Rassemblement Réseau d'alerte

Rassemblement

Jeudi dernier en fin de journée, le réseau d’Alerte et de solidarité a organisé un rassemblement en présence de nombreuses associations et forces progressistes, pour le droit au logement. A cette occasion, je tenais à remercier André Mazuir, les bénévoles et militants investis à ses côtés. Depuis plus de 30 ans, ils agissent au quotidien, dans nos quartiers, auprès des plus modestes, avec l’esprit de solidarité, d’humanité et de générosité qui les caractérise.

Sur tout le territoire, le climat social se dégrade et la précarité s’accentue. La succession de crises, l’hyperinflation, l’envolée des prix de l’énergie, des loyers, des produits de première nécessité, pèsent de plus en plus lourd sur pouvoir d’achat des Français. Et, se sont une fois de plus les plus fragiles qui en paient le prix fort. Des milliers de familles qui doivent choisir au quotidien entre se nourrir, se soigner ou payer ses factures. 

Le mouvement social inédit qui s’est développé dans le pays, montre à quel point les Français en ont marre des politiques libérales qui frappent toujours plus violemment les plus modestes et le monde du travail. Ras-le-bol d’un gouvernement qui méprise les gens, d’un président coupé de leur réalité quotidienne. Ce qu’ils veulent, ce sont des salaires, un pouvoir d’achat et une retraite qui permettent de vivre et non survivre.

Cette précarité grandissante, est une réalité à Vénissieux : 32 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. Chaque jour, nos services de proximité se mobilisent pour aider et accompagner les plus fragiles. En 2 ans, la ville a dû rajouter près d’1,5 million de subvention au CCAS pour répondre aux besoins vitaux des habitants. Malgré l’envolée des prix de l’alimentation, nous avons fait le choix de limiter l’augmentation des tarifs de cantine à 2 %, soit 4 % sous l’inflation. Et, nous maintenons le repas à 1 euro pour les familles au quotient familial le plus bas. Mais combien de temps encore, pourrons-nous jouer ce rôle d’amortisseur social ? Les situations d’urgence explosent, et les mois à venir seront encore plus difficiles.

A ce contexte déjà dramatique, s’ajoute la crise du logement. Sur la ville, les programmations d’expulsions ont augmenté de 32 % et les concours à la force publique accordés de 100 %. Là aussi, nous menons un travail social avec nos partenaires pour gérer, le plus en amont possible, les impayés de loyers et éviter ainsi l’expulsion. Malgré toutes nos actions, cette année, 11 expulsions sont programmées et 5 effectives.

Se battre pour la dignité humaine est inscrit dans l’ADN de notre ville. Ce combat, je le mène depuis 14 ans à travers mes arrêtés interdisant, sur la commune, les saisies mobilières, les coupures d’énergies et donnant obligation de relogement avant toute expulsion locative. Une bataille politique et juridique pour dénoncer des pratiques inhumaines, créer une prise de conscience collective et trouver des solutions justes et humaines face à l’exclusion. Pour que les droits inscrits dans notre Constitution soient enfin respectés. Dans ce combat, j’ai toujours pu compter sur le soutien et la mobilisation du Réseau d’Alerte et de Solidarité.

Merci à André Mazuir, aux bénévoles et militants investis à ses côtés. Depuis plus de 30 ans, vous agissez au quotidien, dans nos quartiers, auprès des plus modestes, avec l’esprit de solidarité, d’humanité et de générosité qui vous caractérise. Vous étiez nombreux, aussi, à me soutenir, le 27 avril, lors que j’ai défendu mes arrêtés devant Tribunal Administratif de Lyon. Comme vous le savez, le juge a ordonné leur suspension. Mais,  cette décision qui n’entame en rien ma détermination. Mon objectif n’est pas d’obtenir le rejet de la requête en suspension initiée par la Préfecture, mais de faire jurisprudence, sur le fond, pour faire évoluer à loi. En cela, le jugement au fond est très important.

La précarité n’est pas une fatalité, mais bien la conséquence de choix politiques.

Tout augmente, sauf les salaires qui ne permettent plus de vivre dignement. Pouvoir d’achat en berne : flambée des prix de l’énergie et des produits de première nécessité, loyers trop chers. Nous subissons les politiques de casse de nos emplois, de nos industries, de notre système de santé et de protections sociales.

Face à l’urgence, l’Etat doit assumer ses responsabilités.

  • En créant un véritable service public du logement.
  • En relançant une politique du logement d’abord ambitieuse pour les milliers de personnes à la rue.
  • En augmentant l’offre de logements sociaux, des logements décents, accessibles et dignes.
  • En accélérant la rénovation des logements pour lutter efficacement contre la précarité énergétique.
  • En répondant aussi à l’insuffisance criante de places en hébergement d’urgence.

Mes arrêtés sont un acte responsable d’une élue de la République déterminée à défendre le droit à une vie digne pour tous. Je ne me résoudrai jamais à laisser des familles plonger dans la spirale de l’exclusion, privées de toute dignité dans une zone de non droits constitutionnels. 

Je remercie le Réseau d’Alerte et de Solidarité, les associations, syndicats, habitants forces progressistes présents pour votre soutien, votre solidarité, dans cette bataille pour la dignité humaine et la justice sociale.

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