Journée internationale de lutte pour les droits des femmes

Cette année, la journée internationale de lutte pour les droits des femmes a une résonance particulière en France, puisque le droit à l’avortement est solennellement gravé dans le marbre de la Constitution. C’est une heureuse conclusion pour ce combat mené de longue haleine : dès 2017, les sénatrices communistes Laurence Cohen, Éliane Assassi et Cécile Cukierman déposaient une première Proposition de loi constitutionnelle visant à inscrire le droit à l’IVG dans la Constitution, suivies en 2019 par leurs collègues à l’Assemblée nationale.

Après de multiples tentatives, malgré les réticences exprimées par les présidences des deux chambres, malgré les oppositions, les tergiversations, les atermoiements, le texte a enfin été adopté par le Parlement lundi dernier. Près de 50 ans après le célèbre discours de Simone Veil à l’Assemblée, le droit des femmes à disposer de leur corps se retrouve enfin garanti par la Constitution.

C’est une victoire qui mérite d’être saluée. Mais n’oublions jamais que le droit n’est qu’une promesse, si les moyens matériels de sa mise en œuvre ne sont pas effectifs. Dans de nombreux territoires, l’affaiblissement des services publics de santé, les difficultés d’accès aux soins compromettent la réalisation de ce droit.

Par ailleurs, nous devrons continuer de nous battre pour promouvoir et défendre le travail des centres de santé et d’éducation sexuelles (plus connus sous leur ancien nom de centres de planification et d’éducation familiale – CPEF) qui assurent l’information essentielle des jeunes, filles et garçons, en matière de santé sexuelle. C’est également à travers l’information et l’éducation que l’avortement cessera, une fois pour toutes, d’être un problème de femme ou une honte, pour devenir un sujet partagé par les hommes et les femmes.

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