Intervention de Michèle Picard sur le rapport n°14 « AFFAIRES CULTURELLES – Maison des Mémoires. Autorisation de lancement de l’opération. »
C’est un beau projet qui voit le jour, un projet auquel je tenais particulièrement pour de multiples raisons. La première, c’est de faire honneur au pacte de confiance contracté entre les résistants, la Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes et notre ville. La donation du fonds du musée de la Résistance et de la Déportation à notre municipalité, au début des années 2010, nous honore et il nous incombait de faire vivre cet héritage au présent.
La deuxième est le respect d’une parole et d’un engagement passé auprès des Vénissians. La Maison des Mémoires était inscrite dans le cadre du mandat précédent. Mais la réalité budgétaire et la priorité accordée aux extensions et réhabilitations de nos groupes scolaires ont décalé le projet dans le temps. Faisant partie de nos 150 engagements 2020-2026, il se concrétise aujourd’hui.
Enfin, l’actualité dramatique actuelle vient nous rappeler l’importance de la transmission et de la construction d’une mémoire commune. Dans un siècle de toutes les confusions et de « l’infospectacle », aussi vite consommée qu’oubliée, cette Maison des Mémoires va constituer un socle, un repère pour tous les Vénissians.
Avant de savoir où aller, il est donc essentiel à mes yeux de savoir d’où l’on vient. L’action et l’éducation culturelles sont un des piliers du travail mené par Vénissieux et bénéficient chaque année à près de 35 000 jeunes entre 3 et 25 ans. La Maison des Mémoires s’inscrit ainsi au croisement de nos politiques culturelles, éducatives et citoyennes.
De quoi sera constitué ce nouvel équipement ? Il valorisera plusieurs périodes de notre histoire : les pièces issues des fouilles archéologiques effectuées sur le territoire, la tradition horticole de la commune, l’histoire locale de la résistance et de la déportation, ainsi que les mémoires ouvrières et les mémoires des migrations.
Au sujet de cette dernière période, une consultation, qui se déroulera entre février et juin 2024, concernera la réalisation d’une collecte sur les mémoires des migrations auprès des habitants. Elle s’adressera aux Vénissians domiciliés ou ayant vécu sur le territoire de la commune et se déroulera sous le pilotage de la Direction des Affaires culturelles de la Ville de Vénissieux. Cette collecte vise à réunir des objets, des photographies où tout autre élément iconographique permettant la constitution de collections sur le thème des mémoires des migrations, nécessaires au parcours permanent et aux expositions temporaires de la future Maison des mémoires de Vénissieux.
Nous ne voulons pas en faire un musée, mais un lieu de vie. Le prochain équipement a pour ambition, notamment par ses collections, sa programmation culturelle et sa politique d’animations inclusives et intergénérationnelles, d’être un lieu de rencontres, d’échanges, de transmission et de réflexion sur une meilleure connaissance et appropriation par les Vénissians de l’histoire de leur ville et de ses résonances contemporaines. Ce sera la Maison des Vénissians, de toutes les générations, de toutes leurs histoires, et nos services sont déjà à l’œuvre pour créer des convergences et des synergies pour en faire un lieu en mouvement et en ébullition.
La Maison des Mémoires prendra ses quartiers dans l’ancienne mairie de Vénissieux, la maison Rol Tanguy inaugurée dans les années 1880. Elle est très bien identifiée par les Vénissians. Le déploiement du projet se fera au-delà du seul bâtiment historique et s’étendra aux parcelles environnantes.
Vous l’aurez compris, la Maison des Mémoires va marquer la restructuration et la redynamisation de la place Léon Sublet et de notre centre bourg historique. Elle va permettre une continuité et une liaison entre le centre et la Médiathèque Lucie-Aubrac, entre deux de nos équipements culturels. La date d’ouverture est prévue en 2027. Il s’agit non seulement de restituer aux Vénissians leur propre histoire, mais surtout de la faire vivre au présent parmi toutes les générations.
Je vous remercie.
