En fin de matinée, nous avons donné le coup d’envoi du Grand rendez-vous de la Ville. 4 jours pour se tourner vers l’avenir & faire un point à mi-mandat. Ensemble choisissons et bâtissons la ville dans
laquelle nous voulons vivre, plus proches les uns des autres, la ville que ce Grand rendez-vous va
dessiner, esquisser, imaginer, dans un esprit de solidarité et d’intérêt général.
Quelle ville à l’horizon 2030-2035 ? Quels défis, nombreux et de natures différentes, devrons-nous relever collectivement pour mieux vivre à Vénissieux ? De quels outils disposons-nous, et quels outils nouveaux doit-on solliciter pour répondre aux attentes des habitants ? Comment rendre nos services publics de proximité plus efficients, toujours plus présents sur le terrain et au plus près des Vénissians ? Quelles articulations imaginer entre l’Etat et les collectivités territoriales à l’aune des crises que nous traversons ? Comment maintenir sur le long terme la dynamique de notre ville ?
Quels leviers actionner pour faire avancer dans un même mouvement et de façon simultanée l’éducation, la santé, la culture, la sécurité, le logement et les grands projets urbains et structurants ?
Une ville est une mosaïque, un puzzle, un ensemble. C’est aussi un combat commun, citoyen, politique, pour plus de justice sociale, plus d’accès aux droits les plus universels, quel que soit le territoire. Une ville réunit le temps long de la projection, de l’anticipation et le temps court de l’urgence pour accompagner les Vénissians face aux crises qui s’agrègent.
Vénissieux est surtout le fruit des convergences entre les habitants et l’orientation de nos politiques de proximité, le fruit d’un travail collectif avec l’ensemble de nos partenaires. Une ville n’avance pas toute seule, n’avance jamais sans ses habitants, elle se construit avec tous les acteurs de terrain qui la composent.
Le Grand Rendez-vous tombe à point nommé car il va rassembler ceux qui font Vénissieux au quotidien : les Vénissians en premier lieu, nos partenaires institutionnels, le milieu associatif, culturel, social, pédagogique, économique, sportif, les acteurs de la santé.
Je remercie toutes les personnes présentes lors de ces quatre journées, tous les intervenants, ainsi que l’ensemble de nos services pour l’organisation d’un rendez-vous qui passe en revue toutes les grandes thématiques de Vénissieux.
Au cours des débats, animations et expositions de ces quatre journées, nous allons faire le point avec tous les Vénissians sur ce que nous avons réalisé depuis trois ans, et ce qu’il nous reste à faire pour remplir les 150 engagements du mandat. A ce jour, 88% d’entre eux ont été réalisés ou sont en cours de réalisation.
Quant à nos objectifs politiques :
- combattre pour un service public de qualité ;
- faciliter les mobilités, les démarches administratives,
- l’accès aux soins des Vénissians;
- créer de nouvelles filières d’enseignement –
- nous continuons de les défendre et de les porter auprès de nos partenaires.
Depuis le début de notre mandat, de nouveaux équipements ont vu le jour pour servir l’intérêt général et améliorer le quotidien et le cadre de vie des habitants. Extension des groupes scolaires Jules-Guesde et Joliot-Curie, nouvelle Maison de l’enfance Anne-Sylvestre, inauguration du terrain homologué de Futsal, rénovation et réaménagement de la place Ennemond-Romand, ouverture de la résidence étudiante sociale « Viradonia ».
Les logements, les services au public, le tertiaire et les commerces ont pris place sur le site du Puisoz-Grand Parilly, grand programme urbain structurant qui se poursuit.
Le NPNRU Clochettes-Minguettes est lancé avec, là encore, des opérations qui vont améliorer la vie des habitants : la construction-démolition de la prochaine piscine Auguste Delaune, idem pour le gymnase Jacques Brel, le futur équipement polyvalent Pyramides, et surtout le désenclavement des quartiers du plateau vers le centre historique de Vénissieux avec de nouvelles rues.
Ce sont les balises les plus visibles de ces trois premières années de mandat, au cours desquelles nous avons dû réagir de toute urgence face aux deux crises de la Covid 19 et de l’inflation.
Aider les familles les plus modestes, accompagner tous les Vénissians, épauler les petites entreprises et commerçants, donner un coup de pouce et de l’oxygène aux associations fragilisées par la crise sanitaire, puis par la flambée des prix de l’énergie : notre budget et nos finances saines nous ont permis de jouer notre rôle d’amortisseur social pour les Vénissians. A ces impondérables auxquels nous avons fait face, d’autres mesures sociales, sanitaires, ont vu le jour en faveur des jeunes et de l’insertion, comme l’ouverture de la Maison de l’Emploi.
Sans oublier deux nouvelles et grandes manifestations comme le forum Rendez-vous avec ma santé ou le Festi’Jeunes. Nos aînés font partie de nos priorités avec l’ouverture de l’accueil de jour médicalisé Résidence Ludovic Bonin, les enfants aussi, avec la mise en place de l’accueil de loisirs le mercredi à la journée et notre service de garderie du matin au sein des groupes scolaires de la Ville. Aucune génération n’est oubliée. Et puis nous cherchons, nous innovons à travers l’inscription de Vénissieux dans des dispositifs partenariaux tels que la Cité Educative, Cité de l’emploi, Territoire zéro chômeur longue durée ou encore le Territoire zéro non-recours.
Mais le Grand Rendez-vous est l’occasion de nous tourner vers l’avenir. Des thématiques fortes sont programmées tout au long de ces quatre journées.
Dès aujourd’hui, comment développer encore plus l’accès à l’éducation et à la culture pour tous les Vénissians ?
Jeudi, place aux ateliers Mieux vivre son logement, bien vieillir à Vénissieux et quelles perspectives pour les Politiques de la ville ?
Vendredi, comment bâtir une ville plus paisible, solidaire et citoyenne avec le lancement de la commission de prévention des incivilités. J’y reviendrai.
Enfin samedi, comment faire face au réchauffement climatique et adapter nos mobilités ?
Je pense que notre rapport à la ville est à un tournant. Le milieu urbain comme temple de la consommation immédiate et du tout-voiture est derrière nous. Pour des raisons sanitaires, économiques, de développement durable. Il faut redonner à nos espaces publics une entité, un esprit de partage, de citoyenneté et de solidarité. La marche en avant vers l’individualisme de ces trente dernières années, le repli sur soi, la peur des lendemains et des crises à répétition ont morcelé nos territoires et affaibli les notions de vie collective, de bien commun et d’intérêt général.
La crise sanitaire n’a fait qu’accélérer cette fragmentation de l’espace public quand le numérique et la révolution des nouvelles technologies continuaient de le dévitaliser. Depuis la Covid 19, à Vénissieux comme dans les autres villes, je peux vous dire qu’il est difficile de mobiliser les gens, de les faire revenir dans les salles de spectacle comme dans le débat public sur des questions qui les concernent en premier lieu. La crise civique, alarmante et très inquiétante, s’inscrit dans ce contexte de retrait du citoyen, expression supplémentaire d’une défiance très profonde.
Ce chantier d’une réappropriation collective de l’espace public, où le lien social doit sortir renforcé, est l’un des principaux défis des villes de demain.
Une ville, c’est aussi un combat, l’affirmation d’une identité pour plus de justice sociale et plus de solidarité. La question des droits communs se pose déjà à nous et risque d’être cruciale dans les années à venir. L’accès à l’éducation, à la santé, à la justice, à un logement digne doit être le même pour tous, que l’on habite le nord de la France ou le sud, l’est ou l’ouest. Derrière ces droits communs se profile l’avenir des grands services publics de l’Etat.
Il va falloir se battre pour en exiger la présence et la pérennité dans les villes populaires notamment. Ne demandons pas aux dispositifs « Politique de la ville » de les remplacer, ça n’est ni leur rôle ni leurs objectifs, demandons, exigeons au préalable le droit commun, c’est l’une des clés des dix prochaines années. Céder sur ce point, ce serait créer une ville de toutes les inégalités, une ville privatisée où seul le plus puissant s’en sortirait. Nous n’en voulons pas, nous voulons une ville pour tous, une ville qui ait les moyens financiers de développer des politiques de proximité indépendantes et autonomes.
C’est le principe de libre administration, un principe constitutif à toute collectivité locale, que notre ville défend, mais qu’en sera-t-il dans les années à venir ? Vu l’urgence sociale actuelle, les communes ont besoin de plus de moyens pour assurer leurs missions et la singularité de leurs orientations politiques. Est-ce que ce sera le cas ? Rien n’est moins sûr, pourtant la crise sanitaire a montré combien les collectivités locales étaient irremplaçables et efficaces, de par leur proximité et connaissance du terrain. Droit commun, service public, avenir des collectivités locales, ces trois enjeux sont étroitement liés et conditionnent la ville de demain.
Des problématiques actuelles résonneront dans un futur proche. L’accès au logement, à l’aune de la crise en cours en matière de logement social, de chute de la construction et de difficultés d’accès au crédit, nécessitera une réponse nationale d’envergure. Nous ne sommes pas loin d’une crise sans précédent. Le droit à la tranquillité, droit inaliénable de chaque habitant, appelle une réponse ferme et collective, un travail quotidien avec l’ensemble de nos partenaires qui doit constamment s’adapter aux nouvelles formes de délinquance. Rien n’égalera la présence sur le terrain, et là encore, le droit commun – police, justice – constitue la pierre de base.
Très rapidement, notre ville a fait le constat d’une forte augmentation des incivilités depuis la crise sanitaire. Nous avons ainsi triplé notre brigade d’ASVP, signé une convention avec la justice notamment pour mettre en place une politique pénale de proximité relative aux incivilités. Cette convention permet une sanction plus rapide et plus efficace. Le Grand Rendez-vous marque une nouvelle étape avec le lancement de la commission de prévention des incivilités, pour lutter contre des comportements inacceptables qui créent un sentiment d’insécurité. Et nous le savons tous, la lutte contre les trafics en tous genres et l’économie souterraine, qui pourrissent la vie des quartiers et de leurs habitants, nécessitent des moyens importants, humains et financiers, au quotidien, dans la perspective desquels doit s’inscrire l’action publique.
Ne nous voilons pas la face, nos territoires et les grandes agglomérations sont entrés dans la phase du réchauffement climatique. Les défis à relever sont d’ampleur et nombreux. Habitats mal isolés, vétustes, ce sont les familles les plus modestes qui en subissent les conséquences de plein fouet. Des chantiers sont en cours dans nos écoles et sur l’ensemble de notre ville pour combattre dès à présent les effets d’îlot de chaleur urbain. Mais notre capacité d’adaptation dépendra d’une réflexion plus large sur nos mobilités, nos déplacements domicile-travail, nos modes de consommation et production, sur les matériaux de construction moins énergivores, la végétalisation de nos espaces publics. Nous aurons besoin d’être innovants, de repenser nos usages et modèles de développement, humain, durable, certes, mais aussi, et surtout, social, car nul ne saurait être écarté ou pénalisé par des politiques environnementales nécessaires.
Le Grand Rendez-vous est une étape enthousiasmante et passionnante. C’est un rendez-vous unique avec les Vénissians, par et pour les Vénissians, qui jette les bases de la ville de demain, la ville des générations futures.
Pour les habitants, c’est aussi l’occasion de découvrir l’ensemble de nos partenaires, institutionnels, économiques, associatifs, culturels, de mesurer les énergies collectives qui se déploient pour faire avancer tous les quartiers de Vénissieux.
En miroir, les Reconnaissances Vénissianes, qui clôtureront ce Grand Rendez-vous, montrent à quel point le parcours et les actions des uns et des autres, souvent méconnus, contribuent à améliorer la vie de notre collectivité. Mettre à l’honneur ces Vénissians qui font la ville est un juste retour des choses. Comme dans les conseils de quartier, dont les assemblées générales auront lieu du 4 octobre au 16 novembre, chacun peut s’exprimer, proposer, apporter sa pierre à l’édifice, participer à la vie de la cité. Oui, il y a de la passion à construire une ville qui avance sans oublier son identité populaire, industrielle, solidaire.
Ensemble, quels objectifs voulons-nous atteindre ? Comment créer les conditions d’une ville du partage, de justice sociale, toujours plus agréable à vivre, qui ne laisse personne sur le bord de la route ? Porte sud incontestable de l’agglomération lyonnaise, quelle dimension et quelle place singulière devrons-nous occuper au cœur de la Métropole dans les années à venir ?
2030, 2035, c’est déjà demain, et nous n’avons pas de temps à perdre pour nous projeter et mettre en place les synergies qui porteront Vénissieux ces dix prochaines années.
Je tiens à saluer tous les agents de la ville pour leur dévouement, tous les intervenants et partenaires pour leur engagement sans faille auprès de Vénissieux et des Vénissians.
Choisissons et bâtissons la ville dans laquelle nous voulons vivre, plus proches les uns des autres, la ville que ce Grand rendez-vous va dessiner, esquisser, imaginer, dans un esprit de solidarité et d’intérêt général. Je vous souhaite quatre journées fécondes, productives, conviviales et chaleureuses, quatre journées par et pour les Vénissians.
Je vous remercie.