Enlèvement des lycéennes au Nigéria

…Les viols, l’esclavage sexuel et la prostitution forcée sont des armes de guerre redoutables utilisées par chaque camp pour souiller l’adversaire, toucher son moral et montrer sa domination : le corps des femmes devient un champ de bataille. Partout dans le monde, à des degrés divers, les droits des femmes sont bafoués…

Lundi 19 mai 2014

En ouverture du CONSEIL MUNICIPAL, Michèle Picard a tenu à s’exprimer concernant la situation des lycéennes enlevées au Nigeria. Retrouvez ci- après sa déclaration.

Le 14 avril dernier, le groupe terroriste Boko Haram enlevait 276 jeunes filles au Nigéria. Depuis, ce groupe a annoncé vouloir vendre ces lycéennes, âgées de 12 à 17 ans, comme esclaves, ou les marier de force. Cet acte odieux appelle une réaction forte de la communauté internationale toute entière. Nous sommes tous concernés par cette violence inouïe contre des enfants et des jeunes filles.

Chacun de nous peut et doit contribuer au renforcement de cette mobilisation.

Comment, peut-on accepter un tel obscurantisme au 21ème siècle ? Comment ne pas être révolté face à de telles régressions humaines ? Nous atteignons l’horreur, l’ignominie, voire la barbarie. Les femmes et les filles, du fait de leur statut social et de leur sexe, ont toujours été et restent les premières victimes des conflits armés dans le monde. Les viols, l’esclavage sexuel et la prostitution forcée sont des armes de guerre redoutables utilisées par chaque camp pour souiller l’adversaire, toucher son moral et montrer sa domination : le corps des femmes devient un champ de bataille. Partout dans le monde, à des degrés divers, les droits des femmes sont bafoués.

Quand on s’attaque aux filles, c’est les droits de l’Homme qui reculent.

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si ce groupe a perpétré son crime au sein même d’un lycée. L’objectif est de créer un climat de peur, de panique pour que les parents retirent leurs filles des écoles. C’est une atteinte grave au droit d’étudier pour les filles. Elles auraient juste le droit de se taire, de subir l’oppression et la domination masculine.

Il est indéniable que l’éducation des filles joue un rôle primordial dans l’émancipation des femmes, elle leur offre la possibilité de résister aux contraintes sociales, et de prendre en mains leurs vies. C’est bien ce qui fait peur à ces forces rétrogrades. Si le combat est planétaire, il ne faudrait pas oublier que les droits des femmes font l’objet d’une attaque sans précédent en Europe, par les conservateurs et populistes qui veulent maintenir les femmes dans un état mineur.

Simone de Beauvoir disait « n’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question ».

Il est grand temps de faire reculer partout l’inégalité entre les hommes et les femmes. C’est une question de dignité et de progrès social pour tous.

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