En fin de matinée, nous avons inauguré l’extension du groupe scolaire Jules-Guesde. C’est un équipement de pointe dont disposent le personnel de l’éducation nationale, les enseignants et les écoliers. L’éducation n’est pas marchande, elle est notre bien commun et la pierre de base de l’avenir de nos enfants.
L’éducation, toujours l’éducation, rien que l’éducation. Une éducation populaire, qui prend en compte tous les besoins et attentes de l’enfant, dans sa scolarité, ses temps périscolaires, sa chronobiologie, son alimentation, sa santé. Le savoir et l’émancipation, l’éveil et la curiosité, la liberté de pensée et l’esprit critique. Il faut donner un sens à ces mots, et en matière d’éducation, leur en accorder les moyens matériels et l’ambition politique. Sans quoi, nous resterions au stade des intentions et non de la réalité.
En France, et dans les villes populaires, le déterminisme social pèse encore beaucoup trop sur les parcours scolaires et universitaires de nos enfants. C’est le combat de l’école publique, le combat depuis Jules Ferry et Jean Zay, il faut le relever, ne jamais baisser les bras face à l’une des plus insupportables injustices.
L’inauguration de l’extension du groupe scolaire Jules Guesde fait partie des événements du Grand Rendez-vous qui aura lieu du 27 au 30 septembre. Dans le cadre des débats programmés pour bâtir avec les habitants Vénissieux 2030, une large partie sera consacrée à l’éducation et aux outils et nouvelles solutions pour en développer encore plus l’accès à tous les Vénissians. J’invite à ce sujet le personnel et les enseignants de l’Education Nationale à apporter leurs contributions et venir nous rejoindre à l’occasion de notre Grand Rendez-Vous.
A l’origine de cette extension, il y a bien sûr l’aménagement du Puisoz-Grand Parilly. Nous voulions donner naissance à un quartier de vie et je crois que le pari est gagné. Logements, tertiaire, commerces, à terme, 2300 emplois et 2000 habitants vivront dans un environnement très végétalisé et apaisé de 6 hectares d’espaces publics, avec des aires de promenade, de repos, de détentes, de jeux pour les enfants. Afin de répondre progressivement à l’évolution de la prospective scolaire du quartier, la Ville a donc lancé en 2020 le projet d’extension du Groupe scolaire Jules Guesde. Une convention de Projet Urbain Partenarial (PUP) a été signée entre la Métropole de Lyon, la société Lionheart et la Ville de Vénissieux, prévoyant un financement à hauteur de 2,555 millions d’euros.
Je remercie bien sûr l’aménageur pour son engagement et sa contribution au projet d’extension. Le coût total d’opération s’élève à 8 millions d’euros, c’est dans le champ scolaire/périscolaire, l’investissement le plus important du mandat.
Il faut inscrire le programme Jules Guesde parmi d’autres réalisations très récentes. La semaine dernière, nous avons inauguré l’extension du groupe scolaire Joliot-Curie, qui accueille désormais 500 élèves, et la nouvelle maison de l’enfance Anne-Sylvestre a ouvert ses portes au printemps dernier. Au total, 170 à 180 enfants entre 6 et 11 ans profitent désormais de cet espace pendant les temps périscolaires à Max-Barel, le midi et le soir et les temps extrascolaires pour les écoles Max-Barel, Charréard et Pasteur.
Compte tenu du nombre important de classes déjà constituées au sein du groupe scolaire Parilly – groupe scolaire de rattachement des logements du Grand Parilly – il convenait donc de mettre en place un périmètre commun avec le groupe scolaire Jules Guesde, afin d’équilibrer les effectifs en destination de ce dernier.
En toute logique, le projet d’extension s’est orienté vers le groupe scolaire Jules Guesde, permettant ainsi l’accueil de nouvelles classes. L’extension du groupe scolaire Jules Guesde est un bâtiment de 3 niveaux sur rez-de-chaussée comprenant : un restaurant scolaire maternel et élémentaire, en mode self-service ; 12 salles de classes pour usage scolaire et extrascolaire dans les étages ; 2 bureaux et des locaux de service ; un ascenseur pour l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite. Des aménagements de cour de récréation, la construction d’un préau, la réfection d’un parking et des ouvrages d’infiltration ont également été réalisés. La Maison de l’Enfance Jules Guesde se verra, à la rentrée 2024, dotée de nouvelles salles d’activité, grâce à la transformation de l’ancien restaurant élémentaire.
Les caractéristiques techniques du bâtiment vous ont été présentées par nos services. Mais je voudrais préciser que la qualité environnementale a prévalu dans sa réalisation, et que l’ensemble des salles de classes a été doté de vidéoprojecteurs interactifs. C’est donc d’un équipement de pointe dont disposent le personnel de l’éducation nationale, les enseignants et les écoliers.
Je tiens à saluer l’ensemble de nos services pour la qualité des travaux réalisés, nouvelle illustration de leurs compétences et savoir-faire. Nous avons là l’ossature, l’architecture de l’éducation populaire à Vénissieux. Mais le cœur de notre ambition, c’est notre PEDT, et c’est à travers son déploiement transversal que nous luttons contre les discriminations et le déterminisme social. Dans un pays qui ne parvient pas assez à en réduire les effets, il faut bâtir un ensemble pédagogique qui accompagne l’enfant à chaque moment de sa journée.
La continuité entre temps scolaire, périscolaire et extrascolaire est un enjeu prioritaire, un enjeu majeur. C’est à travers cette continuité que l’on parvient à réduire les disparités d’accès aux actions éducatives, à renforcer la participation des enfants et des adolescents, à articuler les différents temps sociaux. Ce principe-là est gravé dans notre PEDT, il forme un bloc cohérent qui mobilise quatre services de la mairie, nos partenaires institutionnels comme l’éducation nationale bien évidemment, mais aussi associatifs comme les centres sociaux, l’Apasev, l’OMS, les clubs, l’Espace Pandora, les parents élus aux conseils d’école. Sur le fond, notre PEDT illustre notre choix et la réussite de nos services publics de proximité.
Nous aurions pu externaliser, comme de nombreuses communes, notre restauration collective. Nous ne l’avons pas fait. Aujourd’hui, plus de 69 % des enfants vénissians sont inscrits à la restauration scolaire (7 sur 10) et en moyenne chaque jour près d’1 enfant sur 2 (45 %) déjeune à la cantine. Sur une période de 10 années (2013/2022), il a été observé une évolution de + 54,44% du nombre de repas scolaires commandés. La Ville pratique une tarification sociale sur la base de 5 tranches de quotients familiaux de 1€ à 4,03€, les enfants non vénissians ayant un tarif plus élevé de 4,99€. Ce tarif payé par les familles est loin du coût réel pour la ville de l’accueil d’un enfant sur le temps méridien, puisque le coût alimentaire est en moyenne de 1,90€ par assiette servie, et que le coût réel de l’accueil d’un enfant est supérieur à 13€ par repas en intégrant l’alimentaire, le personnel d’encadrement puis la gestion et la maintenance des restaurants scolaires. Tout notre travail sur le passage de nos restaurants scolaires en self-service nous permet ainsi d’augmenter l’accès au plus grand nombre de familles au service de restauration scolaire. Et je peux vous dire que depuis plus d’un an et l’hyperinflation en cours, nos efforts et le choix du service public nous permettent de tenir notre rôle d’amortisseur social pour de nombreux parents et enfants vénissians.
En ce jour d’inauguration, nous sommes tous là pour dire combien l’éducation de nos enfants et l’école publique, laïque et gratuite, sont le creuset de notre société, et combien à aucun moment il ne faut les sacrifier au nom du profit et de la rentabilité. L’éducation n’est pas marchande, elle est notre bien commun et la pierre de base de l’avenir de nos enfants. Je souhaite aux élèves, au personnel, aux enseignants et aux directeurs Monsieur Oliva et Madame Micolod du groupe scolaire Jules Guesde une très bonne année 2023/2024.
Je vous remercie.