VENINOV Vivra !

Le 14 mai 2012 – Retrouvez la lettre de Michèle Picard adressée aux Vénissians concernant la victoire exemplaire des salariés de VENINOV qui après des mois de luttes ont obtenu le maintien de leur outil de travail et de leurs emplois dans notre ville.

Le 14 mai 2012

Retrouvez la lettre de Michèle Picard adressée aux Vénissians concernant la victoire exemplaire des salariés de VENINOV qui après des mois de luttes ont obtenu le maintien de leur outil de travail et de leurs emplois dans notre ville.

VENINOV devait mourir, VENINOV vivra !

C’est un bel exemple, l’exemple d’une lutte sans relâche pour les salariés, pour l’emploi, pour nos savoir-faire, pour un fleuron historique de notre ville, l’usine Maréchal, créée en 1874, et devenue Veninov.

Veninov devait mourir, Veninov vivra ! Veninov devait être rayée de la carte, Veninov restera ici, à Vénissieux et en activité. C’est un bel exemple… et c’est une très belle victoire, le fruit d’une volonté commune de ne pas céder à la désindustrialisation, de résister au capitalisme financier, qui laisse derrière lui des hommes et des femmes au chômage, et des territoires désertés, blessés, mutilés.

C’est un soulagement également, un soulagement immense pour les salariés, mais aussi, je le crois, pour l’ensemble des Vénissians, un soulagement en forme de victoire arrachée avec les tripes, que le tribunal de commerce de Nanterre a acté le 4 mai, en validant la reprise de Veninov par le groupe autrichien Windhager-Garden. Veninov devait être dépecée, Veninov reprendra ses activités dès l’automne prochain.

Que de chemin parcouru, depuis l’annonce de la liquidation judiciaire et l’arrêt de l’activité de Veninov, en juillet 2011, que d’engagements, que de mobilisations, que de courage pour que la ville de Vénissieux ne revive pas un nouveau traumatisme : la perte injuste et injustifiée de Saint-Jean Industries, anciennement Duranton, au terme, là encore, d’un combat émérite des salariés, des syndicats, et de tous ceux qui croient, à juste titre, à l’avenir de l’industrie dans notre ville, dans notre agglomération, dans notre pays.

Il faut bien sûr féliciter les salariés et syndicats de Veninov, qui ont fait preuve d’un mental d’acier tout au long de ces mois de doutes, qui ont bravé le froid, occupé les locaux, préservé leurs outils de production, qui n’ont cessé de passer de l’espoir à l’inquiétude. Quand on défend son emploi, sa production, son entreprise au jour le jour, dans un climat d’incertitudes et de craintes pour l’avenir, il faut savoir ce que cela représente pour les hommes et les femmes qui subissent ce genre d’épreuves : c’est long, usant physiquement, et éreintant psychologiquement. Mais la lutte et l’engagement ont été plus forts que la résignation et le dépit, et c’est la raison pour laquelle Veninov est toujours debout, crânement debout.

Dans ce combat exemplaire, les Vénissians et les salariés des autres entreprises, qui ont rejoint la cause des « Veninov », ont eux aussi contribué à cette admirable victoire. Sans l’expression sur le terrain d’une colère salutaire et justifiée pour défendre l’emploi, d’une solidarité sans faille, exprimée à travers le comité de soutien que nous avons créé, la Ville de Vénissieux aurait-elle gardé sur son territoire l’un des plus beaux fleurons européens, un pan de sa mémoire et de son histoire industrielle ? Sans une mobilisation rapide et concertée de tous les acteurs, dès novembre 2010, Veninov aurait certainement connu le lot de tant d’entreprises en France, démobilisées, démantelées, puis fermées en catimini.

C’est donc la mobilisation de tous qui a forcé les pouvoirs publics à intervenir, qui a contraint le préfet à condamner un prêt illégal, à porter plainte contre Gordon Brothers, et à organiser de nombreuses tables rondes.

C’est la contribution de la ville de Vénissieux, qui a assuré le maintien du site en bon état, en vue d’une prochaine reprise, mais aussi celle du Grand Lyon et de la Région, qui a permis à l’entreprise de continuer à y croire, et aux salariés de ne pas baisser les bras, de ne pas courber l’échine.

Cette victoire pour Veninov est exemplaire, elle doit devenir un modèle, et elle doit insuffler un formidable espoir dans le monde du travail, en lutte pour la production « made in France », en lutte pour la transmission des savoirs entre les générations, en lutte pour le maintien des emplois et de nos formidables compétences dans nos quartiers, dans nos villes et dans notre pays.

Plus qu’une simple victoire, la lutte de Veninov aura marqué les esprits, et entrera dans l’histoire des luttes vénissianes.

A plus d’un titre, elle peut et elle doit faire école.

Les commentaires sont désactivés

X