Les 40 ans du Certa

Le Certa n’est pas simplement un opérateur qui se positionne pour décrocher le maximum de marchés. Il est ancré dans la réalité sociale et locale des Minguettes, un interlocuteur privilégié des jeunes des quartiers populaires pour les accompagner et les mettre au contact du monde du travail.

Entre le Certa et notre ville, c’est une longue et belle histoire, une histoire de combats, de réussites et de difficultés, de fidélité et de solidarité. Né en 1983 à l’initiative de la Ville de Vénissieux, d’universitaires et de militants syndicalistes, le Centre régional des techniques avancées est bel et bien là, 40 ans après !

Des épreuves, il y en a eu, au milieu des années 2000, avec l’ouverture des marchés publics de la formation à la concurrence. L’absence d’attribution des lots de formation professionnelle par la Région Rhône-Alpes en 2015 a dû être surmontée.

La création de nouvelles formations plus proches de la réalité locale a permis au Certa de rebondir à nouveau. Et puis, notre ville a apporté son soutien financier, avec un prêt de trésorerie de 30 000 euros en 2019, pour pallier les désengagements catastrophiques de la Région en termes de formation, pourtant l’une de ses compétences.

Le Certa fête ses quarante ans et nous en sommes tous fiers. Car le rôle social de l’association est aussi important que les missions accomplies relatives à la formation.

Le Certa n’est pas simplement un opérateur qui se positionne pour décrocher le maximum de marchés. Il est ancré dans la réalité sociale et locale des Minguettes, un interlocuteur privilégié des jeunes des quartiers populaires pour les accompagner et les mettre au contact du monde du travail.

Le Certa est un acteur de terrain et il défend avec nous cette nécessité d’avoir un grand service public de la formation et de l’insertion. Cest la volonté d’offrir à tout un chacun la possibilité de se former. Et pour les plus éloignés de l’emploi de remettre le pied à l’étrier, le tout avec le souci d’un accompagnement global de l’individu qui prend en compte ses problèmes personnels.

Nous connaissons les missions du Certa. Son objet principal est l’orientation, la formation et l’accompagnement social et professionnel des jeunes, des salariés d’entreprises, des personnes privées d’emploi et/ou en situation de handicap. La formation professionnelle continue est encadrée par 33 Equivalents Temps Pleins.

L’association s’appuie sur plusieurs dispositifs :

– L’apprentissage (dans le domaine de l’usinage et de l’électricité, à travers des formations avec une alternance en centre de formation et entreprise) ;

– Les Actions du conseil régional « former pour l’emploi » (Formation : Ajusteur Monteur et Découverte des métiers de l’énergie) ;

– Le « Pacte pour l’emploi » (Formation Gardien d’immeuble), les Actions Pôle Emploi et les Parcours Persévérance.

Français Langue étrangère, Anglais, Bureautique, Mécanique Générale, Personnalisation vers l’emploi, le Certa continue de développer ses formations techniques en rapprochant les formations du bassin et des besoins économiques du territoire : formations dans le domaine du froid et de la climatisation, ainsi que la maintenance industrielle.

Concernant l’activité du CERTA en 2022, votre association a accueilli en formation  896 stagiaires dont 125 vénissians. Elle a suivi en accompagnement individuel 655 bénéficiaires du RSA et/ ou demandeurs d’emploi longue durée dont 305 vénissians. Au total sur 2022, le CERTA a accueilli et suivi 430 vénissians. Depuis sa création en 1983, le Centre régional des techniques avancées (CERTA) a formé ou accompagné plus de 25 000personnes, dont une moitié de Vénissians. Ces chiffres illustrent la place, le rôle, l’utilité et son implication dans la vie de Vénissieux.

Le CERTA participe aux actions menées par la ville de Vénissieux : Groupes emploi, Semaine des métiers de l’insertion, Expérimentation territoire zéro chômeur, la cité de l’emploi…

Vous le savez, notre ville est très attachée au triptyque éducation-formation-insertion. Elle le défend bec et ongles. Pour les jeunes et les publics dits éloignés, les difficultés en matière d’insertion socioprofessionnelle s’accumulent.

La crise sanitaire a laissé des traces et la crise de l’inflation en crée d’autres. Les obstacles les plus courants sont de différentes natures : l’accès au numérique, la santé, la mobilité, la précarité financière, les contraintes familiales liées à la garde d’enfant, l’illettrisme, etc. Il faut aller vers ces personnes, les accompagner, leur donner une possibilité de remettre le pied à l’étrier.

En 2020, nous avons créé un poste de conseiller en insertion professionnelle au sein des services de la ville. Cette présence régulière sur le terrain est un atout supplémentaire auprès des publics éloignés de l’emploi, auprès des jeunes et des chômeurs longue durée, pour mieux structurer les relations entre les acteurs de terrain et engager un diagnostic précis de la situation sociale et économique.

Il y a une énergie et des potentiels indiscutables dans les quartiers populaires, une volonté de faire, de bouger, d’agir.

Accompagner ce mouvement nécessite de bien coordonner les actions, de favoriser les échanges entre les acteurs de terrain, associatifs ou institutionnels, économiques ou socio-professionnels. Comme le Certa, notre ville se bat, multiplie les dispositifs et les structures : ouverture de la Maison de l’emploi de Vénissieux dans les locaux de l’AFPA, notre journée vénissiane des métiers et de l’emploi, les clauses d’insertion sur les grands programmes urbains de notre ville (plus de 185 000 heures réalisées entre 2014 et 2020 pour un total de 757 personnes en insertion professionnelle), etc.

Vénissieux se bat et se mobilise aussi. Nous interpellons Laurent Wauquiez à ce sujet. Sous son premier mandat, la région Auvergne-Rhône-Alpes est passée de la 2e place à l’avant-dernière place des régions de France en matière de financement des formations professionnelles : 36 500 formations en 2016 contre 13 500 en 2019 ! La part des dépenses de la Région allouée à la formation professionnelle n’est plus que de 3,2%, à comparer au 9,38% des Hauts-de France. Le budget de fonctionnement de la formation professionnelle a perdu 55 millions d’euros pour l’année 2023.

Quant aux orientations gouvernementales, la création de France Travail soulève de nombreuses inquiétudes. Pour atteindre le plein emploi annoncé, parle-t-on de sanctions ou de véritables mesures d’accompagnements vers l’emploi ?

Il y a aujourd’hui en France la nécessité et l’urgence d’ouvrir un vrai débat sur les conditions de travail, les formations, les rémunérations, les métiers en tension, les filières dévalorisées et sous-payées, la précarité des jeunes et des femmes notamment, etc.

C’est tout un ensemble de mesures et d’approches du marché du travail qu’il nous faut repenser. Le chantier, vous en conviendrez, est immense.

Pour finir, je tiens, à l’occasion de ces 40 ans d’existence, à remercier chacun de vous, à remercier la présidente du Certa, Michèle Baicchi, le CA et l’ensemble des salariés car vos missions et vos compétences sont une chance pour les Vénissians.

Encore une fois, bon anniversaire, je vous remercie.

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