Depuis le déni démocratique du referendum de 2005, les Français disent non à l’Europe des marchandises, l’Europe de la finance et du libéralisme. L’Europe des lobbys et de la technocratie a dévoyé le projet de construction d’une Europe des peuples, d’une Europe sociale, de progrès et de solidarité. Désincarnée, éloignée de la réalité des travailleurs et citoyens, favorisant le dumping social, cette Europe libérale conduit au rejet et à la colère des peuples. Elle nourrit dans tous les pays membres de l’UE la montée des populismes, les replis nationalistes et l’enracinement de l’extrême droite. Même si la participation est en hausse par rapport à 2019, seul un électeur sur deux s’est déplacé à ces élections européennes dans un contexte économique, social et géopolitique tendu.
Pour Emmanuel Macron, qui s’est investi dans cette campagne, le constat d’échec est double. Le Président de la République, engagé à faire barrage au Rassemblement national, voit sa candidate, Valérie Hayer, recueillir deux fois moins de voix que la liste menée par Jordan Bardella. La sanction est telle qu’il vient d’annoncer la dissolution de l’Assemblée Nationale.
Ce soir, les Français ont montré leur refus des politiques gouvernementales et libérales menées sous Emmanuel Macron. Le passage en force relatif à la réforme des retraites et le mépris des syndicats, des salariés et des partis de gauche, ont creusé un peu plus encore le fossé entre nos concitoyens et la majorité, sourde à l’urgence sociale, à leurs attentes et besoins. Car la crise est d’une rare violence pour les familles les plus fragiles, pour les salariés et une partie des classes moyennes. Covid-19, hyperinflation, elles ne s’enchaînent pas, mais s’agrègent et les difficultés touchent les dépenses les plus élémentaires : l’alimentation, le logement, la santé, les déplacements professionnels, etc. Les maires des villes populaires, de Vénissieux comme d’autres communes du territoire national, ne cessent d’alerter le gouvernement et les pouvoirs publics face à l’explosion de la pauvreté et de la précarité.
Au soir de ce scrutin, la gauche dans son ensemble doit s’interroger en profondeur, car c’est l’extrême droite, avec ses idées réactionnaires, populistes et xénophobes, qui capte une nouvelle fois la colère d’une partie du peuple français. Il ne s’agit pas simplement d’un vote de contestation, mais d’un enracinement solide du parti de Marine Le Pen. Si vous ajoutez les voix de Reconquête, le parti d’Eric Zemmour, l’extrême droite, ce soir, recueille près de 38% des votes exprimés en France ! Partout en Europe, notamment en Allemagne, l’extrême droite gagne du terrain. La côte d’alerte est dépassée.
Toutes les forces de gauche doivent ouvrir le chantier de la reconstruction et se mobiliser très vite en renouant le dialogue avec les classes populaires, les travailleurs et tous les exclus du libéralisme.
Dans un monde en guerre, où le bruit des armes résonne de plus en plus fort, le Parti Communiste doit être à la pointe du combat pour la paix et œuvrer pour la fin de massacres de civils dramatiques et insoutenables. Proche des citoyens et des travailleurs, il sera toujours en première ligne pour défendre les droits sociaux et les plus modestes, dans le cadre d’une nécessaire transformation sociale de notre pays et des forces de gauche.
Les résultats à Vénissieux montrent que notre ville reste bien ancrée à gauche et qu’elle a su résister à la très forte montée du Rassemblement National. Notre volonté de lutter contre l’extrême droite, le populisme, le libéralisme et le bipartisme, de défendre tous les Vénissians et l’intérêt général, est plus que jamais d’actualité.