Vendredi 16 mai 2014.
Retrouvez l’intervention de Michèle Picard à l’occasion de la soirée de remise des récompenses aux sportifs et bénévoles vénissians.
Il y a les performances, les jours de victoire, mais aussi les soirs de défaite. Il y a surtout de la vie, des émotions partagées entre joueurs, avec les entraîneurs et le club, avec vos premiers supporteurs, les Vénissians. L’amour du maillot, comme on dit, c’est la joie de participer à un effort collectif, et c’est la fierté de défendre les valeurs de son sport et de sa ville. Pendant vos compétitions, tout à vos performances, vous ne vous rendez peut-être pas compte à quel point vous contribuez à la valorisation de notre ville, de son image, de sa place dans l’agglomération, dans la région, mais aussi au niveau national. C’est peut-être ce message-là que je tiens, au nom des Vénissians, à vous adresser en premier.
L’histoire sportive que vous écrivez fait partie du patrimoine et de l’imaginaire collectif de Vénissieux, de ce sentiment d’appartenance, sans lequel on ne réalise rien de grand, ni rien de vraiment durable.
Votre histoire sportive illustre également l’essor actuel de notre ville, et la bonne santé du sport en général, dans tous les quartiers qui la composent. En un mot, l’équipe municipale, les habitants, vos proches et amis, sont fiers de vous, de la passion qui vous anime, des sacrifices consentis pour atteindre le haut niveau, du modèle de sincérité et d’humilité, que vous représentez pour les jeunes générations. Cette cérémonie de récompense aux sportifs et bénévoles est l’occasion de vous dire bravo. Bravo aux 21 clubs participants, bravo aux 146 sportifs et 33 bénévoles mis à l’honneur aujourd’hui, et aux 22 sportifs et 5 équipes de haut niveau, récompensés en octobre dernier.
Bravo car vous donnez chair à la devise de Vénissieux, une devise à laquelle on tient, « le sport pour toutes et tous, et le meilleur niveau possible pour chacun ».
Cela traduit également la bonne santé du sport pour tous dans notre commune, puisque nous comptons quelque 11.000 licenciés, et près de 4.000 jeunes au niveau scolaire, collège et lycée, utilisent les installations de notre ville, pour la pratique de leurs activités sportives. Le prix national, que la ville de Vénissieux a reçu en novembre 2013 comme « Ville ludique et sportive », concrétise des années d’effort et de volontarisme, ce prix, c’est aussi le vôtre. J’aimerais également féliciter, à plus d’un titre, les bénévoles ici présents. Que serait le sport pour tous sans vous ? Le dévouement dont vous faites preuve est admirable. A Vénissieux comme partout en France, les bénévoles ne cessent de donner, donner des heures après le travail, donner de l’énergie pour faire vivre les clubs, les structures, donner de la passion et de l’expérience aux plus jeunes. La reconnaissance des encadrements et des bénévoles est incontournable pour notre ville, au regard des efforts déployés au quotidien et en terme d’engagement et d’investissement, humain et financier.
La portée éducative en matière de sport, telle que l’intégration, le respect de l’autre, l’émulation, serait de plus faible intensité à n’en pas douter, sans ces hommes et ces femmes qui font preuve de générosité et de compétences. Cette question est devenue politique.
A l’heure du désengagement de l’État à l’égard du sport amateur, à l’heure où il réaffecte ses financements au profit du sport événementiel, comme la construction des grands stades pour l’Euro 2016, la question de l’avenir du mouvement sportif local se pose cruellement. Un défi auquel s’ajoute une évolution des missions demandées aux dirigeants et bénévoles, qui s’avèrent de plus en plus complexes et techniques. Il serait temps que leur statut évolue, tout comme il serait temps que l’État redéfinisse ses priorités. Aujourd’hui, le sport en France est financé par l’État à hauteur de 12%, contre 31% pour les collectivités locales, et environ 47% pour les ménages ! La question du sport pour tous, c’est la question centrale du vivre ensemble, d’une dynamique de quartier, du lien social entre différentes générations, qui se crée autour de la vie du club. Quelles sont les priorités de l’État en la matière ? Ne peut-on pas imaginer un meilleur rééquilibrage entre le sport professionnel, qui brasse des sommes d’argent considérables, voire indécentes, et le sport pour tous, que les collectivités et bénévoles maintiennent à flot ? Enfin, sur le terrain, au plus près des clubs et associations, quelles seront les conséquences des baisses historiques des dotations de l’État vers les collectivités, de 11 milliards d’euros d’ici 2017 ?
Sport, culture, social, milieu associatif, toutes les politiques de proximité vont être fragilisées par ces mesures d’austérité, qui ne seront pas sans conséquences dans la vie de tous les jours, et pour nos habitants.
Pour sa part, la ville de Vénissieux continue de croire en une pratique sportive démocratisée, vecteur d’insertion et de citoyenneté.
Je sais le milieu sportif sensible à cette dimension éducative. C’est pour cette raison que nous avons bâti un parc sportif, d’une grande richesse et d’une grande diversité, que nous mettons à disposition des installations et des équipements pour les clubs locaux, que nous continuons de développer, avec l’OMS, des politiques ambitieuses, en mettant l’accent, entre autres, sur la pratique sportive féminine ou la prévention sanitaire, avec le Centre Médico-sportif. En consacrant 800 000 euros de subvention par an aux clubs et à l’OMS, Vénissieux poursuit ses efforts, comme le montre par ailleurs la réhabilitation de la piste d’athlétisme du stade Laurent Gérin. L’investissement est de taille, plus de 900 000€, financé par la ville et nos partenaires.
Tout sportif le sait : le talent ne suffit pas, il faut se battre et travailler, encore et encore. Pour défendre le sport de proximité que nous aimons tant, il n’y a pas de meilleure devise : se battre et travailler, encore et encore.
Je vous remercie.
