Journées de l’Egalité « Qu’est-ce qu’être une femme dans le sport »

Notre objectif, avec ces Journées de l’Égalité, est d’offrir aux habitantes et habitants de la Métropole un temps dédié de réflexion, d’information, d’acculturation sur cette question fondamentale de l’Egalite femmes-hommes.

Jeudi 7 mars 2024

Je suis très heureuse d’être parmi vous pour cette conférence mettant à  l’honneur des femmes inspirantes dans le domaine du sport sur le territoire métropolitain pour la 3e édition des Journées de l’Égalité organisées par la  métropole de Lyon. Je suis heureuse surtout de vous voir si nombreuses et  nombreux !

Nous avons, cette année encore, un programme très riche, qui regroupe conférences, jeux, expositions, et même une soirée festive gratuite sur inscription, dès ce soir, à laquelle nous espérons vous revoir.

Notre objectif, avec ces Journées de l’Égalité, est d’offrir aux habitantes et habitants de la Métropole un temps dédié de réflexion, d’information, d’acculturation sur cette question fondamentale de l’Egalite femmes-hommes.

La domination masculine telle qu’elle a existé et telle qu’elle perdure, empêche toute transformation sociale, car elle contribue à opposer les individus entre eux et à faire perdurer les préjugés. 

Ce système de domination est remis en cause comme jamais depuis plusieurs années notamment avec l’émergence du mouvement #metoo. Ce véritable mouvement social féministe mondial secoue, tour à tour, tous les secteurs de nos sociétés. À travers cette lutte, les femmes sont en train d’écrire une page de l’Histoire de l’émancipation humaine, pour toutes et tous. Elles se mobilisent pour l’égalité, la liberté, la solidarité et  la  sororité, non pas seulement pour elles mais pour toute la société. L’impatience de ce changement profond s’exprime partout dans les partis, les  associations, les syndicats, au travail, dans les études, dans la culture et le  sport… et c’est une très bonne chose.

Dans le domaine du sport, les femmes reviennent de loin comme le  rappellera, Noémie Drivet, dans son introduction historique sur la conquête non aboutie du sport par les femmes. Car, si l’on constate de nombreux progrès, et nos invitées : Annaëlle Angerville, notamment championne du monde boxe  Thaï ; Margot Alliod-Giroud, capitaine du club omnisport de Sainte Fons et Sophie Moreau, présidente de l’association Courir pour Elles, pourront en  témoigner, mais la route reste encore longue.

J’aimerais évoquer juste avant les Jeux Olympiques qui se tiendront bientôt en France, les tests de féminité ou « contrôles de sexe » dans les compétitions sportives qui constituent un véritable dispositif de domination qui perdure. Instaurés dans le but affiché d’empêcher les hommes de concourir dans  les compétitions féminines, ces contrôles de genre, sous la forme d’examens médicaux, sont imposés aux sportives depuis 1966 et sont le  plus  souvent pratiquées sur les femmes racisées. Or, ils ont notamment eu  pour conséquences d’exclure une femme comme l’athlète sud-africaine Caster  Semenya de la compétition sportive en raison de son taux d’hormone…

Par ailleurs, combien de femmes invisibilisées dans leur sport malgré des performances au moins aussi exceptionnelles que leurs homologues masculins ? Des sportives d’exception ont remporté des médailles d’or aux Jeux olympiques, battu des records du monde, collectionné les victoires. Pourtant, elles restent souvent méconnues. C’est pourquoi nous exposons cette semaine, à l’hôtel de métropole, des Championnes françaises d’exception afin de mettre en lumière ces femmes qui sont un exemple pour tou·tes les sportif·ves, que nous ferons ensuite circuler dans les collèges, afin notamment d’encourager les jeunes filles à la pratique du sport.

Car encore trop souvent, être une femme signifie renoncer à la pratique d’un sport, pour de nombreuses raisons : ce n’est pas pour moi, je n’ai pas le  temps car je porte la charge des tâches ménagères ou des enfants après ma  journée de travail. Et l’on sait pourtant que ce renoncement tue puisque, sans exercice physique, c’est aussi dans leur santé que les femmes sont touchées.

Enfin, si une femme ou un homme décide de la pratique d’un sport, il ou elle doit pouvoir le faire librement et sans être entravé par les stéréotypes reproduits et véhiculés par la société. C’est pourquoi, la métropole mettra à  disposition de toutes les associations et clubs sportifs, à la rentrée prochaine, un kit sur la pratique non genrée du sport. Trop souvent encore, et parfois inconsciemment, le sport demeure également assigné par le genre.

Je partagerais toute à l’heure mon expérience à ce propos au cours de la table ronde dont les échanges s’annoncent très riches. Avant de laisser la parole à Charlotte Recoquillon qui animera cette table-ronde, je voulais remercier le vice-président au sport à la métropole de Lyon, Florestan Groult, qui nous a aidé à organiser cet évènement et qui participera à  cette table-ronde ainsi que toutes les équipes de la Métropole mobilisées pour  organiser cette semaine.

Intervention table-ronde suite à la question de Charlotte Recoquillon

Merci Charlotte. En effet, j’ai pu constater à de nombreuses reprises, en rendant dans des clubs sportifs, de la différence de traitement entre les jeunes hommes et les jeunes filles. Sous couvert de protection du sexe dit « faible », des entraineurs, professeurs de sports, animateurs, ne se comportent pas toujours de la même manière avec les femmes. Inconsciemment, ils ont parfois un biais qui enserre les femmes dans leurs performances dès leurs plus jeunes âges. Un travail de sensibilisation pour s’éveiller aux stéréotypes véhiculés demeurent à faire. Heureusement, ce n’est pas toujours le cas, on l’a vu avec l’Olympique Lyonnais, même si bien des progrès restent à faire pour traiter les femmes avec respect et dans l’égalité de traitement, que lorsque l’on investit dans le sport pour les femmes, comme pour les hommes, les résultats sont au rendez-vous.

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