CM 190623 Budget

CONSEIL MUNICIPAL : Budget 2023

Intervention de Michèle PICARD sur le rapport n°4 : « FINANCES LOCALES : Budget supplémentaire2023. Budget principal et annexe. »

Répondre aux urgences sociales au présent, et elles sont exponentielles. Relever les défis qui nous attendent et penser la ville de demain grâce à nos investissements. C’est cet équilibre que nous portons et que ce compte administratif 2022 vient illustrer. Nos finances sont saines, nos capacités d’autofinancement supérieures à 15 millions d’euros, et notre ratio dette par habitant est trois fois moins élevé que la moyenne des villes de la même strate, 477€ contre 1362€/habitant. Nos efforts payent. Il ne s’agit pas de capitaliser nos ressources financières, mais de les rendre redistributives et structurantes pour tous les Vénissians.

Il y a donc l’urgence, ou plutôt les urgences sociales tant les crises s’agrègent les unes aux autres. Crises économique, sanitaire, hyperinflation, les habitants des villes populaires souffrent et font face à des difficultés insurmontables. Outre le fait que nous alertons les pouvoirs publics et leur demandons un plan d’urgence pour les banlieues, la ville agit à tous les niveaux, auprès des habitants, auprès des associations. Jouer notre rôle d’amortisseur social est une priorité absolue.

L’impératif était de déconnecter et débrancher la hausse de l’inflation nationale des tarifs de nos usagers. Notre choix a été de limiter la hausse de nos tarifs à 2% en moyenne alors que l’inflation en France sur l’année 2022 a atteint plus de 5% ! Aucune augmentation de notre fiscalité locale depuis 2016. Après l’enveloppe de subventions exceptionnelles attribuées lors de la crise de la covid 19, nous accompagnons le milieu associatif avec la création d’un fonds financier de soutien à hauteur de 300 000€. Il sera mis en œuvre après analyse par les services compétents des demandes d’aides présentées par les associations.

Comme lors de la pandémie, les chaînes de solidarité de notre budget sont activées. Ce qui nous permet d’être réactifs, c’est la bonne santé de nos finances locales, mais c’est aussi et surtout notre capacité à dégager des marges qui nous permettent de répondre aux impondérables, aux crises qui surgissent sans prévenir, aux aléas qu’un plan de mandat ne peut pas prévoir. Personne n’a vu venir la crise sanitaire, pourtant la ville a eu les reins assez solides pour répondre aux nombreux besoins des habitants, à hauteur de 4 millions d’euros. L’exemple du CNI me vient également à l’esprit. Sans marges de manœuvre, nous n’aurions pas pu le reconstruire aussi rapidement, nous n’aurions pas pu porter l’ambition de cet équipement de haute qualité au service de l’intérêt général.

Il en va de même pour les mesures gouvernementales que les communes ne maîtrisent pas mais doivent accompagner. Transferts de compétences, contrat de Cahors ou encore la hausse du point d’indice de 1,5% et les coups de pouce supplémentaires pour les bas salaires au 1er juillet prochain, autant de paramètres imprévisibles qu’il nous faut prendre en compte et tenir. C’est dire si la rigueur de notre budget est à la base de toutes nos politiques de proximité et des réactivités dont nous faisons preuve. Il faut garder ce cap et ne pas en dévier.

J’ai parlé des difficultés éprouvées par les Vénissians, et c’est bien normal, mais les collectivités locales ont dû, elles aussi, encaisser l’inflation record de 2022. La rupture est nette dans l’évolution de nos charges « fluides-énergie » avec une augmentation de plus de 30%, qu’il nous a fallu absorber.

Répondre à l’urgence est nécessaire, penser à l’avenir est une obligation pour le développement de Vénissieux et pour les jeunes générations. En termes d’investissements, nous ne devons pas rogner sur nos ambitions.

C’est le cas aujourd’hui, malgré un contexte difficile, notre budget va accompagner une montée en puissance de la réalisation des projets de la programmation pluriannuelle des investissements. Depuis 2014, plus de 120 millions d’euros de dépenses d’équipement ont été réalisées. C’est un effort remarquable, un gage aussi pour l’essor de notre ville et son attractivité. La récente ouverture de la maison de l’enfance Anne-Sylvestre, l’inauguration du terrain de futsal, le changement de revêtement du stade Laurent-Gerin, ont déjà été réalisés. A la rentrée prochaine ouvriront l’extension du groupe scolaire Jules Guesde et celle du groupe scolaire Joliot-Curie, auxquelles viendront se greffer la construction de l’équipement polyvalent Pyramide, ou encore la démolition-reconstruction de la piscine Auguste Delaune. Nous continuons dans le même temps à adapter notre ville au changement climatique : le passage en LED de notre éclairage public se poursuit pour atteindre notre sobriété énergétique. Nos programmes pour lutter contre les îlots de chaleur et la végétalisation des cours d’écoles suivent le calendrier prévu.

Les crises sanitaire et aujourd’hui de l’inflation ont mis en exergue le rôle indispensable des communes. Elles forment un bouclier social solide, dont les habitants ont tant besoin aujourd’hui. Il n’empêche, elles ne pourront pas tenir à bout de bras toutes les urgences sociales qui se manifestent sans le recours au droit commun et la présence de l’état. Je m’associe bien évidemment aux requêtes des maires des villes populaires qui demandent au gouvernement « un plan d’urgence », décliné en trois mesures : « un dispositif pérenne de lutte contre la précarité alimentaire », le gel des prix de l’énergie pour les bailleurs sociaux, et un abondement de « deux milliards d’euros »  pour l’Anru. Nous exigeons que les « droits élémentaires »  (éducation, santé, culture, sport, sécurité, emploi), soient « une réalité pour tous », et que « le droit commun soit rétabli dans les quartiers populaires ». Cette réalité, nul ne peut l’ignorer dans le cadre de notre pacte républicain.

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