Visite de la crèche « Musicaline »

Si la France connaît un des taux de natalité les plus élevés d’Europe, ce n’est pas le fruit du hasard, mais bien le résultat d’une politique sociale, avec des droits sociaux forts, héritée du Conseil National de la Résistance.

Il n’y a pas de fatalité. Ce qui a été possible à la sortie de la guerre, doit l’être encore aujourd’hui. La question des besoins et aspirations de la population doit être au centre de toute action.

Tous les secteurs sont touchés par les politiques d’austérité mises en place par Bruxelles, et les gouvernements successifs. La concurrence effrénée, la privatisation rampante, le tout rentable plongent nos concitoyens dans des situations de plus en plus difficiles. L’annonce récente du gouvernement d’un nouveau coup de rabot pour les familles n’a pas de sens. Cela va un peu plus aggraver les conditions de vie des familles, notamment les plus fragiles.

Le secteur de petite enfance n’est pas épargné. Les parents sont confrontés à la remise en cause du droit à la scolarisation des enfants de moins de trois ans, à la pénurie des modes de garde, et notamment des crèches. Pourtant, ce mode d’accueil, avec toute sa dimension d’éveil, de socialisation et d’émancipation, est largement plébiscité par les parents.

Pour répondre aux besoins, il faudrait créer nationalement 500 000 places de crèches, quand le gouvernement propose de financer, à l’horizon 2017, 100 000 nouvelles places.

Et compte-tenu des budgets en baisse, nous ne sommes même pas sûrs que ces annonces soient tenues. D’autant que la presse vient de se faire l’écho de l’intention du gouvernement de réduire le budget alloué à la Caisse nationale d’allocations familiales pour la création de places en crèches.

Pour soutenir les familles, les villes mettent en place des politiques d’accueil de la petite enfance, alors que ce secteur est une compétence facultative pour les collectivités. Aujourd’hui, 63% des Etablissements d’Accueil du Jeune Enfant sont gérés par les communes ou les intercommunalités.

Améliorer la qualité de vie des familles et la socialisation des enfants est un investissement social essentiel pour l’avenir. Pouvoir concilier sa vie familiale et professionnelle, c’est aussi agir pour l’égalité hommes/femmes. Et il y a dans ce domaine des progrès énormes à réaliser.

Vénissieux a toujours été à la pointe de l’action en faveur de l’enfance et la petite enfance. Le 1er service municipal à l’enfance de France a été créé ici à Vénissieux, en 1966. C’est également à cette date, qu’a été ouverte la 1ère crèche sur le quartier du Charréard.

Avec la Caisse d’Allocations familiales, nous avons développé, dès 1993, un contrat enfance fort et ambitieux, en contribuant à améliorer les services rendus aux familles, et en soutenant la mise en place de projets innovants, comme l’éveil culturel et le soutien à la parentalité. Ce riche partenariat nous a également permis d’augmenter considérablement l’offre de garde et d’améliorer l’utilisation des équipements.

Avec 13 crèches, 8 municipales et 5 associatives, la ville dispose d’un réseau d’accueil collectif important réparti sur tout notre territoire.

En 2013, 1316 enfants ont été accueillis dans un équipement d’accueil du jeune enfant.

4 relais d’assistantes maternelles complètent l’offre d’accueil et nous permettent d’être au plus près des familles. Nous essayons, notamment de répondre aux nouveaux besoins liés à la déréglementation du travail (horaires décalés, fragmentés). Les familles monoparentales sont les plus en difficultés par rapport à ces situations.

L’ambition de notre ville ne se résume pas à proposer des modes de garde. Nous menons un véritable projet éducatif et social, tant vis-à-vis des parents que des enfants.

La mise en place de l’Accueil relais petite enfance (ARPE) apporte soutien et accompagnement aux parents, tout en contribuant à la professionnalisation des assistantes maternelles.

Avec nos équipements d’accueil des jeunes enfants, nous luttons contre les exclusions et les inégalités, nous favorisons l’intégration sociale, et nous veillons à améliorer la prise en charge des enfants porteurs de handicaps.

Notre approche de la petite enfance, de l’enfance et de la jeunesse est avant tout globale, et nous agissons sur tous les secteurs qui permettent à l’enfant de s’épanouir (social, éducatif, culturel, sportif, de santé…). Les nombreux équipements de la ville et leur grande qualité, sont un point d’appui indéniable pour les Vénissians, tout comme les outils que nous avons développés. Je pense notamment aux ateliers santé ville, qui réalisent sur toute la ville un travail de proximité essentiel.

Ces dernières années, au regard de l’accroissement du nombre d’habitants, nous avons renforcé l’offre de garde. Depuis 2008, 150 enfants supplémentaires ont été accueillis dans nos équipements petite enfance.

Avec le réaménagement  de la crèche Musicaline, 5 places ont été créées, ce qui permettra l’accueil supplémentaire de 15 enfants.

Cette réhabilitation s’inscrit dans une longue liste de rénovation de nos crèches, comme nous le faisons avec le plan de réhabilitation de toutes les écoles sur l’ensemble de notre territoire.

Dernièrement, le groupe scolaire du Moulin à Vent a bénéficié de travaux de rénovation.

Depuis 2012, les crèches Carrousel et Moulin à Malices ont été rénovées. Les locaux de la crèche graines d’Eugénie ont été rafraîchis cet été. Quant aux travaux de Saperlipopette, ils seront achevés début 2015.

Pour rappel, un nouvel équipement « Gribouille » a vu le jour en 2010 sur le secteur Viviani.

Je profite de ce moment, pour saluer et remercier nos partenaires, dont la CAF qui nous accompagne dans ce projet.

Dans cette période d’austérité imposée aux collectivités, c’est un engagement essentiel pour mener à bien les projets indispensables aux Vénissians.

Dans cette opération, 125 000 € ont été investis pour répondre aux besoins des enfants. Au sein de cet équipement réhabilité, une douzaine de professionnels prend en charge 11 mois par an, les jeunes enfants, leur assure des soins et toute l’attention nécessaire à leur développement et leur épanouissement. C’est l’occasion de saluer l’investissement, le dévouement des personnels au service des enfants et des familles.

Chaque année, Musicaline accueille une centaine de familles installées sur le Moulin à Vent. C’est un équipement central pour la vie du quartier qui crée du lien social et du vivre ensemble.

Les équipements publics sont des lieux de vie de tous les habitants qui améliorent leur quotidien.

L’incendie criminel de l’équipement polyvalent jeunes du Moulin à Vent, le 7 septembre dernier, est insupportable et intolérable. J’ai condamné fermement ces actes délictueux et irresponsables qui pourrissent la vie des quartiers. Il n’y a rien de banal à casser un abri-bus, à incendier des poubelles, à dégrader des équipements.

Nous ne devons pas nous y habituer car c’est notre bien commun, le bien de tous les Vénissians.

Dans ces temps difficiles, il appartient à chacun de nous de renforcer ce qui fait la singularité de notre ville : la solidarité, la générosité, l’engagement pour les Vénissians du plus jeune au plus âgé.

Je vous remercie.

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