CONSEIL MUNICIPAL – Programme national de renouvellement urbain

… »Après des inquiétudes quant à sa pérennité, le Programme National de Renouvellement Urbain 2015-2024 est sur les rails. »…

Après des inquiétudes quant à sa pérennité, le Programme National de Renouvellement Urbain 2015-2024 est sur les rails. Il manquait 6 milliards pour boucler le PNRU1 en 2013, mais le PNRU2 a été finalement acté, dans le cadre de la réforme de la politique de la ville, et de la loi de programmation du 21 février 2014. Pour limiter l’effet de saupoudrage, le gouvernement a resserré le nombre de quartiers prioritaires à 1 300 en France, (dont 200 déclarés d’intérêt national), contre 2 600 auparavant.

Les politiques de la Ville vont continuer de se déployer, dans les quartiers prioritaires Minguettes-Clochettes, Duclos-Barel, mais aussi les Acacias, rattachés au QPV Lyon 8ème. Ces programmes inter-partenariaux (Etat, ANRU, collectivités territoriales) ont montré leur utilité, je ne vais pas dire l’inverse, mais aussi leurs limites, principalement en termes de chômage et de pauvreté. Démolir pour reconstruire à taille plus humaine, c’est bien, mais pas suffisant, si les habitants et les jeunes restent exclus du marché du travail. Toute la difficulté réside dans le fait de lier davantage le projet urbain au projet social, et de ne pas inverser les priorités. Jamais les politiques de la ville, et ce n’est pas leur vocation, ne pourront se substituer au droit commun de l’Etat, dans les quartiers en difficulté, en termes d’éducation, de sécurité et autres.

L’autre sujet d’inquiétude concerne à la fois le financement du PNRU 2, et le contexte général des collectivités territoriales. L’enveloppe du PNRU 1 s’élevait à 12 milliards d’euros. Le projet de loi ne prévoit que 5 milliards d’euros pour le PNRU 2, auxquels il faut ajouter les problèmes de trésorerie de l’ANRU, agence nationale de la rénovation urbaine.

Et puis bien sûr, ce nouveau programme est lancé, alors que les politiques d’austérité frappent très lourdement l’ensemble des collectivités territoriales. Vénissieux, la Métropole, mais aussi les dispositifs inter-partenariaux, comme celui de la rénovation urbaine, tous les financements sont revus à la baisse, et bon nombre de collectivités locales sont au bord de l’asphyxie, voire en quasi dépôt de bilan.

A l’heure où je vous parle, nous finalisons le projet de renouvellement urbain, pour le quartier prioritaire Vénissieux-Minguettes. Il est bien ciblé, ambitieux, et le projet affiche déjà des axes forts. Sous l’effet des politiques d’austérité, auxquelles les maires, de gauche comme de droite, s’opposent, serons-nous en mesure de réaliser l’ensemble des opérations de rénovation, ou serons-nous contraints de faire des choix parmi des priorités urbaines, qui n’ont rien de superflues ? Dans les communes qui bénéficient de la Politique de la Ville, je peux vous garantir que cette inquiétude est bien réelle.

Je vous remercie.

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