Repas offert aux personnes âgées et retraités de la ville de Vénissieux

Je souhaite à chacun de vous, un excellent repas déjà, et de très belles fêtes de fin d’année, entourées par vos familles, vos amis, par tous ceux qui vous apportent de l’écoute et du cœur.

Gardons l’essentiel et défendons l’essentiel. Etre ensemble, vivre ensemble, partager des émotions ensemble, entre habitants, entre résidents, entre les générations, entre Vénissians. Arrêtons cette société du chiffre, qui nous apporte le pire, revenons au verbe : se parler, s’écouter, s’aider et s’entraider, être solidaire, attentionné, généreux.

Il y a dans ces mots simples, dans ces attitudes modestes, tout ce que nous aimons à l’occasion de ces repas de fin d’année. Un rendez-vous annuel dont je ne me lasse pas, un rendez-vous qui réunit, qui rassemble, empreint de complicité et de convivialité. Oui, c’est agréable de partager du temps avec vous, nos aînés, mémoire et sagesse aussi de notre ville.

Dans une société en perte de repères et de valeurs, nous avons plus que jamais besoin de vous, pour savoir d’où nous venons, pour connaître nos racines, pour mesurer le chemin parcouru par Vénissieux. Aucune ville ne peut se construire, en tournant le dos à son passé.

C’est la raison pour laquelle le 3ème âge occupe une place à part entière, dans notre commune, que chacun d’entre vous a le droit de cité, le droit de vivre dans la dignité et la tranquillité, le droit d’accéder à la santé, aux loisirs, à l’ensemble de nos services publics de proximité.

Etre à la retraite ne signifie pas être en retrait de sa ville. Le monde qui vous entoure, le développement de Vénissieux, les sorties culturelles, associatives, ludiques, sportives, vous concernent.

Je tiens aussi particulièrement, à votre regard sur les projets urbains, de façon à ce que l’avenir ne vienne pas percuter le passé, mais qu’il s’inscrive dans le prolongement naturel de l’histoire de nos quartiers, et de ses habitants. Là encore, il s’agit de fidélité à notre mémoire collective, à nos racines, celles d’une ville populaire, industrielle, solidaire.

Aucune génération ne doit être exclue de l’essor de Vénissieux. Des tout-petits à nos aînés, notre attachement aux services publics de proximité montre à quel point, nous cherchons à rapprocher les Vénissians, à relier les territoires entre eux.

C’est cela le vivre-ensemble, c’est être proche, et à l’écoute des besoins de nos aînés, c’est mettre en place des dispositifs facilitant le maintien à domicile, ou solliciter un accompagnement dans nos résidences.

Ce vivre ensemble est le fruit de notre choix politique, de défendre nos services publics contre les attaques libérales. J’assume cette position, je la revendique, et j’en suis fière. Car regardez la situation des personnes âgées en France. Depuis 30 ans, les politiques nationales plongent nos aînés dans les difficultés, dans la précarité et, de plus en plus souvent, dans la pauvreté.

C’est honteux, honteux qu’un pays comme le nôtre, n’entend pas se donner les moyens, d’assurer une vie digne à nos aînés.

Toutes les réformes successives sur les retraites ont réduit, de façon drastique, le pouvoir d’achat des plus de 60 ans. Le résultat est indécent : plus d’un million de retraités vit en dessous du seuil de pauvreté. 12 millions de Français sont touchés par la précarité énergétique, dont un million en situation d’inconfort thermique, c’est-à-dire, vivant en permanence avec la sensation de froid. Parmi eux, nombre de personnes âgées, de jeunes également, qui ne parviennent pas, ou plus, à bien vivre dans leur logement, avec les conséquences sanitaires que l’on devine.

Depuis 2013, aucune revalorisation des pensions n’a eu lieu, à l’exception de celle, dérisoire, de 0,1% en 2015. A l’inverse, la fiscalité n’a cessé d’augmenter, avec la suppression de la demi part pour les veuves et veufs, puis la majoration des pensionnés, ayant eu au moins trois enfants, pour finir par faire doubler, voire tripler le taux d’imposition pour certains retraités.

Mais les chiffres mettent une distance avec le quotidien et le réel, et ce sont bien des droits universels qui sont touchés, dont je veux parler. L’accès aux soins, l’accès à des logements décents, l’accès à des repas équilibrés, l’accès, en un mot, à une vie digne, voilà ce pour quoi la ville de Vénissieux se bat.

Les arrêtés contre les expulsions locatives, contre les saisies mobilières et les coupures d’énergies, s’inscrivent dans le cadre de luttes quotidiennes, pour faire reculer les inégalités et injustices sociales. C’est un combat de longue haleine, un combat inscrit dans le temps, à l’image des équipements et services publics, que nous défendons et mettons à la disposition de tous les habitants, de toutes les générations.

Nous avons fait de la santé un objectif prioritaire, en privilégiant l’autonomie des personnes âgées, ou l’accueil dans nos résidences, le cas échéant. Au cœur de nos politiques, un mot : dignité.

Le service des aides à domicile représente environ 2 000 heures par mois, pour 160 usagers actuellement. L’année dernière, 65 personnes ont eu accès aux soins infirmiers à domicile. Entre 2010 et aujourd’hui, nous avons presque doublé le nombre de portage de repas, de 16 000 en 2010, à plus de 28 000 aujourd’hui. Le contrat passé avec la société Elior, qui a su rectifier le tir en termes de communication et d’informations pratiques, est maintenant bien en place. Et bientôt, en toile de fond, une nouvelle cuisine centrale ouvrira en 2018, avec toujours plus de repas de qualité, dans nos restaurants Bonin, Reynaud, Moulin-à-Vent, et la volonté d’améliorer l’équilibre nutritionnel de tous les usagers.

Le choix de garder une maîtrise publique des enjeux sanitaires est manifeste, je l’assume et j’en suis fière.

Il me paraît également impossible de dissocier la question de la dignité, de la question du logement. Il y a nos résidences Reynaud et Bonin, qui font l’objet de travaux de rénovation réguliers, pour garantir le confort de chacun. Je vous informe que nous travaillons à la création d’un 3ème EHPAD, dans le cadre du projet d’aménagement du Puisoz, un établissement d’hébergement des personnes âgées dépendantes, auquel la Métropole a donné son accord.

Nous défendrons désormais ce choix fort, auprès de l’Agence Régionale de Santé, car nous voulons agir en amont, sur les pertes d’autonomie, et notamment, les maladies neurodégénératives, véritable enjeu sanitaire de nos années actuelles, et des années à venir.

Je voudrais insister également sur les dispositifs que nous avons mis en place, pour faciliter l’adaptation des appartements, pour tenir compte des spécificités de la perte d’autonomie, dans les attributions de logement. La ville et son représentant y sont très attentifs, lors des commissions d’attribution chez les bailleurs de logements sociaux. Santé, logement, droit à la tranquillité, et puis, il y a cet âge de la curiosité, auquel je tiens tant. L’Office Municipal des Retraités, qui a retrouvé une sérénité qu’il n’aurait jamais dû perdre, crée du lien social, anime, informe, et au final rapproche les personnes âgées entre elles, et entre les Vénissians.

Après Madeleine Richaud, son nouveau président Jean-Bernard Bert poursuit la mission de l’OMR, avec en tête, cet impératif de liant social et de proximité. S’amuser, s’intéresser, se passionner, prendre le temps de découvrir, ce que le rythme de la vie active nous avait accaparé, voilà des verbes qui s’accordent au 3ème  âge.

Pourquoi ne pas pousser la porte de notre cinéma Gérard-Philipe, ou de notre théâtre municipal ? Pourquoi ne pas découvrir un romancier à la Médiathèque, ou ne pas se lancer dans un processus de création, dans nos ateliers d’arts plastiques Henri Matisse ? Là encore, notre politique culturelle et nos équipements, ne sont pas à la disposition d’un public, mais de tous les publics. Il faut profiter de ce temps libre, et en faire, grâce aussi à nos tarifs avantageux, un temps de la curiosité, un temps de l’émotion collective.

1 100 repas seront servis en ce début de décembre, 4 600 colis ont été commandés et seront distribués le 15 décembre, sur 9 sites différents.

Avec notre budget 3ème âge, d’environ 3,3 millions d’euros, la ville de Vénissieux garde le cap. Malgré les politiques d’austérité que vos subissez, que les collectivités locales subissent, et qui grèvent les finances locales, notre détermination reste intacte.

Nous voulons bâtir une ville, où nul ne se sent exclu, bâtir une ville où chaque génération apporte sa pierre à l’édifice, bâtir une ville où des passerelles se tendent, entre le plus jeune et le plus âgé, bâtir une ville où la citoyenneté se forge aussi, au contact de l’expérience des aînés.

Je peux vous le dire, aujourd’hui en 2016, mobiliser toutes nos énergies, pour replacer l’humain au cœur de toutes les priorités, et surtout au cœur de la vie de la cité, s’apparente à un parcours semé d’obstacles. C’est pourtant celui que les précédentes générations, et que nous-mêmes, avons choisi d’emprunter. En ce mois de fin d’année 2016, en ce mois de fêtes avec la famille ou les proches, je voulais, à l’occasion de ces repas, vous rappeler mon attachement intangible et sincère, aux mots de dignité et de solidarité. En eux, se loge aussi le mot de respect, par lequel tout commence, et vers lequel tout revient.

Je souhaite à chacun de vous, un excellent repas déjà, et de très belles fêtes de fin d’année, entourées par vos familles, vos amis, par tous ceux qui vous apportent de l’écoute et du cœur.

Je vous remercie.

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