Semaine Vénissiane des métiers et de l’emploi

Il y a une vraie dynamique partenariale à Vénissieux.

Il faut agir, se battre, ne jamais baisser les bras. Nous n’allons pas réinventer le contexte économique, social, ni légiférer sur le droit du travail. Mais les collectivités locales ont leur rôle à jouer pour lutter contre la précarité et le chômage des jeunes notamment.

Car les crises dans les quartiers populaires frappent plus durement qu’ailleurs, elles sont plus profondes et plus enracinées, elles font plus mal. La crise sanitaire a frappé de plein fouet les jeunes et les bénéficiaires du RSA. Cursus interrompus, pertes des petits boulots, activité de l’insertion socio-professionnelle affectée, la liste est longue pour dire à quel point les 15-25 ans ont été pénalisés par les périodes de confinement. Les publics concernés ont été plus difficiles à toucher, les contraintes sanitaires ont mis à l’arrêt certains dispositifs d’insertion et de formation. Aujourd’hui, c’est l’inflation qui vient aggraver une situation difficile pour les jeunes, les étudiants et les plus précaires. Gardons en tête ce chiffre : au total, 42% des 18-30 ans estiment que les difficultés rencontrées en 2021 ont été liées à la crise sanitaire. Les jeunes mettent en avant les difficultés d’ordre psychologique, devant les difficultés socio-économiques (perte d’argent ou de logement).

Les sentiments d’isolement et d’un marché du travail inaccessible pèsent sur le moral et l’équilibre psychologique des jeunes. La démotivation, l’abattement et une forme d’impuissance sont là, manifestes chez beaucoup d’entre eux. C’est donc à nous de nous mobiliser, partenaires institutionnels, acteurs de terrain, monde associatif et monde de l’économie. A nous de créer des événements majeurs, pérennes et plébiscités, comme l’est cette Journée vénissiane des métiers et de l’emploi dont c’est la 14ème édition.

Il y a une vraie dynamique partenariale à Vénissieux. Nous avons su l’installer au fil des années car nous croyons à l’avenir de l’industrie, à la formation et à l’insertion. Pour cette journée, notre Pôle Economie et de nombreux autres services de notre ville ont travaillé avec Pôle Emploi, Alysée, la Mission Locale et la Maison de l’emploi. Ont répondu présent 43 entreprises, 15 stands d’organismes de formation et 5 stands partenaires pour orienter, informer et conseiller le public. Parmi les entreprises présentes, 27 sont signataires de la charte de coopération. Le BIJ est là, ainsi que la fonction publique territoriale avec un stand tenu par notre DRH. Je vous remercie tous de votre présence. Elle montre votre sens de l’engagement pour notre territoire, votre pacte que je qualifierais de civique auprès de notre ville et de ses habitants.

L’année dernière, 800 personnes dont 67% de Vénissians, 54% de femmes et 31% de jeunes (18-25 ans) sont venues à la Journée Vénissiane des Métiers et de l’Emploi. Le retour des entreprises est très positif. En moyenne, elles ont rencontré 20 candidats. Toutes présentaient des offres d’emploi, dont presque la moitié en contrat CDI. Près de 257 CV ont été retenus pour des entretiens.

Cette année, 230 offres ont été recensées sur tout secteur et tout niveau de qualification.

Il y a donc des opportunités à saisir, des portes à ouvrir pour entrer dans le monde du travail. Bien sûr, je ne dis pas que chacun va trouver un emploi, une formation, à l’issue de cette journée. Mais les entreprises, pour la plupart vénissianes, et notre bassin d’emploi, les jeunes notamment, se sont rapprochés, ont pris contact et appris à mieux se connaître.

Dans nos politiques de proximité, nous développons plusieurs axes. Le plus évident est de faire en sorte que le développement urbain de Vénissieux profite en priorité aux Vénissians. Un chiffre des clauses d’insertion est là pour l’illustrer : sur l’ensemble des programmes de la ville, plus de 185 000 heures ont été réalisées entre 2014 et 2020 pour un total de 757 personnes en insertion professionnelle. Au 31 décembre 2021, ce sont 134 personnes qui ont travaillé sur les chantiers pour un total de près de 27 000 heures. Le « aller vers » est également essentiel. A ce titre, en 2020, nous avons créé un poste de conseiller en insertion professionnelle au sein des services de la ville.

Le bilan 2021 de notre service Economie, c’est 31 personnes qui ont eu à un contrat d’apprentissage, dont 60% sont dits « Invisibles ». 28 personnes sur 32 ont eu accès à une formation, dont 70% dits invisibles. 34 personnes sur 36 ont eu accès à un emploi CDD. Ce sont des missions de proximité difficiles car il faut repérer et informer des publics éloignés, qui ignorent pour la plupart les dispositifs d’insertion et de formation mis en place.

A ce titre, l’inauguration lundi dernier de la Maison Métropolitaine d’Insertion pour l’emploi nous permet de créer une vraie polarité Insertion/Formation à Vénissieux, plus lisible et visible pour les habitants et favorisant une meilleure coordination entre les différents acteurs de l’insertion.

Je pourrais également évoquer notre choix stratégique d’installer les locaux de la Mission locale dans la Maison des services publics, là encore pour mieux identifier les missions, ou encore rappeler que notre ville est labellisée Cité de l’emploi dont l’objectif est de favoriser l’insertion des familles monoparentales, en majorité des mères de famille isolées.

En amont, notre adhésion au dispositif Cité Educative nous donne des moyens financiers et humains pour lutter contre le décrochage scolaire et favoriser la réussite des élèves, de la petite enfance à l’insertion professionnelle. Vénissieux bouge, s’active, avec l’ensemble de ses partenaires et je tenais à vous féliciter pour le travail accompli ici avec professionnalisme et détermination. Je vous souhaite une bonne seconde partie de cette journée vénissiane des métiers et de l’emploi, et je vous remercie.  

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