Vendredi 25 octobre 2013.
Retrouvez la déclaration de Michèle Picard, concernant la disparition de Fortuné LANFRANCHI, résistant et figure vénissiane.
C’est avec émotion que j’ai appris la disparition de Fortuné Lanfranchi, un résistant, une figure vénissiane. Il a accompli des actes d’une incommensurable valeur humaine, source d’exemple pour l’avenir des jeunes générations.
L’histoire de Fortuné Lanfranchi commence par l’histoire de cinq frères, unis comme les cinq doigts de la main. Cinq frères qui, sans l’ombre d’une hésitation, ont embrassé la Résistance pour défendre notre pays. Cinq italiens dont la famille avait fui Musolini et s’était réfugiée en France, leur patrie d’adoption.
Dans le réseau Marco-Polo, Fortuné est chargé du renseignement pour l’Angleterre. Dénoncé puis arrêté, il est remis entre les mains du boucher de Lyon, Klaus Barbie qui le torturera à trois reprises. Déporté à Dachau, il en reviendra en 1945 totalement affaibli. 42 ans plus tard, il retrouve son tortionnaire dans les prétoires de la cour d’assises de Lyon, partie civile dans l’un des plus grand procès du 20ème siècle, celui de l’ancien chef de la Gestapo à Lyon.
Avec la disparition de Fortuné Lanfranchi, nous perdons un frère de lutte, un homme courageux qui s’est engagé jusqu’au péril de sa vie, pour son pays d’adoption et ses idées. Je retiens de Fortuné cette flamme de combat qu’il entretenait et qu’il a su nous transmettre.
L’histoire des Frères Lanfranchi est une page de l’histoire vénissiane. Depuis le 8 mai 2010, une rue porte leur nom. Cet acte de mémoire perpétuera à Vénissieux, la transmission de l’esprit de Résistance qui animait ces cinq frères italiens, au destin tragique et héroïque.
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