Ces élections régionales et départementales 2021 auront marqué en profondeur la vie démocratique dans notre pays. Avec près de 67% d’abstention au 1er tour, une abstention record confirmée au second tour avec seulement une légère hausse, la fracture entre les citoyens, la politique et nos institutions est devenue abyssale. A force d’imposer le seul horizon libéral, les Français n’y croient plus et rejettent les urnes. Sans oublier d’ajouter à cette crise civique sans précédent les dysfonctionnements inacceptables de la distribution du matériel électoral !
La résignation, la colère et la défiance se sont durablement installées dans notre pays. Par leur politique, le Président Macron et son gouvernement accentuent ce profond malaise démocratique. Les habitants se sentent abandonnés, livrés à eux-mêmes, voire méprisés dans une société de plus en plus individualiste, violente et fracturée. Le tableau est terrible. Dans les quartiers populaires, frappés plus durement encore par les crises sanitaire, économique et sociale, les difficultés s’accumulent en termes d’accès à l’emploi, d’accès à la santé, aux logements. L’exaspération est totale.
Dans ce contexte, la victoire de Laurent Wauquiez signifie le prolongement d’une politique de droite et d’une pratique du pouvoir autoritaire et peu transparente. En s’inscrivant dans la continuité du mandat précédent, les orientations de cette droite dure et libérale ne répondront pas aux défis que la Région Auvergne-Rhône-Alpes doit relever. Le premier, à la sortie de cette crise sanitaire qui a frappé de plein fouet notre jeunesse, concerne la formation. L’ambition n’y est pas alors qu’elle devrait être décuplée tant les 15-25 ans ont été pénalisés par les crises économique et sociale provoquées par la pandémie. Difficulté de logement, report de certains cursus, arrêt des petits jobs qui permettaient à la plupart d’entre eux de s’en sortir, l’année 2020 a été un cauchemar sans fin que seules des politiques ambitieuses, solidaires et d’accompagnement de notre jeunesse peuvent combler et relancer. Ce ne sont pas du tout les préoccupations des Républicains de Laurent Wauquiez, ni pour l’éducation, ni pour le renouvellement énergétique, la mobilité ferroviaire, l’impulsion culturelle, ni pour le développement solidaire entre les territoires si contrastés de notre Région.
A l’aune de ce scrutin et à la sortie espérée de cette crise sanitaire, nous savons déjà que les populations, en milieu rural, urbain ou péri-urbain, auront besoin de politiques sociales et solidaires hors norme. C’est à la gauche dans son ensemble d’y répondre, à elle d’imaginer un autre monde, d’innover à travers des pratiques politiques de proximité et partagées avec les citoyens. C’est à la gauche, une gauche authentique qui renoue avec les classes populaires, de clore le chapitre sinistre d’un libéralisme destructeur pour les hommes, les femmes, nos savoir-faire, nos services publics, notre bien commun et notre environnement planétaire.
Ne laissons pas la colère profiter à l’extrême droite ou à la droite extrême, deux faces d’une même pièce, rassemblons les énergies, les idées et les nouvelles solidarités de toutes les forces de gauche, citoyennes et progressistes, pour imaginer, partager et vivre des lendemains meilleurs.
A Vénissieux, après un premier tour où Cécile Cukierman arrive en tête des forces progressistes, au second tour la gauche rassemblée confirme son enracinement.