Le 19 septembre 2013
Retrouvez l’intervention de Michèle Picard, à l’occasion de l’inauguration des locaux réhabilités et du lancement des animations prévues pour les 30 ans du centre social du Moulin-à-Vent.
Nous fêtons plus qu’un anniversaire. Nous fêtons aujourd’hui une présence, nous fêtons la force du lien social, nous fêtons le vivre ensemble, dans toute sa générosité, dans toute son exemplarité. A force d’individualisme et d’égoïsme, on ne sait plus trop à quoi ressemble la vie collective dans nos sociétés.
Et bien, aujourd’hui, nous pouvons lui attribuer un nom, nous pouvons donner un visage, des visages, au bien commun et à la solidarité : c’est le centre social du moulin-à-vent. 30 ans de présence sur le terrain, 30 ans de proximité, d’activités, d’aides et d’entraides avec les habitants du quartier, avec les enfants, avec les nouveaux arrivants. Un grand bravo, voilà ce que la ville de Vénissieux adresse à tous ceux qui ont fait vivre, et font vivre ce lieu. Bravo, en ce jour anniversaire, aux administrateurs, aux présidents, dirigeants, au personnel et aux bénévoles, qui se sont succédé, pour donner forme à une vie associative inégalable, comme c’est le cas dans les trois autres centres sociaux de notre ville. 39 salariés pour 15 équivalents temps pleins, plus d’une trentaine de bénévoles, travaillent avec passion, traduisant ainsi le dynamisme et la vitalité du Moulin à Vent, et plus généralement de Vénissieux.
Les travaux de réhabilitation et d’aménagement, montrent combien les habitants du quartier sont attachés à ce lieu. Ils attendaient avec impatience une cuisine pédagogique, lieu convivial, lieu d’échanges et de brassage des cultures indispensable. Ils attendaient un nouvel établissement d’accueil du jeune enfant, dont la capacité, grâce aux travaux engagés, est passée de 20 à 24 places. Ils attendaient plus de fonctionnalités, un bâtiment plus chaleureux, plus de confort. Et bien, c’est chose faite, au terme de six mois de travaux et d’un investissement conséquent de la Ville, à hauteur de 630 000 €. L’effort de Vénissieux en la matière, est à la hauteur d’un enjeu majeur : renforcer la proximité, renforcer le vivre ensemble dans tous les quartiers. Cette réhabilitation nous a permis, par ailleurs, de mettre aux normes l’accessibilité pour les personnes handicapées, sujet sur lequel nous sommes vigilants, et à propos duquel nous avançons, grâce au travail réalisé par la commission à l’accessibilité pour les établissements recevant du public, mise en place en 2010. Le succès du centre social Moulin à Vent n’est plus à démontrer. En 2012, 790 familles, dont 731 adhérentes, fréquentaient le centre du Moulin-à-Vent, et plus de 1 000 personnes différentes ont été inscrites, dans au moins une des nombreuses activités proposées. 82% d’entre elles sont de Vénissieux, 9% de Lyon 8ème, sans oublier celles provenant des communes avoisinantes. Il est fréquenté par un public plus féminin que masculin, mais un public, et c’est très important, qui relie les générations entre elles, avec des enfants, des retraités, des actifs, bref, un public en forme de trait d’union. C’est ce lien qui fait tant défaut à nos agglomérations et nos sociétés, ce lien distendu entre les habitants, entre les voisins de palier, que le centre social reconstitue.
Dans les témoignages recueillis par le journal Expression, chacun insiste sur ces cercles de proximité qui rompent les cercles de l’anonymat, de l’isolement. Je cite le témoignage d’Annick, fidèle du centre social Moulin à Vent. J’ouvre les guillemets : « Dans ma copropriété, je connaissais des gens de vue, nous nous croisions dans l’ascenseur. Bonjour, bonsoir. La plupart, je les ai retrouvés ici, et des amitiés se sont nouées. Le centre, c’est une ouverture sur le quartier ». Lien social direct, lien d’utilité sociale indirecte. A travers toutes les missions et activités proposées, le centre joue un rôle pivot, un rôle central dans l’accompagnement des familles, le rapprochement, et la responsabilisation des habitants dans le cadre de la citoyenneté, et de la démocratie de proximité. Le soutien scolaire, ça n’est pas rien. Des sorties à la journée, ou en vacances, pour les petits et les plus grands, ça n’est pas rien. Des actions de sensibilisation à la santé, à la citoyenneté, des démarches pour rechercher un stage, un emploi, un logement, pour réécrire un CV, monter un dossier : l’utilité et la richesse du centre, elles se situent là, dans ces actions du quotidien, des actions utiles, sans esbroufe, mais si importantes. La parentalité, l’accès à la culture, aux vacances, les ateliers socio-linguistiques, l’implication des adhérents dans la vie associative, et bien sûr, la mise en place des nombreuses manifestations qui jalonnent l’année, tout cet ensemble d’initiatives impulse une vie, et une réelle dynamique, au quartier du Moulin à Vent. A l’image du tissu associatif vénissian, des EPJ, du CABV, ces établissements et équipements fédèrent, agrègent les générations autour du vivre ensemble, ils sont structurants, et c’est ce travail formidable des bénévoles, du personnel, et des administrateurs, que je tenais à mettre en avant, et à saluer. Car en 30 ans, les demandes et les besoins des familles ont changé, la crise s’est installée, et le centre a eu la capacité et l’intelligence, de s’adapter à des situations plus urgentes, à des réponses concrètes, proche des populations et des aspirations du quartier Moulin à Vent.
L’inauguration officielle du centre a lieu aujourd’hui. La grande journée festive et populaire aura lieu samedi.
Depuis des mois, le président Alain Gervais, le directeur Pascal Branchard, les salariés et bénévoles, travaillent d’arrache-pied, pour offrir aux habitants un moment fort, un moment de plaisir partagé, agrémenté de nombreuses animations, de rencontres-débats, et d’un grand bal de clôture. Leur investissement et leur mobilisation de tous les instants, montrent leur détermination, leur passion et leur dévouement, à l’égard des habitants et des adhérents du Moulin à Vent, et des environs. Ils nous montrent aussi combien le tissu associatif est précieux, vital, et combien sans toutes ces associations à l’œuvre, le quotidien de tous les quartiers populaires en France serait plus froid, plus inhumain, plus difficile à vivre. A l’heure du libéralisme, de l’austérité et de la crise, sachons ensemble les défendre, sachons faire vivre ces lieux qui rapprochent les gens, qui rapprochent les territoires et les quartiers.Bonne fête encore, et bon anniversaire au centre social Moulin à vent.
Je vous remercie.
