Médaillés du travail

Il n’y pas d’État sans services publics, pas plus qu’il n’y a de villes, de quartiers sans agents, sans cette jonction entre les habitants et les territoires, qu’ils assurent au quotidien.

Il n’y pas d’État sans services publics, pas plus qu’il n’y a de villes, de quartiers sans vous, sans cette jonction entre les habitants et les territoires, que vous assurez au quotidien. A chaque étape de nos vies, de la crèche à la maison de retraite, à chaque étape de ce qui nous a construits, nous avons croisé, été aidés et accompagnés, par les services publics de l’Etat ou de proximité. La garantie d’un service public de qualité, est bien un choix de société, donc un choix politique, plus même, l’affirmation d’une détermination politique. Ce pacte, c’est le nôtre, c’est celui qui anime l’équipe municipale.

Une fois n’est pas coutume, je commencerai par un véritable coup de gueule, passez-moi l’expression. Un ras-le-bol contre ces discours libéraux, relayés et rabâchés par les médias, que l’on entend depuis maintenant 40 ans : « les services publics coûtent trop cher, ils sont la cause de nos difficultés économiques, etc ». Ces mots sont humiliants pour ceux qui agissent tous les jours, au plus près des habitants, et méprisants, pour ceux dont le coeur de métier sert l’intérêt général. Cassons l’Éducation nationale, cassons l’hôpital public, cassons les communes, les politiques de proximité et la territoriale. Mais quelle société veulent-ils bâtir ? Celle du plus fort et du laissé-pour-compte ? Celle des beaux quartiers et des ghettos ? Celle de l’espace instruit, et d’une jeunesse désemparée ? Mais que veulent-ils laisser à nos enfants ? Un champ de ruine, la loi de la jungle ? 500 000 fonctionnaires en moins, promettent certains, comme si derrière ce chiffre, il n’y avait pas des hommes, des femmes, des compétences, des savoir-faire, des métiers indispensables. Avec l’outrecuidance du suffisant, les mêmes bateleurs vous assureront, que nos services publics ont accompli un travail extraordinaire, la nuit du 13 novembre. Les mêmes reconnaîtront le travail précieux de l’instituteur, du jardinier, du policier, de l’ATSEM, de l’éducateur, de l’assistante sociale, de l’infirmier, etc.

Glorifiés un jour, objet de tous les maux le lendemain. Écoutons, au niveau local, ce credo détestable que l’opposition de Vénissieux reprend, sans se soucier des besoins réels des habitants. Il y a trop de fonctionnaires, les agents ne travaillent pas assez, on leur fait beaucoup de cadeaux, disent-ils. Ces propos entretiennent un climat malsain, délétère, la caricature et la démagogie expriment tout simplement, leur démission politique face à l’air du temps.

Il y a des colères saines, la mienne vient vous rappeler que vous devez rester fiers. En quoi mettre ses compétences, ses savoir-faire, son dévouement au service des habitants et de l’intérêt général, serait moins valorisant que d’autres professions? A l’aune des maux qui traversent notre société, j’ai même plutôt l’impression que c’est l’inverse.

  • C’est grâce à vous, que la cohésion de nos quartiers résiste.
  • C’est aussi grâce à vous, que l’habitant devient Vénissian.
  • C’est aussi grâce à vous, que Vénissieux poursuit sa dynamique.
  • C’est enfin grâce à la diversité de tous vos métiers qu’une ville dessine des possibles. Écoles et bâtiments, Enfance éducation, Sport jeunesse et famille, Prévention et sécurité, Ressources humaines, Affaires culturelles, Patrimoine, Cadre de vie, Solidarité et action sociale, Protocole, Ressources financières, Direction générale, Cabinet de la Mairie : vous êtes 45 personnes aujourd’hui, médaillées, symbole d’une diversité de compétences et de professions riche, utile, indispensable.

Je ne suis d’ailleurs pas la seule, à vous adresser mes félicitations et ma gratitude, pas la seule à mettre en avant, le travail de qualité que vous menez. A ce que je sache, le jury de la 4ème fleur n’était pas Vénissian, mais national. De même que les autres récompenses reçues, en matière de réseau de chaleur urbain, ou autres, proviennent d’organismes indépendants et extérieurs. Il n’y a pas de reconnaissance sans talent. Nous savons que nous pouvons compter sur vous, nous savons que nos décisions, et nos choix pour l’intérêt général, seront traduits sur le terrain, avec professionnalisme, et dans tous les quartiers de Vénissieux. Pour nous, ce degré de confiance, de fidélité aussi, est primordial.

Il faut une force collective, pour faire avancer une ville, et la certitude de la posséder, décuple notre envie de donner plus, toujours plus, à Vénissieux et à tous les Vénissians. Elle nous permet de nous projeter vers l’avenir, avec assurance, force et détermination. La fonction publique mérite d’être valorisée. La modeste hausse du point d’indice du 1er juillet dernier, intervient après six années de gel consécutives. Six années au cours desquelles, le pouvoir d’achat a chuté en moyenne de 8%, pour les fonctionnaires. Il faut rendre la fonction publique attractive, c’est aussi une obligation, si l’on veut susciter de nouvelles vocations, parmi les jeunes générations. A force d’être discréditées, certaines filières peinent aujourd’hui à recruter. Notre majorité s’est engagée dans cette voie de services publics de proximité et de qualité, d’agents reconnus, à travers le régime indemnitaire, à travers les dispositifs mis en place, pour favoriser l’accès aux formations, pour chacun d’entre vous. Une carrière n’est pas monolithique, elle est constituée d’étapes, au cours desquelles on apprend de nouvelles connaissances, où on développe de nouvelles aptitudes, où de nouvelles technologies apparaissent.

A la flexibilité, trop souvent synonyme de précarité, je défends le mot d’apprentissage permanent, d’adaptation constante. Vos métiers évoluent, car les besoins de la population changent. La formation doit être au cœur de tous les parcours. Vous le savez, notre choix des services publics, s’oppose aux politiques d’austérité imposées par l’État, aux collectivités locales. De 6 à 7 millions en moins dans notre budget, d’ici 2017, c’est l’équivalent d’un an et demi de maintenance de notre patrimoine, la moitié d’un groupe scolaire. Le pire serait d’entrer dans le déni, de faire comme si cette perte sèche n’existait pas. Ce serait irresponsable. La maîtrise de nos dépenses de fonctionnement, ne signifie pas la disparition de services publics, ou la dégradation des conditions de travail.

A Vénissieux, les ATSEM sont toujours là, quand d’autres villes se sont empressées de les supprimer. Des exemples de la sorte, je pourrais vous en donner une liste impressionnante. Il s’agit de rationaliser nos dépenses, pas de les sabrer. De trouver un équilibre, sans toucher à la qualité du service rendu aux habitants, ni à la qualité des missions des agents. Nous y parvenons, la santé de nos finances locales le prouve, tout comme nous savons mettre des moyens humains, là où c’est prioritaire : la réforme des rythmes scolaires, la création de 15 ETP, pour le nouveau groupe scolaire Flora Tristan.

Voilà nos priorités, voilà notre exigence d’un service public debout, qui ne sera jamais pour nous, une variable d’ajustement.

Vous pouvez compter sur moi, comme je sais compter sur vous, pour défendre vos cœurs de métier, cœur de la vie de nos quartiers. Parce que je n’imagine pas une ville, sans les hommes et les femmes qui la font vivre.

Je vous remercie, je vous félicite pour tout ce que vous apportez aux Vénissians, et je vous souhaite d’excellentes fêtes de fin d’année.

X