Rayhana : le combat d’une femme libre

Le 15 janvier 2010

Rayhana, auteur et comédienne, féministe et communiste algérienne, a été aspergée d’essence mardi soir alors qu’elle se rendait à la maison des Métallos, où se joue sa pièce « A mon âge, je me cache encore pour fumer ! ».

Un acte ignoble, inadmissible, inqualifiable ! Je suis profondément affectée et révoltée. Je tiens, en ma qualité de maire et en tant que femme, à exprimer mon indignation et ma colère devant cet acte barbare et obscurantiste. J’apporte tout mon soutien et ma solidarité à Rayhana.

Le 15 janvier 2010

Rayhana, auteur et comédienne, féministe et communiste algérienne, a été aspergée d’essence mardi soir alors qu’elle se rendait à la maison des Métallos, où se joue sa pièce « A mon âge, je me cache encore pour fumer ! ».

Un acte ignoble, inadmissible, inqualifiable ! Je suis profondément affectée et révoltée. Je tiens, en ma qualité de maire et en tant que femme, à exprimer mon indignation et ma colère devant cet acte barbare et obscurantiste. J’apporte tout mon soutien et ma solidarité à Rayhana.

Dans sa pièce, Rayhana met en scène des femmes algériennes au hammam, qui fument, explosent de rire, se moquent de la bigoterie et des intégristes, osent parler de sexe, des viols domestiques, et aussi d’amour. Des femmes qui luttent et s’expriment librement sur leur vie au quotidien. Rayhana s’attaque de front au premier des tabous sur lesquels repose l’extrémisme religieux – qu’il soit musulman, chrétien ou juif – ou le machisme ordinaire : l’exploitation du corps des femmes.

C’est pourquoi je réaffirme haut et fort mon soutien à cette femme forte, libre, indépendante, qui a déjà fait l’objet de menaces et d’insultes. Je condamne sans appel ceux qui voudraient brûler vif sur le bûcher son engagement pour la liberté de s’exprimer, de créer, de lutter, d’exister. Il est juste et nécessaire que chacun et chacune puissent décider de sa vie dans toutes ses dimensions, de l’engagement politique, professionnel, artistique, jusqu’à l’orientation sexuelle.

Ces libertés élémentaires sont aujourd’hui à nouveau bafouées sur le sol français. Rayhana n’en est pas la première victime. Cette ignominie rappelle des périodes sombres de notre histoire. Pour faire cesser cette stratégie de la haine et de l’intimidation, il est crucial aujourd’hui de lutter ensemble, femmes, hommes, musulmans modérés, progressistes de notre pays, contre tous ceux qui tentent d’imposer leur vision rétrograde et fascisante sous des prétextes pseudo-religieux. Il est urgent que tous ensemble nous nous mobilisions pour promouvoir la laïcité, fondement de la République et condition indispensable au vivre ensemble.

Michèle PICARD

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