Grand Rendez-Vous de la Ville 2011 / « Les Minguettes 1981-2011″

Le 28 juin 2011 – Retrouvez l’intervention de Michèle Picard lors de la conférence de presse « Grand Rendez-Vous de la Ville 2011 / « Les Minguettes 1981-2011 » », le jeudi 23 juin 2011 à 11 heures

Le 28 juin 2011

Retrouvez l’intervention de Michèle Picard lors de la conférence de presse « Grand Rendez-Vous de la Ville 2011 / « Les Minguettes 1981-2011 » », le jeudi 23 juin 2011 à 11 heures

Deux dates pour deux rendez-vous cruciaux auxquels nous convions les habitants de Vénissieux, les partenaires institutionnels, économiques, sociaux et les médias.

Deux dates qui, dans mon esprit, ont des résonances communes, que l’on peut relier entre elles à travers l’évolution de notre ville dans le temps et dans l’espace.

Eté 81 : la première grande crise des banlieues a lieu à Vénissieux, sur le plateau des Minguettes. Une conférence-débat, intitulée « Les Minguettes 1981-2011 », sera organisée à l’occasion de cette date-anniversaire le 8 juillet à 18h00, salle Jacques Duclos, à l’Hôtel de Ville.

Si je commence cette conférence par les Minguettes, ce n’est pas uniquement pour respecter l’ordre chronologique des deux manifestations, (les Minguettes le 8 juillet, le Grand Rendez-vous fin septembre), mais c’est parce que l’évolution du quartier est un trait d’union parfait entre les Grands Rendez-vous passés et le Grand Rendez-vous à venir, entre ce qui a été fait et ce qui nous reste à faire. En partenariat avec le Ministère de la Ville et l’Agence d’urbanisme, des témoignages, expos et débats nous permettront de revenir sur une période qui a changé la face des choses, et qui a changé le regard que nous portons sur les grands ensembles urbains, leur développement, leur urbanisation, leur (ré) humanisation.

30 ans après, ce qui a changé, c’est aussi le regard qui est porté et que nous portons sur les Minguettes. Casser cette image négative, c’est, je le crois, ce que la municipalité, sous l’impulsion de Marcel Houël, puis d’André Gerin, a réussi à faire, fruit d’un investissement inlassable et pugnace, et d’une coopération fertile entre l’Etat, les collectivités et la Ville de Vénissieux. Lutter contre les préjugés et les idées reçues est un combat de longue haleine. Même s’ils en subsistent encore, l’évolution de notre commune est jugée positive, et la transformation qu’elle a connue depuis 30 ans sert de référence à d’autres villes. Il faut voir l’étonnement des journalistes ou des personnes qui n’étaient pas venues depuis longtemps aux Minguettes pour mesurer le chemin parcouru. Ils s’attendaient à pénétrer dans une cité-dortoir, ils découvrent une ville dynamique, vivante, aérée. Attention, je ne dis pas qu’il n’y a pas de problèmes à Vénissieux, mais certains clichés négatifs sont en train de voler en éclats, et c’est une bonne chose. La suite nous appartient et elle s’inscrit dans cette ligne commune tracée depuis 1981 : désenclaver les Minguettes, lutter contre la ghettoïsation et les communautarismes, réintroduire la puissance du droit commun, de l’Etat, dans des quartiers qui en ont cruellement manqué pendant plus de 30 ans.

La mutation des Minguettes ne peut être réduite à la seule dimension urbaine, à la seule transformation de l’habitat qui est passée des grands ensembles des années 60-70 à la taille plus humaine d’aujourd’hui. Le logement social et l’urbanisme ne font pas tout, si on ne les insère pas dans un maillage dense de services publics et de services publics de proximité.

Voilà pourquoi nous avons tenu à implanter des équipements publics socio-éducatifs, culturels, sportifs de très grande qualité car c’est le vivre-ensemble qui y circule et c’est le vivre-ensemble qui en sort renforcé.

Voilà pourquoi, à travers une attractivité immobilière retrouvée, nous tenons à privilégier la diversité des parcours résidentiels des Vénissians, de façon à ouvrir les espaces cloisonnés, puis laissés à l’abandon les décennies passées par l’Etat.

Juillet 1981-juillet 2011 : en 30 ans les Minguettes ont connu une révolution et une métamorphose incontestables. La ligne T4, l’Ecole de musique, le Cinéma Gérard Philipe, l’Îlot du Cerisier, les 37 Maisons de ville de la Darnaise, le Centre Académique Michel Delay, le plan de sauvegarde des Grandes terres, Bioforce et l’Hôpital des Portes du Sud, l’îlot Bourdarias… A l’échelle du temps d’une ville, c’est une mutation accélérée, vertigineuse presque, qui a défilé sous nos yeux et c’est le sentiment d’un élan et d’une vitalité renforcés qui nous font déjà regarder plus loin : l’opération Vénissy, la ZAC Armstrong, le Corallin, l’éco-parc du Couloud… On pourrait se contenter de ce bilan flatteur, mais je vous le dis de but en blanc : ce serait la pire des erreurs à commettre.

Il reste énormément de travail à accomplir sur le terrain : la situation sociale et le chômage des jeunes, en particulier, sont très préoccupants. Le délitement de la citoyenneté et du vivre-ensemble attaque aussi plus gravement qu’on ne le croit le pacte Républicain. Nous avons su profiter des politiques de la Ville menées jusqu’à présent, et je tiens à féliciter tous ceux qui ont œuvré dans nos services comme chez nos partenaires pour remplir le programme que nous nous étions fixé : je rappellerai que les crédits ANRU pour les opérations du Grand Projet de Ville de Vénissieux ont été engagés à plus de 90%, et 69 opérations sur 70 sont terminées ou en phase de réalisation.

A la rentrée, nous allons signer un avenant expérimental au CUCS 2011-2014 pour poursuivre, mais également innover en matière de cohésion sociale. Reste à mes yeux un écueil à éviter, mais il est de taille : croire que les politiques de la ville peuvent se substituer au droit commun et aux missions régaliennes de l’Etat. Ce serait faire, à nouveau fausse route, même si le concours et les compétences de tous les partenaires (économiques, collectivités) sont indispensables. Le but du jeu n’est pas de réhabiliter les façades pour laisser les fondations en chantier. Education nationale, santé, formation, emploi, logement, sécurité : les Minguettes, 30 ans après, ont toujours autant besoin d’une politique d’Etat moderne et ambitieuse.

Dans ce cadre, il faut que les politiques nationales soient cohérentes avec les politiques de la Ville. Je vais prendre un exemple concret : si vous détruisez l’école publique d’un côté en supprimant des milliers de postes d’enseignants (depuis septembre dernier, nous comptons près de 800 journées non remplacées dans nos écoles), croyez-vous que le CUCS 2011-2014 soit en mesure de récupérer un tel déficit ? Non, bien sûr, donc nous avons besoin d’une réelle coordination des moyens aussi bien pour la formation, l’emploi, la lutte contre la pauvreté ou encore la sécurité.

Les villes populaires ne sont pas des îlots déconnectés des orientations gouvernementales, ou des crises économiques que nous subissons, au contraire même, elles sont les premières à en subir les conséquences et elles sont les plus profondément marquées.

A quoi ressemblerait Vénissieux sans les événements de l’été 81 ? C’est une question que l’on peut se poser, légitime en soi, dans la mesure où nous avons su inverser la tendance et tirer des leçons salutaires pour sortir de l’ornière. Ce qui a certainement pesé aussi, c’est cette façon de prendre les problèmes de face, sans les cacher, ni les minorer. Les équipes municipales n’ont jamais pratiqué la politique de l’autruche en matière de sécurité publique par exemple. Personne ici n’a cherché à instrumentaliser les problèmes, mais à les porter sur la place publique pour les résoudre.

Je suis donc convaincue que Vénissieux 2011 ne ressemblerait pas à ce qu’elle est aujourd’hui, car nous avons su faire de nos points faibles des points forts. Ironie de l’histoire : l’été 81 nous a, en somme, fait gagner du temps quand d’autres villes populaires et banlieues de grandes agglomérations ont découvert, bien plus tard, les difficultés sociales, urbaines, économiques de certains quartiers, engendrées par la ségrégation territoriale.

A quoi ressemblera Vénissieux à l’horizon 2030, c’est le deuxième rendez-vous que nous ouvrons à tous les habitants, à l’ensemble de nos partenaires, aux forces progressistes et citoyennes de notre commune.

Du 28 septembre au samedi 1er octobre, place au Grand Rendez-vous 2011, dont la dernière édition avait eu lieu en 2006. Quatre jours pour débattre, échanger et confronter nos idées autour de multiples thématiques : les jeunes et la citoyenneté, lutter contre la précarité et la pauvreté ; l’avenir de l’industrie et les métiers automobiles de demain ; les ateliers santé ville, et bien sûr, la perspective de Vénissieux 2030.

Nous avons sollicité d’ores et déjà de nombreux intervenants, dont le sociologue Serge Paugam, ou encore Dominique Perrault dans le cadre des 10 ans de la Médiathèque. Mais au-delà des noms et des invités, des expositions et inaugurations, ce sont les Vénissians, tous les Vénissians, que j’invite à venir en nombre à ce Grand Rendez-Vous 2011. Quelle ville voulons-nous construire ensemble, et j’insiste fortement sur ce mot « ensemble » ? Quelles résistances aussi voulons-nous mettre en place face à un Etat qui remet en cause l’indépendance et l’autonomie des communes, face à une crise économique et une crise du capitalisme qui ravagent nos sociétés, et donc nos villes et nos quartiers ?

A mi-mandat, nous avons posé déjà des jalons pour entrevoir l’avenir. Le premier d’entre eux, c’est le budget équilibré et les garanties de finances saines, sans emprunt toxique, de notre commune, c’est cette base qui me fait dire que Vénissieux 2030 ne se bâtira pas sur des dettes incontrôlées que les prochaines générations auraient à rembourser. C’est un premier point, mais il est de taille, qui nous permet de nous projeter vers l’avant, sereinement.

Nous allons profiter aussi du travail fourni par les trois commissions que nous avons créées en début de mandat pour explorer des pistes d’avenir : la Commission de lutte contre la grande pauvreté pour une vie digne, le Conseil citoyen de développement humain durable, le Conseil de développement industriel de Lyon Sud-Est.

L’agenda 21 sera d’ailleurs présenté à cette occasion, feuille de route d’actions à mener pour construire une ville toujours plus humaine, toujours plus respectueuse de son environnement, toujours plus sensible à son cadre de vie et à l’esprit de citoyenneté qui doit l’habiter.

Ce grand rendez-vous sera aussi l’occasion de parler, et de débattre, des grands projets urbains qui nous animent autour du nouveau cœur de ville et de son extension, de l’axe Laurent Bonnevay, du pôle multimodal de la gare de Vénissieux…


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Vénissieux, 3ème ville du département, 7ème de la Région Rhône-Alpes : son développement ne se fait pas en vase clos, mais en étroite concertation et en association avec la Région, le Département, le Grand Lyon, le Sytral, pour n’en citer que quelques-uns, qui participeront et interviendront dans le cadre de ce Grand Rendez-Vous.

Comment repenser nos modes de déplacements, comment favoriser l’emploi local, comment inciter les commerces à venir s’implanter à Vénissieux. Avec la reconstruction du lycée Jacques Brel, je crois aussi nécessaire de pousser notre réflexion sur la présence d’un 3ème cycle à Vénissieux, qui me paraîtrait logique et approprié dans une ville de notre taille et de notre importance. Comment agir sur la santé, comment adapter la qualité de nos services publics de proximité à de nouveaux besoins, à de nouvelles attentes, à l’augmentation des familles monoparentales, au vieillissement d’une partie de notre population. Comment renforcer les liens de solidarité, comment remettre en route les énergies du vivre-ensemble.

La Ville, c’est un tout, elle forme un tout, un ensemble et une diversité, qui va des entreprises aux services publics, du milieu culturel aux milieux sportifs, du 3ème âge à la petite enfance.

La finalité de ce Grand Rendez-vous, c’est de mettre la Ville, notre ville, dans tous ses états pour ne pas la laisser justement en l’état, pour continuer d’avancer, d’actionner non pas un levier, mais tous les leviers, aussi différents soient-ils.

Vénissieux bouge, Vénissieux change, Vénissieux s’embellit, c’est cette course qu’il nous faut poursuivre, c’est ce laboratoire d’idées dont a besoin une ville comme la nôtre.

Vivre ensemble, c’est traverser ensemble des épreuves, nous en avons connu et nous en connaîtrons d’autres, mais c’est aussi partager ensemble l’essor actuel de Vénissieux, et profiter ensemble des opportunités qui s’offrent désormais à nous.

Débattons, proposons, innovons, confrontons nos idées et nos visions, du 28 septembre au 1er octobre, nous avons là quatre journées entières pour dessiner une ville que nos enfants aimeront vivre et partager.

Partenaires, collectivités, personnalités, fonctionnaires de la Ville et Vénissians, presse et médias, je vous donne rendez-vous fin septembre pour poser les premières pierres de Vénissieux à l’horizon 2030.

Je vous remercie

ConfPresseGRDV230611

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