Homophobe…vous avez dit? Calomnie ! Je l’affirme…

Mon coup de gueule pour répondre à cette rumeur imbécile

Beaucoup d’internautes ont colporté ma soi-disant homophobie sur les réseaux sociaux. La campagne de dénigrement a été aussi violente et ordurière que fausse et non fondée. Elle a été organisée dans le cadre de ma candidature aux élections législatives dans la 14ème circonscription du Rhône. Maintenant que je ne suis plus candidate, je souhaite apporter quelques éléments d’explication et réaffirmer mon engagement. Une petite mise au point parce que la horde n’est pas prête de sonner l’hallali dans cette chasse politique.

En premier lieu, et pour ceux qui n’auraient pas suivi « l’affaire », parlons de la genèse de cette rumeur. Ce sont mes propres propos, datant de 10 ans, ressortis par des « archéologues » aguerris sur la toile… Il convient d’en préciser le contexte. Ils sont extraits de réponses à une série de questions envoyées à tous les candidats aux élections législatives 2012 par le journal Lyon Capitale. Les réponses attendues, par écrit, étaient limitées par un nombre de signes très strict. Pas facile donc pour moi de contextualiser et d’être totalement explicite sur les idées développées. Aujourd’hui avec l’expérience, inutile de vous dire que je ne réponds plus à ce genre de sollicitation normée. Pour moi qui ai l’habitude de peser tous les mots, d’expliquer et détailler ma pensée, d’illustrer par l’exemple, je reste encore interloquée par l’interprétation qui a pu en être faite : le contraire de ce que j’ai voulu exprimer, même si je suis parfaitement consciente que la volonté était justement celle-ci dans ce contexte particulier.

Aujourd’hui, je me propose donc de reprendre mes propos de l’époque pour dissiper les doutes qu’ils ont pu faire naître et leur redonner leur sens.

A la question « êtes-vous pour le mariage pour tous ? », et s’il fallait répondre à cette question en un seul mot, je dis oui, évidemment et résolument, mais cela est-il suffisant ? Le mariage homosexuel n’est absolument pas un débat en soi pour moi et ne l’a jamais été. Dans ma réponse, je voulais surtout m’exprimer sur une conviction personnelle : je ne défends pas « l’institution du mariage » en général. Je considère que d’autres formes d’unions doivent être rendues possibles, avec les mêmes droits et devoirs. Je le réaffirme, « je suis pour une réelle alternative au mariage et je défends l’idée d’un PACS qui offre les même droits et devoirs », notamment en matière de pension de réversion, succession… JE LE DÉFENDS POUR TOUTES ET TOUS SANS DISTINCTION. Bref une alternative dans le respect de la diversité des convictions et choix personnels dans sa décision de s’unir à l’autre. Et la question reste entière toujours aujourd’hui.

J’ai eu l’extrême plaisir de célébrer des mariages homosexuels, sans hésitation et en partageant le bonheur des couples.

Sur la question de l’adoption, je confirme mon préalable de dire qu’elle se pose plus globalement au regard des difficultés que rencontrent tous les parents en attente, quels qu’ils soient. Personne ne niera qu’adopter relève toujours aujourd’hui du parcours du combattant et que là aussi nous avons à considérer cette question dans sa globalité.

A la question particulière qui m’était posée à laquelle je réponds : « Pour moi un enfant a besoin de référents des deux sexes pour se construire qui peuvent être ses parents, mais aussi des personnes extérieures et des proches. C’est cet équilibre qu’il s’agit de protéger. »

Indépendamment du préalable précisé plus haut, vous constaterez que ma réponse prend un tout autre sens : l’essentiel est bien qu’un enfant se construise avec des référents des deux sexes, qui pour être plus claire et sans ambiguïté, peuvent être leurs parents ou tout autre adulte de l’entourage. Cela est vrai dans un couple parental hétérosexuel ou homosexuel, et vrai aussi pour les familles monoparentales. La question n’est certainement pas pour moi de défendre un modèle parental plutôt qu’un autre.

De par ma délégation à la Métropole de Lyon, en charge de la lutte contre les discriminations et pour l’égalité Femme/Homme, j’ai des contacts très réguliers avec les associations qui agissent au quotidien sur ces questions, sur lesquelles nous travaillons ensemble. Mais la horde qui a enclenché et fait déferlé cette vague n’a que faire de cela, puisqu’elle ne me connaît pas, ne connaît pas mes engagements, mes combats, les valeurs que je défends au quotidien dans mon action publique et politique. Une action de terrain, concrète, pas virtuelle, au service de l’intérêt général. Le respect de la diversité et des choix personnels et intimes en font partie, résolument. Le seul objectif de cette campagne en ligne : salir et insinuer le doute.

Depuis 2021, des associations LGBTQI+ sont subventionnées dans le cadre de ma délégation par la Métropole de Lyon, et nous continuerons de soutenir les actions menées et de nouvelles en 2022.

En septembre dernier, je lançais aux côtés des associations et de nos partenaires une campagne d’affichage haute en couleurs sur la Métropole de Lyon, qui s’inscrivait pleinement dans l’engagement de notre exécutif métropolitain à promouvoir la diversité et à lutter contre toutes les formes de discriminations, à la fois dans nos politiques publiques et en tant qu’employeur. Je voudrais reprendre un passage de mon intervention à cette occasion : « À l’encontre des stratégies d’évitement et de dissimulation que sont trop souvent forcées d’adopter les personnes de la communauté LGBTQI+, ces visuels très colorés revendiquent le droit à être visible, à se montrer, à exister dans l’espace public ; mais aussi, par le choix d’une œuvre artistique, ils affirment la beauté de toutes ces expressions d’identités individuelles, de couple et familiales. »

Homophobe…vous avez dit? Calomnie ! Je l’affirme.

L’homophobie et la transphobie sont des délits passibles de sanctions pénales. Gageons que la « force de frappe » déployée ces dernières semaines contre moi, le sera tout autant pour combattre toutes les LGBTQI+ phobies. Je leur propose même de mettre le hashtag #StopAuxLGBTQIPhobies en tendance Twitter pour l’occasion !

En cette journée internationale de lutte contre les LGBTQI+ phobies, restons vigilants et mobilisés dans cet engagement collectif.

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