Conseil municipal extraordinaire

Ne pas se servir de Vénissieux, mais servir Vénissieux. C’est ce qui s’appelle avoir le sens et l’esprit républicains

Yolande Peytavin quitte ses fonctions de première adjointe qu’elle occupe depuis 1996. Un moment important pour notre ville, et l’occasion de lui rendre hommage pour son engagement au service de notre collectivité.

Contrairement aux apparences, ce conseil municipal extraordinaire ne marque pas une rupture mais une continuité. Car les 150 engagements de notre pacte communal 2020-2026 ont été pris collectivement par l’ensemble de notre équipe municipale actuelle et ils vont bien sûr se poursuivre jusqu’à la fin du mandat.

Aujourd’hui, la 1ère adjointe passe le relais, c’est un moment important et chargé d’émotion pour Yolande Peytavin, mais aussi pour les Vénissians qui te connaissent bien et ont apprécié ta volonté, ta combativité et ta ténacité dans les combats politiques menés pour les habitants. En ce moment de transition, je tiens aussi à réaffirmer aux Vénissians : le cap politique ne changera pas et notre rôle d’amortisseur social en ces temps difficiles pour de très nombreuses familles va continuer et être amplifié.

On ne devient pas première adjointe par hasard. On le devient car on sait qu’il faudra consacrer 100%, voire 110, 120% de son temps à sa tâche. C’est un choix fort, de conviction, de tempérament, de don de soi au service de l’intérêt général. Certains appellent ça un sacerdoce, je préfère insister sur la notion d’engagement, total, dévoué, honnête, animé par les valeurs communistes de solidarité, de partage et de justice sociale.

Il est aussi question d’expérience. Avant d’occuper ses fonctions de 1ère adjointe, Yolande Peytavin a été conseillère municipale depuis 1989, présidente de l’Apasev et du conseil de quartier Joliot-Curie, conseillère à la Courly, le chemin était donc tout tracé.

Yolande Peytavin l’a effectué en amont du conseil municipal du 18 novembre 1996, lorsqu’il a fallu peser le pour et le contre, avant de succéder à Guy Fischer. Cette décision n’a pas dû être facile, entre vie de famille à préserver avec trois enfants jeunes à l’époque, un emploi comme assistante technique à quitter et l’envie de se consacrer pleinement à la chose publique, aux Vénissians et à Vénissieux.

S’engager, c’est s’exposer, encaisser les coups, faire preuve de patience, mais surtout, c’est savoir prendre les bonnes décisions, ce qui n’est pas tous les jours facile, trancher quand il le faut, pour aider, accompagner les habitants et engager la ville sur la bonne voie.

Il faut savoir aussi digérer les échecs car chaque projet n’aboutit pas faute de financements ou d’opportunités et de circonstances favorables. Mais dans une ville populaire comme la nôtre, tu as compris que le combat devait être permanent. Pour convaincre les partenaires, mobiliser les pouvoirs publics, faire bouger les lignes, il faut se battre, encore et encore, car rien n’a été donné à Vénissieux. Et puis il faut aussi faire preuve de pédagogie, de bon sens, d’échanges continus avec tous les Vénissians car il ne s’agit pas d’imposer, mais de composer avec des avis et intérêts parfois divergents.

Depuis la seconde guerre mondiale, notre ville a compté quatre 1er adjoints, dont deux femmes : Marguerite Carlet, de 1947 à 1965, Robert Sanlaville, Guy Fischer et Yolande Peytavin, de 1996 à 2023, soit un bail de 27 ans. Lorsque Yolande Peytavin devient 1ère adjointe en 1996, la loi sur la parité n’existe pas. A l’échelle nationale ou locale, la pratique de la politique est encore très masculine, presque exclusivement masculine.

A Vénissieux, il y a eu certes Marguerite Carlet, mais la nomination de Yolande Peytavin en tant que 1ère adjointe ouvre une brèche et marque la présence définitive des femmes dans les instances publiques et les centres décisionnels. Il n’y aura pas de retour en arrière à ce sujet-là, les femmes montrent leurs compétences, une qualité d’écoute différente aussi, elles montrent qu’elles ont toute leur place dans la vie publique. Par déférence, mais aussi par scepticisme, on a toujours demandé aux femmes de faire leurs preuves, de faire plus, je crois que le travail que tu as effectué a  répondu aux contradicteurs en tout genre et clos le débat.

Ce que je voudrais souligner pour finir, c’est l’esprit de cohésion dont a  fait preuve Yolande Peytavin tout au long de ces 27 années. Une majorité, c’est une équipe à animer, à coordonner, avec des sensibilités différentes et des caractères affirmés. Avec André Gerin, puis à mes côtés, les équipes se sont succédé, mais ta volonté de faire avancer les dossiers, même par vent contraire, au service des Vénissians et de l’intérêt général ne s’est jamais démentie.

Trouver des équilibres, relancer des projets quand ils peinent à trouver un second souffle, il faut une volonté de fer et des principes intangibles : ne pas se servir de Vénissieux, mais servir Vénissieux. C’est ce qui s’appelle avoir le sens et l’esprit républicains.

Les délégations que tu as occupées, entre autres du GPV aux Relations internationales, de la culture à la communication, des finances au développement de la ville, montrent à quel point ton empreinte a marqué l’histoire et l’évolution de notre ville. Nous t’en sommes reconnaissants au plus haut point.

Notre équipe municipale est expérimentée, aguerrie, soudée et solidaire. C’est la raison pour laquelle, malgré quelques petits ajustements, j’ai souhaité garder une vraie stabilité dans les délégations. La force de notre équipe municipale réside dans l’esprit collectif qui l’anime, et qui continuera de l’animer au cours de cette seconde partie de mandat.

Elle sait se regrouper, se rassembler, se réunir et faire bloc pour aider les Vénissians à traverser des crises qui s’agrègent, aussi bien sanitaire que sociale et économique. Le cap de l’intérêt général, du progrès social et de la solidarité ne changera pas, et continuera de nous guider.

Je vous remercie.

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