Rassemblement contre la vie chère

La Ville de Vénissieux est mobilisée sur tous les fronts pour protéger et accompagner les habitants

Crises économique, crise sanitaire, hyperinflation, les crises s’additionnent et s’agrègent. La population fait face à des difficultés de plus en plus insurmontables. + 21% sur les prix de l’alimentation ! + 30 % sur les pâtes ! Le sucre en poudre d’une célèbre marque courante + 56 % ! Sans compter la hausse historique des prix du gaz et de l’électricité. Des augmentations qui pèsent très lourd dans notre quotidien. Et dans les villes populaires, pour les plus modestes, c’est tout bonnement invivable. Comment faire pour continuer de s’alimenter, se chauffer, payer les charges courantes quand tout augmente, sauf les salaires ! Ce sont des milliers de familles qui basculent du jour au lendemain dans la spirale de pauvreté. Quant au milieu du mois il ne reste rien dans le frigo, les individus sont broyés jusque dans leur dignité.

Pour les communes, les urgences sociales sont exponentielles

La Ville de Vénissieux est mobilisée sur tous les fronts pour protéger et accompagner les habitants. En 2 ans, nous avons dû rajouter près de 1,5 million d’euros de subvention au CCAS pour tenter de répondre aux besoins. Le bilan 2023 n’est pas finalisé mais je suis déjà très inquiète face à l’explosion des  situations d’urgence.

Un autre exemple : le coût des repas fabriqués par la cuisine centrale s’est  envolé suivant l’inflation record. Nous avons fait le choix de  protéger les  budgets des familles en limitant l’augmentation des tarifs de cantine à  2% soit 4 points sous l’inflation. Et nous maintenons évidemment le repas à un euros pour les familles au quotient familial le plus bas. Ces familles sont de plus en plus nombreuses (+133 % en un an). 31% des français sautent des repas par manque de moyens : celui de la  cantine est parfois le seul repas complet de la journée. Il faut rappeler que le secours populaire a enregistré une hausse des  demandes d’aides alimentaire de 48%.

Au-delà de ces exemples, la ville agit à tous les niveaux, y compris auprès des associations, pour jouer son rôle d’amortisseur social indispensable. Nous avions déjà débloqué une enveloppe de subventions exceptionnelles lors de la crise covid. Et nous avons créé un fonds de soutien de 300 000€ pour aider les  structures mises en difficultés par la crise énergétique et l’inflation. Autant d’associations qui pourraient tout aussi bien mettre la clé sous la  porte. Ce serait la mort lente du lien social et du vivre ensemble. Inacceptable pour nous. Une commune qui envisage son budget comme une chaine de solidarité est un bouclier social indispensable, aujourd’hui plus que jamais.

Mais jusqu’à quand pourrons nous tenir ?

D’un côté, nos budgets sont contraints et surveillés par l’État qui n’hésite pas à nous transférer toutes sortes de missions et charges supplémentaires et qui manœuvre depuis des années pour nous placer sous tutelle. De l’autre côté : augmentation de la précarité alimentaire, sociale, d’emploi, de logement, etc. C’est une équation impossible ! 52 000 personnes ont basculé en un an dans la pauvreté, plus de 2800 enfants sont à la rue cet automne ! Pour la Métropole de Lyon ce sont 140 familles et 321 enfants sans toit. J’aimerais saluer les collectifs d’enseignants, de parents et de militants qui se mobilisent autour de ces situations dramatiques.

Ensemble, nous faisons pression sur le gouvernement. Il manque 10 000  places d’hébergement d’urgence en France. Notre pression doit aussi aboutir vers une révolution des politiques publiques et une issue pérenne pour les millions de mal logés ou en attente de logement. Au lieu de financer que la guerre, l’argent public doit servir la cause humaine.

D’autres choix sont possibles !

Nous avons des propositions très concrètes pour éradiquer la pauvreté. Quand des millions de nos concitoyens n’arrivent plus à se nourrir correctement, se chauffer ou se soigner, la finance, elle, n’a jamais gagné autant d’argent : 80 milliards de dividendes ont été versés aux actionnaires du CAC 40 l’an dernier.

Il faut taxer ces supers profits ! Commencer par verser des salaires qui permettent de vivre dignement ! Indexer les pensions sur l’inflation.

Nous exigeons que les droits élémentaires – logement, éducation, santé, culture, sport, sécurité, soient une réalité pour tous. La population n’en peut plus, elle veut tout simplement vivre dignement et pour cela, d’autres choix doivent être faits urgemment !

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