Journée de la Paix

La paix est en effet un travail quotidien.

Hier, nous étions rassemblés en fin de journée à l’occasion de la Journée internationale de la Paix. Œuvrer pour la paix au  quotidien, c’est aussi œuvrer pour la cohésion sociale et la solidarité, pour la  culture de Paix par l’éducation, au plus proche de nos jeunes générations.

Merci de votre présence ce soir. Vous témoignez, toutes et tous, de votre solide engagement pour que tous  les peuples du monde jouissent d’une vie paisible, dans un monde de paix. Cette journée internationale de la paix nous rappelle chaque année que  l’espoir de paix, qui lie tous les peuples de la Terre, est une lutte constante contre la guerre.

Une partie considérable du globe est toujours aujourd’hui en proie à  une  forme ou une autre de conflits armés. Selon l’ACLED (Armed Conflict Location & Event Data Project), une  personne  sur  six dans le monde aurait été exposée à un conflit violent depuis le début de  l’année 2023 et 50 pays sont  classés dans les niveaux de  conflits extrêmes, élevés ou turbulents. Pour beaucoup d’entre eux, nous ne savons rien, car ils passent sous les  radars médiatiques… Quand d’autres font l’objet d’une couverture médiatique quasi permanente, qui peut entrainer une certaine banalisation… Dans un cas comme dans l’autre, c’est intolérable et choquant. Dans un cas comme dans l’autre, cela peut mener sur le chemin d’une forme d’acceptation indécente …

Malgré une apparente unanimité dans les discours politiques sur l’importance des relations pacifiques et diplomatiques, les dépenses militaires mondiales sont toujours plus élevées. Tous continents confondus, on atteint en 2022 un nouveau sommet de  2  240 milliards de dollars !  Il s’agit, à l’échelle planétaire, de la huitième année consécutive de hausse pour les investissements dans les armées. La France n’est pas en reste : le budget des armées adopté par la dernière loi de finances (413,3 milliards d’euros sur 7 ans) est le plus important depuis les années 1960, alors que nous connaissons les difficultés sociales et économiques toujours plus dures de nos concitoyens !

Je reprends ici les mots de Maurice Thorez en juin 1934, pour rappeler qu’à chaque époque il y a comme un défi dans cette proposition d’engloutir tant  de milliards dans une œuvre de guerre et de mort.

La guerre n’a évidemment pas qu’un coût financier, mais bien un tragique coût humain. Ne l’oublions jamais. De plus, l’impérialisme et la frénésie du capitalisme, qui dévastent notre  planète et sont à l’origine de l’urgence climatique mondiale, causent  également misère, conflits et déplacements de populations dans  des  conditions insupportables.

Les catastrophes climatiques et météorologiques extrêmes sont de  plus  en  plus fréquentes et violentes et menacent les conditions d’existence des  populations les plus vulnérables. Je tiens une nouvelle fois à adresser mes pensées et mon soutien aux  personnes touchées par les inondations meurtrières en Lybie, il  y  a  à  peine  10 jours. Comme l’a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies António  Guterres, « le chaos climatique est omniprésent ».

La responsabilité individuelle et collective dans la promotion de la paix et  la création d’une culture de la paix doivent ainsi contribuer à la réalisation des  objectifs de développement durable, qui est le thème de la  Journée  internationale de la Paix cette année.

La paix est en effet un travail quotidien. Dans toutes les sphères et tous  les  arts de la société, raisonne cet engagement. Je tiens ici à saluer l’action inlassable du Mouvement pour la  Paix  du Rhône et de sa présidente, Arlette Cavillon. Œuvrer pour la paix au  quotidien, c’est aussi œuvrer pour la cohésion sociale et la solidarité, pour la  culture de la paix par l’éducation, au plus proche de nos jeunes générations. Je salue aussi le travail de nos artistes, qui par l’art et la culture révèlent aux yeux de tous un fait ou une réalité, qui provoque en nous une émotion très forte qui nous pousse souvent à réfléchir, si ce n’est à agir. Ils accompagnent les grands défis de notre temps, notamment, l’impasse des occupations militaires et la colonisation en Palestine 30 ans exactement après les accords d’Oslo, ainsi que la reconnaissance des droits culturels et politiques de tous les peuples opprimés à travers le monde.

A Vénissieux, nous avons vocation à participer aussi à notre échelle à la réalisation de ce vieux rêve d’un monde plus juste, plus sûr et plus solidaire. Un monde plus juste en termes d’égalité entre les femmes et les  hommes, à l’instar de l’engagement de l’artiste féministe Frida Kahlo. Nous  avons dénommé en juin dernier une esplanade en son honneur. Elle  aussi, dans ses lettres, liait son art à son engagement, par ces mots : « J’aimerais que mon œuvre contribue à la lutte pour la paix et la liberté ». Je  souhaite que son nom et son engagement inspirent les habitants, jeunes et moins jeunes, de Vénissieux.

Un monde plus sûr, débarrassé de la menace des armes de  destruction massives. Dès décembre 2017, notre conseil municipal avait voté un vœu pour que la France s’engage dans la ratification du  Traité  d’Interdiction des Armes Nucléaires (TIAN), entré en vigueur le  22  janvier 2021. La Ville est elle-même signataire de l’appel des villes promu par ICAN (Campagne Internationale pour l’abolition des armes nucléaires).

Un monde plus solidaire, en transmettant dès le plus jeune âge des  valeurs éducatives et citoyennes. C’est le sens du CME, créé en il  y  a  plus  de 10 ans pour transmettre une mémoire collective, œuvrer pour  l’intérêt général et que les citoyens de demain fassent que le monde emprunte le chemin d’une paix durable. Nous pouvons être fiers de tous  nos  jeunes vénissians, qui apportent ainsi leur pierre à l’édifice de la paix.

Je tiens pour conclure à vous citer un extrait du préambule de  la  déclaration universelle des droits de l’Homme, dont nous fêtons cette  année le 75e anniversaire:

« la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de  la  famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le  fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde ».

La paix n’est pas qu’un bel idéal. Elle est au cœur d’une réflexion bien plus puissante et profonde. Nous ne saurons en effet être à la hauteur de notre humanité qu’une fois la paix garantie partout et pour tous.

Je vous remercie.

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