L’interruption volontaire de grossesse : Un droit toujours à conquérir !

Le 21 octobre 2009

Je me réjouis de la décision prise par les Hospices Civils de Lyon du transfert global du centre d’orthogénie de l’Hôtel Dieu sur l’hôpital Edouard Herriot (HEH) : le danger de la fermeture est écarté.

Le 21 octobre 2009

Je me réjouis de la décision prise par les Hospices Civils de Lyon du transfert global du centre d’orthogénie de l’Hôtel Dieu sur l’hôpital Edouard Herriot (HEH) : le danger de la fermeture est écarté.

En tant qu’élue, en tant que citoyenne, en tant que femme, je considère que l’IVG est une chose trop sérieuse pour être traitée de façon méprisante comme une affaire de « bonne femme » : la prise en charge de l’IVG reste un enjeu essentiel pour une politique de santé globale et pour les droits des femmes, que les élu-e-s communistes ont toujours soutenue, et défendue chaque fois que c’était nécessaire.

Plus de 40% des femmes en France ont recours une fois dans leur vie à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Mais les idées réactionnaires et machistes ont la vie dure, et le droit à l’IVG, trente ans après la promulgation de la loi Veil, est toujours à défendre pour que les femmes puissent disposer pleinement du droit à leur corps.

Le projet initial de restructuration annoncée des HCL faisait peu de cas du centre d’orthogénie de l’Hôtel Dieu, promu à la dispersion (pour ne pas dire à la casse) sur les trois autres sites de l’agglomération lyonnaise (Croix Rousse, Lyon Sud, hôpital mère-enfants). C’était feindre d’ignorer l’importance d’un site accessible en plein centre ville, doté d’une équipe soudée par une longue pratique commune, et disposant d’une grande capacité d’accueil (il réalise la moitié des IVG pratiquées dans le Rhône, soit 2000 IVG sur les 4200 réalisées chaque année).

Le collectif de défense de l’IVG à Lyon auquel je me suis associée a su faire entendre sa voix auprès des instances des HCL : une pétition lancée au printemps a très vite recueilli des milliers de signatures, si bien que le centre d’orthogénie de l’Hôtel Dieu sera finalement transféré intégralement à HEH d’ici fin 2010, selon les préconisations du collectif qui a bataillé pour obtenir ce transfert dans les meilleures conditions, pour les patientes comme pour l’équipe qui les accueille. Ce transfert permettra de conserver un site central dans l’agglomération, bien desservi par les transports en commun. C’était une priorité, et elle le reste à Lyon grâce au collectif de défense de l’IVG, au Planning familial, aux femmes, aux associations et aux élu-e-s qui se sont mobilisé-e-s.

Cependant, aujourd’hui, le démantèlement de l’hôpital public mené à grande échelle sur tout le territoire français est une épée de Damoclès au-dessus de nombreux centres IVG existant, à commencer par ceux de la région Ile-de-France.

Rappelons au passage que le privé prend en compte à peine 15% des ces actes médicaux, jugés souvent peu rentables financièrement, et professionnellement peu valorisants ; rappelons aussi que « l’obligation hospitalière » qui impose à chaque hôpital public de créer une structure pour pratiquer les IVG reste un principe, jamais acquis réellement.

La menace de fermeture d’autres centres en France nous concerne toutes et tous ; le combat mené à Lyon prouve une fois de plus que quand on se mobilise, on peut faire bouger les lignes… Je resterai vigilante au maintien du centre d’orthogénie de l’Hôtel Dieu jusqu’à son transfert, et à la continuité de fonctionnement -voire au développement- des quatre structures lyonnaises existantes dans le secteur public.

Michèle PICARD

declaration_ivg211009pdf

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