Vénissieux, le 6 juin 2013
DÉCLARATION : En 1939 comme en 2013, l’extrême droite a le même visage : celui de la bête immonde
Clément, un jeune de 18 ans, militant de gauche, est en état de mort cérébrale à la suite d’une violente bagarre avec des partisans d’extrême droite ! Je tiens à exprimer ma colère et mon indignation face à cet acte odieux et intolérable.
Des groupuscules ultranationalistes déferlent sans complexe sur notre République et déchainent leur haine et leur violence en plein jour, en pleine rue ! Propos haineux, menaces, agressions racistes, antisémites, islamophobes, anticommunistes, homophobes et aujourd’hui une opération commando qui se termine par une tragédie.
Devons-nous attendre le lynchage public pour réagir ? Jusqu’à quand tolérons-nous que notre pays tremble à nouveau sous la menace nationaliste ? La loi doit être appliquée. Aujourd’hui ces groupes qui distillent des idées antirépublicaines interdites en France doivent être dissous et mis hors d’état de nuire.
Les auteurs devront être condamnés avec la plus grande fermeté. La réaction du gouvernement doit être sans complaisance face à ce crime odieux : la haine et le rejet de l’autre n’ont pas droit cité dans notre pays. Notre démocratie ne sera pas le champ de bataille des révisionnistes, de ces néo-nazis nostalgiques d’une époque révolue. Notre démocratie ne sera pas le laboratoire d’expérimentation de leurs discours de haine et de violence.
Ce nouveau drame nous rappelle que rien n’est acquis définitivement, que le péril existe toujours. Face à la montée des populismes, de l’extrême droite, à la montée des replis nationalistes et des rejets de l’autre, serons-nous à la hauteur de l’incroyable force d’engagement de la Résistance ? La question nous est posée, à nous, républicains, progressistes, humanistes, élus comme citoyens.
Ensemble faisons reculer ces idées nauséabondes. En 1939 comme en 2013, l’extrême droite a le même visage : celui de la bête immonde.
Ayons toujours en tête les mots du Pasteur Niemoller, lus par les enfants du Conseil municipal enfants lors de la commémoration du 8 mai 1945 : « Lorsqu’ils sont venus chercher les juifs, je me suis tu : je n’étais pas juif. Lorsqu’ils sont venus chercher les communistes, je me suis tu : je n’étais pas communiste. Lorsqu’ils sont venus chercher les syndicalistes, je me suis tu : je n’étais pas syndicaliste. Lorsqu’ils sont venus me chercher, il n’y avait plus personne pour protester »
Michèle PICARD
