôt. Notre conseil local de santé mentale Vénissieux/Saint-Fons/l’ARHM Saint-Jean-de-Dieu existe depuis 23 ans. Il rassemble des acteurs éducatifs, sociaux, professionnels de santé et service de la ville. Il a su évoluer pour mettre en place des projets répondant aux problématiques territoriales et définir des priorités d’actions. Ces actions sont d’ailleurs intégrées dans la nouvelle convention quadriennale 2023/2026, signée, fin juin, avec l’Agence Régionale de Santé.

En matière de santé mentale, les acteurs du territoire doivent s’adapter constamment pour renforcer ou créer des actions de prévention au plus proche des habitants : points d’écoute, aide et accompagnement à la sensibilisation sur la santé mentale. Vénissieux a recruté, à l’automne dernier, une psychologue au sein de l’Atelier Santé Ville qui intervient, à mi-temps, au Point Accueil Ecoute Famille, en direction des familles avec enfants de 0 à 12 ans. Elle est également un point d’appui pour développer de nouvelles actions de santé et accompagner les familles en souffrance psychosociale.

En 2023, notre CLSM a poursuivi ses actions autour de l’inclusion scolaire, de l’offre de soins et la prise en charge en santé mentale de proximité, ou encore la gestion du stress et l’acceptation de la différence.

Je crois sans prétention aucune que notre ville est à la pointe des dispositifs publics en matière de santé mentale.

Nous avons intégré cette problématique à notre Contrat Local de Santé, signé en juillet 2022 avec nos partenaires (l’ARS, l’ARHM, la métropole de Lyon et la Préfecture du Rhône). Trois axes prioritaires ont été définis : la santé mentale des jeunes ; le renforcement du lien social entre jeunes et personnes âgées dans les quartiers ; la santé des aidants.

Depuis des années, les professionnels de santé interpellent l’Etat. Je ne force pas le trait en affirmant que le secteur psychiatrique est le parent pauvre des politiques sanitaires de ce gouvernement comme des précédents.

La psychiatrie en France est notoirement sous-financée. Beaucoup de spécialistes font le constat alarmant d’une paupérisation globale de cette discipline. Le manque de moyens humains est inacceptable, les conditions de travail difficiles, et, par la force des choses, les conditions d’accueil des patients dégradées. A titre d’exemple, l’accès à un IME se fait 4 à 5 ans après la notification.

Nous dénonçons ce manque de moyens, cette santé à deux, trois, voire quatre vitesses, aussi bien dans le secteur psychiatrique qu’à l’hôpital des Portes du Sud.

Cette pose de la première pierre de la Résidence-Accueil est donc une éclaircie dans un contexte inquiétant. Elle montre combien nous luttons contre les discriminations, les exclusions, combien nous sommes attachés à ce que chaque Vénissian ait droit de cité et occupe une place à part entière dans notre ville. Oui, cette Résidence-Accueil de Vénissieux est la concrétisation prochaine d’un très beau projet.

Je vous remercie.

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