Intervention de Michèle PICARD sur le rapport n°5 « JEUNESSE. Dispositif bourse au permis de conduire »
Le permis comme rite de passage a-t-il fait son temps ? Le fait notable est que de moins en moins de jeunes se pressent pour l’obtenir. Ils étaient 766 000 à l’obtenir en 2017. Deux ans plus tard, ils n’étaient plus que 726 000.
Phénomène conjoncturel ou plus profond, les explications sont de diverses natures : il y a la prise en compte des enjeux environnementaux ou encore la place de la voiture en milieu urbain dont les jeunes semblent se passer avec les transports en commun. Mais le coeur du problème, c’est la question du coût, la question financière.
Pour passer le permis, acheter une voiture, l’assurer, l’entretenir, avec le coût de l’essence, c’est devenu un gouffre pour les jeunes et bon nombre d’habitants.
N’oublions pas les effets de la crise sanitaire : avec une économie à l’arrêt, les 15-25 ans et étudiants ont été fortement pénalisés par la perte de petits boulots. La pauvreté et la précarité gagnent du terrain parmi cette classe d’âge. Chez les 18-24 ans, le taux de pauvreté atteint 12,8%.
En moyenne, l’obtention d’un permis, c’est 1800€, un coût que toutes les familles ne peuvent assumer. Passer le permis est pourtant capital pour les jeunes, en matière de mobilité professionnelle et d’autonomie.
Notre ville propose d’instaurer un nouveau dispositif de bourse au permis de conduire. En contrepartie de 50h de bénévolat au sein d’une association en partenariat avec notre ville, nous nous engageons à financer une partie des heures de conduite, à hauteur de 500€ par bénéficiaire. Cette bourse s’adressera à 30 jeunes vénissians âgés de 18 à 25 ans. Il y a dans ce donnant-donnant aussi bien la volonté d’aider les jeunes que la nécessité de renforcer leur appartenance à notre ville, le sens de leur engagement et leur citoyenneté.
Des auto-écoles de notre ville ont montré leur intérêt pour adopter ce nouveau dispositif de bourse, qui répond à de nombreuses attentes.
Je vous remercie.
