Retrouvez ci-après l’intervention de Michèle PICARD, lors de la clôture de la 4ème rencontre Ville/OMS/Mouvement sportif et de la remise des prix de l’appel à projet « La preuve Form’elle » , samedi 9 avril 2011
Il y a à peine deux semaines, je participais à une session de formation du Cidefe au sujet de la laïcité et des droits des femmes. Nous avons bien évidemment évoqué la nécessité de protéger l’espace public, l’école, mais aussi de défendre, coûte que coûte, les droits des femmes qui renforcent par ricochets le contrat républicain et laïque. Au cours de mon intervention, j’ai tenu à mettre en exergue un espace, que l’on n’associe pas forcément à la laïcité, celui du sport et de la pratique du sport au féminin.
Le sport est un vecteur stratégique pour l’aménagement et le développement des territoires, mais c’est aussi et surtout un socle primordial du vivre-ensemble, de la tolérance et du respect de l’autre. La ville de Vénissieux en a fait sa pierre de base depuis de nombreuses années et elle a vu juste ! Créer des liens, transmettre des apprentissages, des techniques, apprendre à mieux se connaître pour partager des victoires mais aussi des défaites, c’est aussi cela le sport, dont les vertus éducatives indéniables renforcent en quelque sorte le principe de laïcité.
En 2009, lors de la 3ème rencontre Ville/OMS et le Mouvement sportif, la question du développement de la pratique sportive féminine a figuré au centre des débats. Un appel à projet « La preuve Form’elle » a suivi, dont on vient de remettre les prix. Au-delà des primés et lauréats, je tiens à saluer cette initiative pertinente et à mettre en valeur le travail effectué par Andrée Loscos, l’adjointe au sport, par le service des sports, l’OMS et l’ensemble du mouvement sportif.
Pertinente, c’est certain et à plus d’un titre, car il y a beaucoup de terrain à conquérir pour les femmes et les jeunes filles. Les études montrent que seulement 10% des adolescentes pratiquent une activité sportive dans les zones urbaines, et qu’il y a en outre une masculinisation de l’espace public sportif. Les dispenses d’EPS, notamment en natation, sont de plus en plus fréquentes chez les jeunes filles. Des freins culturels, religieux font régulièrement obstacle à une pratique partagée des activités physiques, et il faut être extrêmement vigilant sur ce point.
L’autre cime à conquérir, c’est l’accès aux postes dans les instances représentatives nationales ou locales, dans les clubs. A titre d’exemple, seulement 5 % des directeurs techniques nationaux sont des femmes. Il y a des barrières à faire tomber et les projets qui vous ont animés apportent des réponses concrètes sur le terrain et constituent de premières avancées, significatives et judicieuses.
Je suis très sensible aux droits des femmes, à la laïcité, et je vous félicite sincèrement et chaleureusement de la contribution à ces deux causes, que chaque projet a renforcées. Développement de stages et création d’une section féminine par l’ASM Minguettes Foot ; marche nordique, cours d’aéro-boxe, journée de découverte du karaté, les idées n’ont pas manqué pour cette première édition de La preuve Form’elle. Elles feront, j’en suis sûre, des émules.
Merci encore pour votre engagement et votre générosité.
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