Le sport occupe une place considérable au cœur de nos sociétés. Dans les médias, dans l’imaginaire collectif, auprès des jeunes, les champions sont devenus des icônes, des stars, parfois, il faut bien l’admettre, dans l’excès. Je préfère qu’ils deviennent des modèles, à l’image de tous les sportifs vénissians de haut niveau ici présents, et que notre ville est fière d’accueillir.
Modèle de volonté et d’abnégation, modèle d’efforts et de sacrifices consentis, modèle d’humilité et de perfectionnement, modèle pour tous ceux, les jeunes principalement, qui vous côtoient dans vos clubs respectifs, et qui s’identifient à vous, à vos gestes, à votre approche de la compétition, à ce que vous êtes dans le sport, et hors du sport.
Ce soir, ce sont 16 sportifs récompensés en individuel, et 4 équipes (dans 2 disciplines, Karaté et Twirling bâton) qui sont mis à l’honneur. 1 trophée honneur individuel sera également remis à M. PAYET 95 ans, dont 81 en tant que licencié à la boule lyonnaise.
Le palmarès national et international des sportifs récompensés ce soir est impressionnant, et ce qui est encore plus grand, c’est que pour certains d’entre eux, ce palmarès devient de plus en plus important, en faisant des références nationales dans leur discipline.
Je pense notamment en cela à Kevin Campion, plusieurs fois champion de France, et dernièrement 11ème aux championnats d’Europe de marche, ou encore, au jeune Sofiane Aziez, en taekwondo. D’abord et surtout, bravo, bravo pour les moments de sport qui ne sont pas autre chose que des moments d’émotion et de partage, avec tous les Vénissians. Bravo d’écrire tous les ans un nouveau chapitre de l’histoire de notre ville, les victoires, les épopées, s’inscrivent plus qu’on ne le croit dans la mémoire collective de notre commune. Bravo enfin de faire rayonner Vénissieux au-delà de son propre territoire, dans la Région, en France, mais aussi à l’étranger, à travers les compétitions internationales.
Vous êtes tous des sportifs de haut niveau, mais j’ai envie de vous dire, vous êtes également des ambassadeurs de haut niveau.
Longtemps, notre ville a souffert de clichés et préjugés, c’est désormais derrière nous, et vous avez contribué, vous aussi, à cette valorisation de Vénissieux. Dans un autre domaine, l’installation du LOU au Matmut Stadium, a enrichi encore notre vitrine du sport vénissian.
J’ai l’habitude de dire : « on ne naît pas champion, on le devient ». Vos performances sont le fruit de vos efforts et de vos talents, c’est indéniable. Il faut bien sûr y associer votre proche environnement. Les parents sans lesquels, peut-être, les jeunes athlètes que vous avez été, n’auraient pas toujours eu la persévérance nécessaire pour continuer à progresser. On ne le répétera jamais assez, le rôle des parents est indispensable. Il y a toujours aussi un ou plusieurs entraîneurs. Ils sont également récompensés ce soir, ceux d’aujourd’hui mais aussi ceux d’hier, les formateurs de vos talents.
Enfin n’oublions jamais le rôle-clé des bénévoles et dirigeants associatifs, admirables de dévouement, de générosité, pour la réussite des licenciés, et pour la vie au quotidien du club. Leurs missions deviennent plus complexes, plus techniques, toujours plus prenantes. On ne gère pas un club aujourd’hui comme il y a 30 ans. Les exigences des fédérations, des parents aussi, ont changé, et placent la barre de plus en plus haut. Pour les équipes dirigeantes, pour les bénévoles en place, il faut acquérir de nouvelles compétences, afin d’optimiser la gestion du club, de monter un projet sportif à court et moyen terme, de se fixer des objectifs viables et raisonnés. Nous devons être sensibles à ces nouvelles problématiques, et les pouvoirs publics doivent apporter des réponses, en cohérence avec l’évolution du sport et de la société.
Bref, cet environnement dont je vous parle est une condition nécessaire à l’épanouissement de vos talents. J’en veux pour preuve que tous les athlètes récompensés ce soir, sont inscrits dans un club, preuve de la vitalité sportive de Vénissieux.
Avant de vous remettre des récompenses aussi méritées qu’attendues, j’aimerais réaffirmer les grands principes de la politique sportive de Vénissieux, en ce début de mandat. Il y aurait beaucoup à perdre à séparer le sport de haut niveau du sport pour tous. Ici, nous ne les opposons pas, nous les associons, et l’ambition sportive que nous mettons en œuvre doit profiter, aussi bien à l’athlète qu’au jeune licencié.
La piste d’athlétisme du stade Laurent-Gérin, grand chantier 2014 de près d’un million d’euros, qui sera livré dès cet automne, profitera au club de l’AFA-Feyzin-Vénissieux, mais aussi aux écoliers, collégiens, lycéens et nous permettra d’accueillir des compétitions de niveau régional. Voilà un exemple de rencontre entre haut niveau et sport pour tous. Il y aurait encore énormément à perdre à ne pas défendre, l’école de citoyenneté et d’intégration qu’est le sport pour tous, en général. Aujourd’hui, le sport en France est financé par l’Etat, à hauteur de 12%, contre 31% pour les collectivités locales, et environ 47% pour les ménages. La part du budget sport dans le budget global de l’Etat, ne représente plus que 0,12%, et en dix ans cette part a reculé de près de 33%. Les politiques d’austérité, que Bruxelles et le gouvernement imposent dorénavant aux collectivités, font craindre le pire.
Concrètement, nous allons perdre 7 millions d’euros d’ici 2017 dans le budget de Vénissieux. 7 millions d’euros, c’est considérable. Pour bien réaliser, je vous rappelle juste le coût de la réhabilitation de la piste d’athlétisme : 1 million d’euros. 7 millions d’euros, c’est pas moins d’une année et demie de maintenance de tout notre patrimoine. Voilà des éléments concrets, dont tout le monde doit prendre conscience. Comment les villes vont-elles financer le sport de proximité ? Comment vont-elles maintenir la qualité de leurs équipements publics ? Comment vont-elles venir en aide aux associations, aux clubs ? Ces questions sont devant nous, les édulcorer, ce ne serait pas rendre service au sport que nous aimons tous, celui qui rapproche, qui crée du vivre ensemble et du lien social, celui qui transmet des valeurs fondamentales, d’éducation, de respect de l’autre, de tolérance.
Les sportifs de haut niveau savent plus que d’autres, d’où ils viennent. Ils n’oublient pas le premier entraîneur, le premier club, les efforts consentis, ils n’oublient pas que sans le sport de proximité, ils n’auraient pas atteint le sport de l’excellence.
Pour toutes ces raisons, la ville de Vénissieux est très fière de vous récompenser, et je vous souhaite très sincèrement de connaître à nouveau, de magnifiques succès la saison prochaine.
Je vous remercie.
