PNRU : Lancement de la concertation des quartiers du Plateau des Minguettes

La concertation qui s’adresse à tous les Vénissians, émane d’une volonté forte de la municipalité d’impliquer les habitants, de les rendre acteurs de leur ville. Une consultation permanente, au travers des conseils de quartiers, du conseil citoyen et des dispositifs spécifiques, comme les ateliers de ville qui seront mis en œuvre, au fur et à mesure de l’avancée du projet.

La politique de la ville concerne 25 500 Vénissians, soit 41% de la population vénissiane (derniers chiffres connus datent de 2010). La mobilisation de tous nos partenaires est indispensable, tant ces quartiers restent marqués par de fortes difficultés sociales. Nos actions communes permettent de soulager les populations les plus fragiles. L’enjeu social, humain est primordial pour améliorer le quotidien des habitants. Si les difficultés sociales perdurent, c’est aussi et surtout parce que les missions régaliennes (en terme d’emploi, d’éducation, de sécurité, d’accès à la santé …) ne sont pas assurées sur l’ensemble de nos territoires

Je prendrai un exemple pour illustrer mes propos : En 2010, nous avions 800 journées d’absences d’enseignants non remplacées, sur les écoles de la ville. C’est pourquoi, nous avions fait rajouter un volet éducatif, à l’avenant expérimental de la politique de la ville (2011-2014), afin de mobiliser l’Etat et ses partenaires. D’où l’importance d’assurer, avant tout, le droit commun pour tous.

Avant d’aborder plus en détail le projet, il convient de faire un bref retour sur la convention ANRU 2005/2015 :

  • Un bilan positif qui souligne la richesse des partenariats
  •  70 opérations d’aménagement ont été conduites par l’ensemble des partenaires.
  • L’arrivée du tramway en 2009 a constitué un effet de levier pour le renouvellement urbain et entraîné la construction de nouvelles résidences à taille humaine avec une diversification de l’offre (locatif  ou accession, qu’ils soient social ou libre). 200 logements privés ont été livrés sur le plateau depuis 2007  et 370 seront construits d’ici 2020, chose qui n’avait jamais été faite depuis 30 ans. Ils contribuent à favoriser la mixité sociale. C’est une volonté de la ville de diversifier l’offre, pour permettre aux Vénissians de rester sur leur ville.

Nous sommes aussi confrontés à un principe de réalité. La construction de logements sur Vénissieux correspond à une demande des habitants, confrontés à la grave crise du logement. On dénombre sur la ville, 3 000 demandes de logements dont 1/3 ne sont pas satisfaites. La dernière enquête sociale, réalisée par ICF pour le relogement des locataires, montre que 2/3 des ménages sollicite un relogement sur Vénissieux, dont un tiers dans leur quartier, car ils y sont attachés.

Sur le plateau, depuis 1983, 1671 logements sociaux ont été démolis, dont 711 dans le cadre de la convention ANRU, 869 ont été reconstruits ou sont prévus, dont 151 hors convention. Et seulement 400 concerne le locatif social. Les nouvelles dispositions de l’ANRU visant à ne reconstituer aucun logement dans le parc social sur les quartiers en QPV ne feront qu’aggraver les difficultés des personnes pour se loger et n’agiront nullement en faveur de la mixité sociale. Je rappelle que 70% des ménages peuvent prétendre au logement social.

Depuis 2004 ont été réhabilités :

  • 2082 logements sociaux,
  • 460 logements dans le cadre des plans de sauvegarde pour les copropriétés des Grandes Terres des Vignes et le Montelier 2 ,
  • 50 logements de la résidence pour personnes âgées Ludovic Bonin ;

16 opérations de résidentialisation ont été menées, pour améliorer le cadre de vie des habitants, en prenant en compte tous les aspects (sécurité, propreté, aménagements…). En matière de développement économique, 7 opérations immobilières ont été réalisées, le dispositif ZFU a permis l’installation de 439 entreprises, depuis 2005, qui sont pour l’essentiel des relocalisations. 270 personnes ont bénéficié des clauses d’insertion, dans le cadre des opérations ANRU, dont 70% pour le public en ZUS. Des équipements publics comme le centre Michel Delay, la Maison de quartier Darnaise, le cinéma Gérard Philipe, et l’école de musique ont été réhabilités. Enfin, la gestion sociale et urbaine de proximité a fait l’objet d’un plan d’actions, d’un montant de 23,4 millions, ce qui a permis de renforcer le lien social, et améliorer le quotidien des habitants.

Le déploiement du projet a été mené de manière satisfaisante, même s’il a fallu faire des choix, et repousser à plus tard le renouvellement urbain de deux secteurs importants. L’un pour des raisons financières (opération ZAC Vénissy), et l’autre pour cause de périmètre de risque technologique, sur le secteur Darnaise (une contrainte qui est aujourd’hui levée).

Avec la convention 1, qui se terminera d’un point de vue opérationnel aux environs de 2020, pour les deux ZAC Armstrong et Vénissy, les conditions d’une nouvelle étape pour l’horizon 2030 sont posées.

Le 7 janvier dernier, avec monsieur Le Faou, Vice-président à la Métropole, nous avons défendu à Paris, auprès de l’ANRU, les grandes lignes du projet, qui va progresser au fur et à mesure des concertations et de son avancée.

L’objectif est d’agir sur tous les leviers, pour poursuivre la dynamique de notre ville, et améliorer le cadre de vie des Vénissians.

Nous avons demandé à l’urbaniste de tenir compte des attentes suivantes :

  • Imaginer des actions urbaines, pour mieux relier le plateau au centre-ville
  • Inscrire le projet de renouvellement urbain du plateau, en cohérence et en complémentarité des grands projets sur la ville (Cœur de ville, quartier gare, Le Grand Parilly (Puisoz), et mieux relier nos quatre poumons verts (Parcs de Parilly, Dupic, Grandes Terres et Parc Minguettes), pour travailler à la réalisation d’une véritable trame verte qui parcourt la ville.
  • Poursuivre la diversification de l’habitat, par la construction de nouveaux logements, avec une diversité de parcours résidentiels pour, d’une part, répondre aux besoins des habitants, et favoriser la mixité sociale.
  • Poursuivre la diversification des fonctions (économie, services publics, commerces …), et favoriser le développement de projets économiques, à l’échelle du bassin d’emploi, en tenant compte des possibilités d’évolution des territoires (bassin de la chimie, franges du boulevard urbain sud …). Requalifier les pôles commerciaux de proximité, en travaillant à diversifier l’offre de marchandisage. Poursuivre la diversification et l’implantation d’équipements, qui doit accompagner le développement urbain.

Ce projet de territoire est ambitieux, à long terme. Même si ce soir, nous abordons surtout l’aspect urbain, il comprend également un volet de développement économique et social. Car redonner toute sa place à l’humain, c’est tout l’enjeu de la politique de la ville. Il nécessitera plusieurs allers-retours auprès des habitants pour le préciser, et l’enrichir. D’ores et déjà, vous pouvez faire part de vos remarques, de vos avis sur les cahiers de recueils qui sont à votre disposition à l’Hôtel de ville, à la Métropole et à la Maison du Projet.

 

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