Remise de la médaille d’or à Daniel CAMILLI

Une reconnaissance d’Etat en forme de grand livre et de grande histoire du sport pour tous à Vénissieux !

Une reconnaissance d’Etat en forme de grand livre et de grande histoire du sport pour tous à Vénissieux ! Pour déboucher sur de tels horizons, il faut des hommes ou des femmes, des passeurs, des guides, des bâtisseurs, des passionnés, des pionniers, des personnes qui croient en ce qu’elles font, qui oeuvrent pour la démocratisation de leur passion.

Détermination, générosité, sens de l’engagement et du don de soi : ces qualités humaines sont requises, pour marquer de son empreinte le sport de sa ville. Et ce sont celles de Daniel Camilli, ici présent, qui reçoit, et il peut en être fier, la médaille d’or de la jeunesse, des sports et de l’engagement associatif.

Oui, c’est une grande et longue histoire qu’il s’agit de retracer, entre Daniel Camilli et le sport vénissian. Tout récit commence par un point d’origine. 15 septembre 1966, tu intègres les services municipaux, en tant que moniteur d’éducation physique.

Notre ville ne ressemble pas à ce qu’elle est aujourd’hui : le stade Laurent Gérin existe, mais pas le complexe remarquable, qui accueille de nos jours, des compétitions internationales, 5 gymnases sont là, le gymnase du Centre étant aménagé dans les anciens bains douches. Un autre monde, une autre époque.

Pour donner une impulsion, il faut une volonté politique, et c’est chez Marcel Houël et son équipe, qu’on la trouvera.

Développer une politique sportive progressiste, tel est le cap fixé, que toutes les équipes municipales, depuis maintenant plus de quarante ans, ont suivi sans relâche. Le but est de créer un service sport, afin d’offrir aux enfants d’ouvriers, la possibilité d’accéder à toutes les activités sportives. C’est à cet immense chantier que s’attelle Daniel Camilli. Et les avancées vont être fulgurantes. De 1966 à 1970, les centres d’initiations sportives, le club municipal omnisport (CMOV) voient le jour, l’USEP, l’Union Sportive des Ecoles Primaires diversifie ses pratiques.

Et enfin, la piscine intercommunale est construite, à l’occasion de la candidature de Lyon au JO de 1968, ainsi que le gymnase TolaVologe et le complexe sportif Pierre Albalate.

Novateur dans l’âme, Daniel est aussi à l’origine de la création d’une base nautique au Grand Large, qui permet à 8 classes primaires, par an, de s’initier à la voile, c’est la première expérience de ce type en France.

Comme dans une course de fond, l’élan est donné, il ne s’agit pas de fléchir, mais de continuer à accélérer.

A partir de 1971, un duo va passer à l’action. La volonté de Joseph Navarro, conseiller municipal puis adjoint au sport, va croiser l’énergie et la détermination de Daniel Camilli. Leur action commune, partagée et progressiste, va marquer l’histoire du sport vénissian, avec le renforcement du soutien à la vie associative des clubs, grâce à la création d’un centre médico sportif, auprès de l’OMS. S’ensuit la construction, vertigineuse, de plusieurs équipements sportifs :

  •  le gymnase Triolet (1971),
  •  le stade Delaune (1973),
  •  la piscine Delaune (1973),
  •  le gymnase Jules Guesde (1974),
  •  le complexe sportif Jean Guimier avec ses 5 salles d’évolution et son stade (1976),
  •  les terrains de tennis sur le plateau des Minguettes (1978),
  •  le gymnase Alain Colas (1982),
  •  le gymnase Jacques Anquetil (1986).

De nouvelles disciplines sportives sont encouragées, comme l’escrime le mercredi après-midi, l’implantation d’une section GRS et d’une section natation.

Une révolution du sport en accéléré, à l’échelle de notre commune, de ses équipements, qui va se poursuivre sous André Gerin, et avec les successeurs de Joseph Navarro : Christian Falconnet, Roland Lebouhart, Jacqueline Raffenot.

De nouvelles installations sportives voient le jour, afin d’équiper les différents quartiers, et diversifier les pratiques sportives : le gymnase Jacques Brel avec son mur d’escalade et sa salle d’escrime, le boulodrome couvert Robert Legodec (1995) et le gymnase Micheline Ostermeyer, tant attendu sur le quartier du Charréard.

Cher Daniel, dire que tu as marqué de ton empreinte le cadastre sportif de Vénissieux, n’est pas usurpé. Mais tu as su aussi le faire rayonner, au-delà de notre commune. On ne peut oublier la Foulée Vénissiane, créée en 1979, dont la renommée n’est plus à faire. J’aimerais citer un chiffre : malgré les attentats du 13 novembre, 1 271 dossards ont été attribués cette année, aux adeptes du 10 km, la course la plus populaire, un record ! Un record et aussi une belle façon de résister, celle de courir librement, de vivre librement, celle d’un corps et d’un esprit qui ne cèdent ni à la peur, ni au fanatisme.

Je ferme la parenthèse.

Et puis comment ne pas citer l’accession du club de GRS au plus haut niveau national, le premier rassemblement des anciennes gloires cyclistes, et la participation de la ville au tour de France à la voile, en 1985, et l’aventure du handball en 1992 et 1993.

Daniel Camilli, c’est à la fois un parcours de bâtisseur, et un parcours d’humaniste.

Dans le même esprit, tu t’es engagé au sein de l’Office Municipal du sport, de la Fédération nationale, du comité régional et départemental, pour promouvoir dans la concertation, le sport éducatif, le développement des pratiques, la professionnalisation des métiers du sport. C’est beau, une passion qui se transforme en actes, car on sait que des générations d’enfants en récolteront les fruits.

Pour toutes les équipes du service sport de notre ville, il n’a pas été difficile de se glisser dans les pas de Daniel, de suivre ce cap du sport pour tous, du sport accessible au plus grand nombre, du sport comme foyer du vivre ensemble, de l’intégration, et du rejet de l’exclusion.

J’espère que nous pourrons, malgré les politiques d’austérité qui frappent désormais les collectivités locales, continuer d’œuvrer pour le seul sport que tu as jamais aimé et défendu : le sport qui fédère.

Dans ce contexte de fragilisation, l’opposition de droite ne s’est d’ailleurs pas gênée, (lors du dernier Conseil municipal) pour attaquer l’OMS, ses financements, son rôle. Leur démagogie populiste est sans bornes, car pour eux, le sport pour tous, à l’image de la culture, du social, est un coût, pas un investissement. Ce n’est pas à toi, Daniel, que je vais rappeler le rôle charnière de l’OMS auprès des clubs, laboratoire de démocratisation et d’innovation, avec lequel tu as travaillé en parfaite synergie, notamment avec Jean Brocard.

Notre combat sera à la hauteur de ceux que tu as menés.

Cette médaille d’or jeunesse et sports ne récompense pas une action, une idée, une intuition, mais un homme et l’ensemble de son œuvre, au service de l’intérêt général.

Au nom de tous les habitants, au nom du milieu sportif vénissian, au nom de tous les enfants qui ont grandi, en pratiquant leurs disciplines favorites, ici, à Vénissieux, je te félicite, Daniel, pour tout ce que tu nous a donné, pour ce legs et cette flamme, que nous saurons entretenir.

Je vous remercie.

 

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