Déclaration : résultats aux élections européennes 2014.

… »Les Français expriment leur colère, leur rejet et leur désarroi scrutin après scrutin depuis des années. »

Dimanche 25 mai 2014.

Retrouvez la déclaration de Michèle Picard à l’occasion des résultats aux élections européennes 2014. (resultats-detaille250514)

En France, au terme d’une campagne quasi inexistante, morne et sans passion, le taux de participation aux Européennes est en légère hausse par rapport à 2009. Malgré tout, plus d’un électeur sur deux ne s’est pas déplacé aux urnes, manifestant ainsi une défiance claire et nette à l’égard des politiques menées par Bruxelles.

A force de construire l’Europe sans entendre les aspirations des peuples européens, comme ce fut le cas lors du référendum en 2005, les citoyens expriment leur dépit et leur résignation face à une Union Européenne toujours plus libérale, toujours plus éloignée de leurs préoccupations et de leurs difficultés quotidiennes. Sans illusion, les hommes et les femmes victimes de la crise, en Grèce, en Espagne, en Italie, en France et ailleurs, ont compris que l’Europe de la finance, des marchés et de la libre concurrence était synonyme de chômage, de perte de pouvoir d’achat et d’emplois détruits par dizaines de milliers. Dans l’industrie, pour les salariés, la casse se poursuit dans une Europe qui ne protège pas, livrée aux délocalisations et à la loi du plus puissant.

Dans ce contexte, aggravé par des politiques d’austérité injustes et contre productives qui frappent les plus modestes, mais aussi les collectivités, les services publics, les partis populistes et d’extrême droite gagnent du terrain. En France, le séisme annoncé a bien eu lieu. Les tendances et estimations placent le Front National en tête de ces élections européennes, tandis que la politique gouvernementale de Manuel Valls est très lourdement sanctionnée. Les Français expriment leur colère, leur rejet et leur désarroi scrutin après scrutin depuis des années.

Chômage, pouvoir d’achat en chute libre, ils sont étouffés, étranglés, ils ont l’impression légitime que les politiques menées sous Sarkozy ou sous Hollande sont identiques, qu’ils ne sont pas entendus ni considérés par les différents gouvernements successifs. Ils ne veulent pas brader l’avenir de la nation, ni la souveraineté nationale. Tous les partis républicains doivent être interpellés ce soir.

L’urgence et la misère sociale que nous dénonçons depuis des années est là. C’est à elles qu’il faut répondre à travers des mesures concrètes. C’est aux classes populaires qu’il faut s’adresser en mettant en place de véritables politiques de justice sociale, de solidarité, de protection sociale et de répartition des richesses. C’est à la gauche de s’adresser au peuple, de lui redonner espoir, de le défendre contre les politiques d’austérité, contre le capitalisme financier ravageur et destructeur. L’heure de l’urgence est largement dépassée, même s’il faut dire aux Français qu’en renforçant l’extrême droite, ils se trompent d’objectifs. Les salariés doivent le savoir : le Front National ne défend pas et ne défendra jamais autre chose que les intérêts du capital.

Pour ces élections, Vénissieux n’échappe pas à la règle et aux grandes tendances nationales. L’abstention, une nouvelle fois, y est considérable. Le vote sanction, contre cette Europe de la Finance, s’y est exprimé avec la même virulence en plaçant en tête la liste de Jean-Marie Le Pen. Les Vénissians ne veulent pas de cette construction européenne, ils aspirent à une Europe sociale, à une Europe qui défende les salariés, l’industrie et les savoir-faire, à une Europe de la solidarité, à une Europe des peuples. Comme en 2005, l’Europe du fric et de la misère sociale, ils n’en veulent pas !

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