Réforme des collectivités territoriales

Le 18 janvier 2010

Dîtes-le nettement, monsieur le Président, pour votre gouvernement, les communes sont un grain de sable dans les rouages de votre implacable machine despotique !

Le projet de réforme territoriale menace de disparition le maillon de base de notre République, née de la Révolution française. Finances mutilées d’un côté, autonomie politique bâillonnée de l’autre. La démocratie de proximité et l’expression populaire seront muselées. Les politiques indépendantes menées en marge seront censurées, les résistances à votre jeu de massacre contre tous les acquis républicains étouffées. Les technostructures créées en lieu et place des communes se tiendront bien loin de la réalité et des difficultés quotidiennes des gens, des lieux de décisions éloignés le plus possible des citoyens.

Nous assistons au retour d’un centralisme étatique, à une (re)constitution de féodalités, d’oligarchies. Les territoires, les habitants, les salariés, le tissu économique local sont livrés à la loi du marché et à ses règles de concurrence. Les services publics de proximité sont mutilés. L’ultime conséquence sera la privatisation à terme de tous les services et secteurs dits « rentables ». Au final, l’addition sera salée pour les habitants.

Monsieur le Président, cher gouvernement, si vous déployez de gros efforts pour que la population ne se sente pas concernée par cette réforme, comptez sur nous pour l’alerter. Nous exigeons un référendum national sur cette question cruciale. Les élus communistes et républicains appellent à se rassembler ce mardi 19 janvier devant le Sénat, où s’ouvrira le débat sur le projet de loi ce jour là. Nous sommes pleinement partie prenante de cette action.

Nous ne serons pas les vassaux de votre royaume. Nous refusons que notre légitimité soit remise en cause. Nous refusons cette perte d’autonomie financière mais aussi politique et d’être réduits à une fonction de fusible. Nous refusons de porter des coquilles vides sur notre dos. Nous refusons surtout que vous mettiez insidieusement en doute l’engagement républicain de tous les élus locaux, leur implication pour le bien commun et l’intérêt général, sous des prétextes fallacieux comme l’inefficacité de l’organisation territoriale ou une propension à dépenser.

Cessez de mettre la souveraineté des Français au pilori. Qu’il ne vous en déplaise : la Révolution française a bien eu lieu ! Le roi est mort ! Vive la République !

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