Souvenons-nous des résistants du premier jour.
Si le 17 juin 1940 est entré dans l’Histoire comme le jour de la défaite, il marque également la naissance de la Résistance. Le discours de la défaite de Pétain vient à peine d’être diffusé à la radio qu’une voix solitaire mais déterminée s’élève, appelant à poursuivre le combat :
Ces mots, Charles Tillon les écrit depuis sa planque à Gradignan : comme tous les députés communistes, il a été déchu de son mandat, de ses droits civiques et condamné à 5 ans de prison. Réduit à la clandestinité, il est donc déjà en lutte contre l’oppression.
Le futur chef des Francs-tireurs et partisans (FTP) ne se contente pas de refuser la défaite : il en analyse les causes, pointant du doigt la lâcheté et la capitulation des gouvernements qui ont permis à Hitler et Mussolini de conquérir l’Europe. Pour lui, cette guerre n’est pas un affrontement entre nations, mais un combat idéologique contre le fascisme.
Son appel résonne encore aujourd’hui comme un cri du cœur pour la liberté et la dignité humaine. À cet appel fait écho celui prononcé par le général De Gaulle le lendemain sur les ondes de la BBC : ensemble, ils incarnent la bravoure des premiers résistants, ceux qui, dès les premières heures de l’Occupation, ont refusé de se soumettre.
La résistance n’est pas seulement une question d’armes, mais d’esprit et de conviction politique. En ces heures sombres, il nous a montré que la lutte pour un monde juste et équitable est une responsabilité collective, un devoir impératif pour tous ceux qui chérissent la liberté. S’ils n’étaient que quelques-uns en juin 1940, ils ont su, par leur patience, leur dévouement, leur exemple, convaincre et rassembler dans la Résistance une part toujours grande de la population.