Le 25 août 2010
Habitant à Vénissieux, Hamara Diarra, 45 ans, d’origine sénégalaise, père de neuf enfants restés au Sénégal, a été violemment agressé et roué de coups le 13 août dernier à Lyon pour ne pas avoir respecté le jeûne du ramadan, information relayée par le magazine Le Point et dans les colonnes du Progrès d’aujourd’hui. Le parquet de Lyon a ouvert une enquête préliminaire afin de retrouver les auteurs -apparemment plusieurs jeunes gens- de cette agression violente, odieuse, lâche, injustifiable et impardonnable.
J’adresse dans un premier temps mes pensées et mes vœux de rétablissement à Hamara Diarra, qui a passé plusieurs jours dans le coma et qui reste dans un état grave à l’hôpital neurologique de Lyon. Si l’enquête confiée à la brigade criminelle confirme les faits, les auteurs de cet acte ignoble doivent être retrouvés rapidement et sévèrement punis. En aucun cas, le mobile religieux ne peut servir de cause à un tel déchaînement de haine et de violences.
Ce fait divers est une nouvelle illustration des tensions et des radicalismes qui parcourent notre société. Dans ce cadre, il est urgent de réaffirmer et de consolider l’un des socles de notre République : la laïcité, qui n’est pas négociable, ni à géométrie variable. Ce principe-là est intangible et applicable sur chaque centimètre que compte notre territoire.
La laïcité, c’est la liberté de culte dans le respect et la tolérance.
La laïcité, c’est aussi la liberté de croire ou de ne pas croire, là encore, dans le respect et la tolérance de l’autre et de ses différences.
La laïcité, c’est la liberté de pratiquer sa religion selon sa propre conception, à l’instar d’Hamara Diarra, et la désignation d’un espace public ouvert à la citoyenneté de toutes et de tous, l’espace du vivre-ensemble où les différences religieuses et prosélytismes en tout genre n’ont pas à interférer.
La laïcité, c’est enfin la garantie de vivre en bonne intelligence et c’est aussi un garde-fou contre la haine, le rejet, l’intolérance et les intégrismes religieux. C’est la raison pour laquelle je condamne avec fermeté les auteurs de cet acte d’une extrême gravité et souhaite que l’enquête en cours, menée par la brigade criminelle de la sûreté départementale, aboutisse à leur identification et arrestation.
