Inauguration des « boites à lire »

En cette ouverture du Jour du livre, nouvel événement conçu par l’association Espace Pandora, cette manifestation, préambule en quelque sorte au festival Parole Ambulante, qui se déroulera du 4 au 8 novembre prochain, vise à promouvoir la lecture et l’écriture.

C’est l’occasion pour nous d’inaugurer officiellement les Boîtes à Lire, une opération originale, dont la Ville et le Fonds Decitre sont partenaires.

Ce n’est pas à Emmanuel Merle, président de l’Espace Pandora, ni à Guillaume Decitre, président du fonds Decitre, que l’on va apprendre l’importance des mots. Encore moins l’amour de la langue, la beauté, la vanité ou la profondeur de l’écrit ! Aimer la poésie, les livres, c’est bien, agir pour les démocratiser, c’est les aimer plus fort encore.

En cette ouverture du Jour du livre, nouvel événement conçu par l’association Espace Pandora, cette manifestation, préambule en quelque sorte au festival Parole Ambulante, qui se déroulera du 4 au 8 novembre prochain, vise à promouvoir la lecture et l’écriture.

C’est l’occasion pour nous d’inaugurer officiellement les Boîtes à Lire, une opération originale, dont la Ville et le Fonds Decitre sont partenaires.

Je remercie bien évidemment la fondation et son président Guillaume Decitre pour s’être lancé dans cette aventure, qui existe dans d’autres villes (Bordeaux, Marseille…), mais la ville de Vénissieux est la première de l’agglomération lyonnaise à tenter cette expérimentation. Depuis le mois de juin, les Vénissians ont découvert cette boîte en plexiglas, place de la Paix, qui contient des livres accessibles à tous, et pouvant être empruntés sans conditions.

On emprunte un livre, on en dépose un autre, l’ouvrage circule ainsi de main en main, des espaces d’échanges se créent. C’est un exemple concret de la démocratisation et de la promotion de la lecture. Les premiers retours, depuis cet été, sont bons, les habitants jouent le jeu, font preuve de curiosité et de civisme, et le fonds Decitre, qui alimente cette boîte à lire, inscrit le livre physiquement, dans l’espace public et urbain. Je note que les Vénissians eux-mêmes, en déposant leurs propres livres, enrichissent le fonds initial, preuve de leur adhésion à cette opération originale et audacieuse.

Deux autres boîtes à lire vont donc être implantées, à la Maison de Quartier Darnaise et au Centre Social Moulin-à-Vent, pour renforcer encore l’équité territoriale, et faire de ces lieux de passage des lieux d’échanges et de promotion de la lecture. Une dynamique dans laquelle s’inscrivent nos équipements publics (notre médiathèque, les bibliothèques de quartier, le centre social Moulin-à-Vent, la maison de quartier Darnaise), pour le suivi et l’évolution des boîtes, sans oublier l’implication de Pandora et de Bioforce.

Ce projet s’inscrit dans la dynamique d’accessibilité à tous de la culture, portée par la ville de Vénissieux, avec cette ambition qui a toujours été la nôtre, en faveur d’un authentique service public de la culture, à travers notamment les équipements culturels municipaux (théâtre, école de musique, service arts plastiques, cinéma). La culture est un combat, un engagement de tous les instants, il ne faut pas céder sur cet enjeu-là, ne pas céder pour le vivre ensemble, ne pas céder pour la vie des quartiers et des habitants, ne pas céder pour l’aménagement du territoire. Nous devons également nous mobiliser avec force et détermination pour la lecture.

Dans une enquête récente, l’institut IPSOS vient de montrer que les Français lisent moins, 15 livres en moyenne au cours des 12 derniers mois, contre 16 livres en 2011. La percée du format numérique ne compense pas l’érosion générale constatée : ainsi, près de 30% des Français n’ont lu aucun livre au cours des 12 derniers mois. Dans les quartiers en difficulté, 1 enfant sur 2 n’a pas de livre à la maison. Les freins à la lecture sont à la fois économiques, sociaux, mais aussi psychologiques, des barrières mentales, inconscientes, inhibent bon nombre de personnes face à l’objet livre.

Cette manifestation, Le Jour du livre, s’intègre complètement dans les objectifs municipaux de démocratisation de la lecture, en allant au plus près des habitants, en sensibilisant les enfants et les jeunes, avec une approche qui croise volonté éducative et dimension ludique, pour « désintimider » les personnes dans leur relation aux livres.

Enfin, personne n’ignore les difficultés dramatiques que connaissent les libraires indépendants, lesquels représentent encore 40% des ventes de livres au détail. Pour survivre et résister,  bon nombre d’entre eux en sont contraints à diminuer leurs salaires. Une librairie qui ferme, c’est aussi un libraire qui disparaît, à savoir un aiguillon, un guide, un passeur, et c’est le rapport au livre qui, à nouveau, s’appauvrit en termes d’échanges, de pistes à explorer, de découvertes.

Cet état des lieux préoccupant donne une autre dimension à l’inauguration des Boîtes à lire, et à ce nouvel événement, Le jour du livre. La manifestation n’est pas simplement culturelle, elle est utile, nécessaire et essentielle, dans une ville populaire comme la nôtre.

Le formidable travail accompli dans nos équipements culturels, les synergies mises en place, la mobilisation des agents rapprochent toujours un peu plus la culture des habitants, des jeunes, des enfants. Et que dire de l’Espace Pandora, l’énergie que cette association déploie sur le terrain permet la diffusion de la poésie, de l’écrit, de la littérature contemporaine, à Vénissieux, mais aussi à l’échelle régionale.

Le printemps des poètes, l’opération Dis-moi dix mots, le festival Parole ambulante, Hors Cadre, l’Autre Salon, les résidences littéraires, les ateliers d’écriture avec les Vénissians, autant d’initiatives et de manifestations que l’Espace Pandora organise pour initier, pour faire vivre notre langue au quotidien, pour, et par les Vénissians.

Alors, oui, bravo à vous tous, bravo à la fondation Decitre, bravo à tous ceux qui défendent sur le terrain, cette culture populaire à laquelle nous tenons tant.

Je vous remercie.

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