Conférence de presse de rentrée

Il n’y a pas de solidarité sans vivre ensemble. Là encore, l’enjeu est majeur.

En cette fin de matinée, j’ai tenu ma conférence de presse de rentrée. L’occasion d’évoquer l’actualité nationale et vénissiane. Vous le savez, l’événement de la rentrée à Vénissieux, c’est le Grand Rendez-Vous, du 27 au 30 septembre. C’est l’occasion avec tous les Vénissians que j’appelle à venir en nombre, de faire le point sur ce que nous avons réalisé depuis trois ans, et ce qu’il nous reste à  faire pour remplir les 150 engagements du mandatet aussi se projeter au-delà pour construire Vénissieux 2030.

Cet été, la guerre en Ukraine s’est inscrite dans la durée, avec son lot de drames, de victimes civiles innocentes tuées, de villages et villes rayés de la carte. Comme dans tout  conflit, il faut pourtant trouver une issue, la plus rapide possible tant les peuples sont les premières victimes des  guerres. Vous connaissez ma position : la condamnation de l’invasion de l’Ukraine par le régime de Vladimir Poutine est sans équivoque possible. C’est un Etat souverain qui a  été  agressé. Le plus inquiétant aujourd’hui, c’est qu’on  ne  sent pas la communauté internationale peser pour l’ouverture de négociations et imaginer une paix prochaine. Sans cette volonté politique, les armes ne se tairont pas, la  logique de blocs et la surenchère guerrière gagneront du  terrain. Pour le pire !

Cette rentrée, Emmanuel Macron tente de renouer le  dialogue avec les Français, les syndicats et les partis politiques, après les avoir méprisés tout au long du puissant mouvement social contre la réforme des retraites. Les  passages en force répétés de l’exécutif ont laissé des  traces profondes, comme un affront et une arrogance, aggravant encore un peu plus la défiance des Français à  l’égard des politiques et des politiques libérales, dont ils  ne  veulent pas. Résultat : les crises s’additionnent, s’agrègent, mais il serait faux de croire qu’elles se répètent, qu’elles sont identiques. La crise civique par exemple : ne  la  renforce-t-on pas en renvoyant dans les cordes les  syndicats, en muselant l’assemblée nationale, les députés et élus locaux, en ignorant les attentes des salariés en  matière de condition de travail et de pouvoir d’achat ? Plus généralement, les différents gouvernements ne se donnent pas le temps d’analyser les conséquences des crises qui se succèdent.

Prenons l’exemple sanitaire : l’hôpital public va-t-il mieux aujourd’hui ? Non, la situation empire, les urgences sont saturées, les conditions de travail se dégradent à vue d’œil. Et c’est dans ce contexte qu’on a fermé dans un premier temps le service des urgences de l’Hôpital des Portes du Sud. Puis on met en danger l’avenir même de l’établissement hospitalier tel qu’il existe depuis son ouverture au regard de la procédure en cours. Les maires concernés sont mobilisés et très vigilants sur ce  dossier, je peux vous le confirmer.

Après les différentes périodes de confinement, a-t-on pris la mesure du sentiment d’isolement des jeunes, des ruptures des cursus universitaires ou des difficultés économiques liées à la perte des petits boulots ? Et le gouvernement envisagerait de supprimer 15 000 contrats aidés en 2024 ! A-t-on une idée des  décrochages scolaires que cela a provoqués, des  déséquilibres psychologiques endurés ?   Dans le même registre, le rôle considérable des collectivités locales lors de  la  pandémie, loué un temps par le gouvernement, a-t-il été suivi par la fin de l’étranglement des finances locales de  la  part de l’Etat ? Non, l’année dernière encore, un  contrat de Cahors bis, à savoir une nouvelle contrainte sur  nos dépenses de fonctionnement, était dans les cartons du côté de Bercy. Tout se passe comme si les alertes des élus locaux et les difficultés du terrain n’étaient pas entendues à Paris. On est entre le dialogue de sourds et le dialogue sans retour.

Prenez un exemple concret : j’avais dénoncé auprès du gouvernement, en 2020, la vente en ligne des mortiers : rien  n’a été fait depuis. Sur le terrain, nous avons vu les incivilités augmenter en nombre après la crise sanitaire. C’est la raison pour laquelle nous avons renforcé notre brigade d’ASVP et mis en œuvre une politique pénale de  proximité contre les incivilités. Notre réponse a  été  immédiate, on aimerait que le droit commun suive et réponde à nos préoccupations.

Les maires des villes populaires ont interpellé les pouvoirs publics et le  gouvernement de nombreuses fois ces dernières années. En novembre 2020, nous faisions part de nos préoccupations et de la fragilité économique et sanitaire de nombreuses familles à la sortie de la crise du Covid 19. Or les villes et quartiers populaires sont restés un angle mort du plan de relance.

En mai dernier, bis repetita, avec à nouveau un cri d’alerte des maires des quartiers prioritaires à la suite de  l’envolée des prix énergétiques et de l’alimentation. Nous signalions la détresse alimentaire qui frappe les habitants, les difficultés de paiement des loyers et des charges. Une  situation alarmante que viennent de confirmer les associations de solidarité, débordées par une affluence record ! Là encore, nos demandes, résultat de notre connaissance du terrain, étaient claires : mise en place d’un dispositif pérenne de lutte contre la précarité alimentaire, gel des prix de l’énergie pour les bailleurs sociaux et abondement de 2 milliards d’euros destiné à l’Agence nationale pour la rénovation urbaine.

Nous exigions que les « droits élémentaires »  (éducation, santé, culture, sport, sécurité, emploi), soient « une réalité pour tous », que « le droit commun soit rétabli dans les  quartiers populaires ».

Cette dernière phrase conforte mon analyse des violences urbaines qui ont éclaté avec une rare violence fin juin, et pas uniquement dans les villes populaires. La priorité dans nos quartiers, c’est l’accès aux droits communs. Les politiques de la ville viennent en appoint des droits communs, mais n’ont pas vocation à les  remplacer. Selon certains, elles se soldent par un échec. Entre nous, c’est leur façon de dire : arrêtons de verser de  l’argent aux quartiers défavorisés et laissons-les s’enfoncer dans la pauvreté, peu importe. Là encore, je  m’inscris en faux. La politique de la ville n’est pas en échec, certaines choses fonctionnent, elles sont à conserver, il  faut lui donner plus de moyens, mais elle montre des  limites qui ne lui sont pas propres. J’insiste sur ce point : la pierre angulaire, c’est la garantie des  droits communs et la  présence des services publics pour tous les habitants.

L’Elysée vient d’annoncer une conférence sociale. Mais que faut-il attendre du président, qui ne suit qu’une ligne depuis 2017, celle de la droite libérale ?

Vous le savez, l’événement de la rentrée à Vénissieux, c’est le Grand Rendez-Vous, du 27 au 30 septembre. Il tombe à point nommé, tant les villes et agglomérations sont appelées à relever de nombreux défis, et il marque également  le mi-mandat. C’est donc l’occasion avec tous les Vénissians, que j’appelle à venir en nombre, de faire le point sur ce que nous avons réalisé depuis trois ans, et ce qu’il nous reste à  faire pour remplir les 150 engagements du mandat. A ce jour, 88% d’entre eux ont été réalisés ou sont en cours de  réalisation. Quant à nos objectifs politiques – combattre pour un service public de qualité ; faciliter les mobilités, les démarches administratives, l’accès aux soins des Vénissians ; créer de nouvelles filières d’enseignement – nous continuons de les défendre et de les porter auprès de nos partenaires. Les défis de demain, ils sont nombreux et de taille.

Le premier qui vient à l’esprit, c’est l’adaptation du milieu urbain au réchauffement climatique.

Mais avant cela, j’y reviendrai, je  crois qu’il est important et primordial d’imaginer et de construire une ville de toutes les solidarités. L’individualisme, le repli sur soi, les crises économique, sociale, sanitaire ont morcelé nos espaces publics. Recréer des solidarités, cela  signifie se battre pour la  présence des services publics, rapprocher et raccorder les quartiers entre eux, ce à quoi s’attache le NPNRU   Minguettes-Clochettes. C’est favoriser de  nouvelles mobilités domicile-travail, faire disparaître les frontières ville-centre / villes périphériques, désenclaver les quartiers, renforcer les transports en commun dans toute l’agglomération lyonnaise, et multiplier les axes transversaux entre les villes de première couronne.

  Il n’y a pas de solidarité sans vivre ensemble. Là encore, l’enjeu est majeur.

La culture populaire, l’éducation populaire, le sport pour tous et le tissu associatif doivent irriguer l’ensemble des territoires.

L’avènement du numérique a  modifié nos comportements, nos habitudes, démarches administratives, notre façon d’être dans la ville sans nuire, c’est là tout le défi, à la construction d’un espace qui privilégie la chose commune, le partage collectif.

Cet été encore, la canicule a été très éprouvante en août. Nos  services ont été réactifs : sur l’épisode de canicule du  11  au 24 aout, près de 1100 appels ont été passés par une  équipe de 3 personnes complétée par 8 aides à domicile en période rouge, et 1100 visites effectuées par les 2 agents du portage de repas, 8 aides à domicile et 6 aides-soignantes. Cette vigilance doit être un préambule à une réponse d’ampleur face au réchauffement climatique. Il nous faut donc repenser nos mobilités, l’habitat, nos consommations énergétiques, développer la végétalisation de nos espaces publics, lutter contre les îlots de chaleur urbain.

Pendant ces quatre jours, toutes les thématiques feront l’objet de notre attention et de nos réflexions. Sans oublier bien sûr le droit à la tranquillité, un droit fondamental pour chaque Vénissian. A cette occasion, le Grand Rendez-Vous marquera le lancement de la commission de prévention des incivilités. Il  nous faut trouver des réponses collectives, nous adapter à de nouvelles formes de délits et poursuivre le travail entrepris avec l’ensemble de nos partenaires et les habitants.

Développer encore plus l’accès à l’éducation et à  la  culture pour tous les Vénissians, mieux vivre son  logement, rapprocher les générations entre elles, autant  de thématiques au sujet desquelles nous allons débattre avec tous les habitants, les acteurs de terrain, les  forces économiques, associatives, culturelles, sportives et nos partenaires institutionnels.

Un seul objectif : vivre mieux dans notre ville et au cœur de la Métropole.

Ce rendez-vous est d’autant plus passionnant que notre rapport au milieu urbain vit, je le crois, un moment charnière. La ville de  la  consommation immédiate est derrière nous. Celle de  demain sera articulée autour de la proximité, de  la  citoyenneté et du développement durable. Ce Grand Rendez-Vous 2023 connaîtra un prolongement avec les assemblées générales des conseils de quartier du  4  au 16 novembre prochain. A l’heure où la crise civique prend des proportions alarmantes, la démocratie de proximité est essentielle pour impliquer les habitants dans les processus décisionnels que nous devons prendre ensemble, collectivement.

Pour les familles, ce mois de septembre est marqué par deux événements, deux moments forts de notre plan de  mandat. L’un des investissements majeurs de notre ville, à hauteur de 8 millions d’euros, se concrétise avec l’extension du groupe scolaire Jules-Guesde, qui accueillera désormais 180 élèves en maternelle et 230 élèves en élémentaire. Il en est de même pour le groupe scolaire Joliot-Curie, qui s’agrandit lui aussi, pour une capacité d’accueil en cette rentrée 2023 de 490 élèves. Ces deux ouvertures font suite à  la mise en service, en mai dernier, de notre nouvelle maison de l’enfance Anne-Sylvestre. Plus globalement, d’après les premiers chiffres, ce sont près de 9 300 élèves qui sont accueillis en cette rentrée 2023 au sein des 21 groupes scolaires publics, répartis parmi les 188 classes de maternelle et les 305 classes d’élémentaire.

L’éducation est à la base de  tout, de l’émancipation et connaissances de nos enfants à l’avenir de notre ville.

Notre combat pour une égalité des chances et de bonnes conditions d’apprentissage ne s’arrêtera jamais. Il est porté par un PEDT ambitieux, fort, à la jonction de tous les temps de l’enfant : les temps scolaires, périscolaires, la chronobiologie des écoliers, l’équilibre nutritionnel sont reliés les uns aux autres. Notre choix des services publics de proximité porte ses fruits. Nous pouvons en être fiers. Les enfants vénissians scolarisés dans les écoles primaires sont de plus en  plus nombreux à manger à la cantine : plus de 69 % sont inscrits à la restauration scolaire (7 sur 10) et en moyenne chaque jour près d’1 enfant sur 2 (45 %) déjeune à la cantine. Sur une période de 10 années (2013/2022), il a été observé une évolution de + 54,44% du nombre de repas scolaires commandés. En cette période inflationniste, ces repas équilibrés, avec 28% de produits bio et 42% de produits durables en 2022, sont salutaires pour les enfants vénissians. En parallèle, nous poursuivons le passage de nos restaurants scolaires en self-services, ainsi que notre Plan Pluriannuel d’Investissement en matière de végétalisation et d’adaptation de nos groupes scolaires au réchauffement climatique.

Enfin, réservé jusqu’à présent au cinéma,  notre pass culture s’étend désormais à l’école de musique et  à nos ateliers d’arts plastiques à partir de cette rentrée. Nous avançons en gardant cet équilibre entre des  mesures sociales urgentes pour aider les Vénissians frappés par les crises successives et des investissements structurants.

C’est le cas du prochain Equipement Polyvalent Pyramides, de la construction-démolition de la future piscine Delaune, du NPNRU Minguettes-Clochettes et du Grand Parilly-Puisoz.

Au sujet de la ligne T10, les travaux viennent de  commencer et devraient s’achever en 2026. Notre ville a  créé un poste à part entière, une sorte de « Monsieur  T10 », pour accompagner sur le terrain tous les  habitants concernés par le chantier et recenser les  difficultés et problèmes qu’il génère. C’est dans ce  mouvement et cette dynamique globale que Vénissieux s’engage, en travaillant étroitement avec la Métropole, tout  en défendant l’intérêt des Vénissians, notre identité, nos  singularités et notre position stratégique de porte sud de  l’agglomération lyonnaise.

Dès septembre, une actualité chargée attend les journalistes que vous êtes. Personne ne  s’en plaindra, elle montre la détermination et la capacité de notre équipe municipale à répondre à l’urgence des crises et à construire Vénissieux 2030. Avant de répondre à vos questions, je souhaite à l’ensemble de votre profession une très bonne rentrée 2023.

Je vous remercie.       

X