Conseil municipal : Mise en oeuvre de la ZFE

La concertation publique se poursuivra donc jusqu’au 5 mars prochain

CONSEIL MUNICIPAL DU 31 JANVIER 2022 – Intervention de Michèle PICARD sur le rapport n°4 – «DÉVELOPPEMENT DURABLE. Avis sur la mise en œuvre par la Métropole de Lyon de la Zone de Faibles Émissions (ZFE) interdisant la circulation aux véhicules particuliers Crit’Air 5 ou non classés. »

Les objectifs d’une meilleure qualité de l’air, nous les partageons tous bien évidemment. Il ne faut pas prendre ce problème à la légère. Difficultés respiratoires, cancers, problèmes cardiaques, inflammations chroniques, l’enjeu ne concerne pas que le cadre de vie ou le développement durable, il est aussi sanitaire.

Pour mémoire, la mise en place de la ZFE concerne les arrondissements de Lyon, les périmètres de Villeurbanne, Bron et Vénissieux, situés à l’intérieur du boulevard Laurent Bonnevay, ainsi que la commune de Caluire-et-Cuire. Elle est déjà en application pour les poids lourds et véhicules utilitaires légers classés Crit’Air 5, 4 et non classés.

Extension de l’interdiction dès l’été 2022

La Métropole étend l’interdiction à la circulation et au stationnement, à partir de l’été 2022, aux véhicules particuliers classés Crit’Air 5 ou non classés, sur le périmètre de la ZFE actuelle. Pour y voir clair, il s’agit des véhicules diesel qui ont plus de 20 ans, et des véhicules essence de plus de 23 ans. Pour la ville de Vénissieux, plus de 1 200 véhicules particuliers sont concernés, soit 4,1% du parc automobile communal.

Première information : la concertation publique sur la ZFE a été prolongée d’un mois, et se poursuivra donc jusqu’au 5 mars prochain. J’invite une nouvelle fois, les Vénissians à y participer activement, car il s’agit de recueillir les avis et les propositions des habitants de la Métropole, sur le périmètre, sur les dérogations, les aides nécessaires, et les prochaines les étapes de mise en œuvre de la ZFE. S’emparer de ce débat-là me paraît capital.

L’accompagnement social des habitants et particuliers, la condition sine qua non

Le point que j’ai déjà soulevé, lors des tables rondes et à ce conseil municipal, est le suivant : les politiques de développement durable ne sauraient être dissociées des dimensions sociales, économiques, des territoires auxquels elles sont destinées. L’interdiction de circulation des véhicules les plus polluants va forcément créer un déséquilibre, et accroître les inégalités entre les catégories sociales et géographiques. Il ne faut pas qu’elle devienne synonyme de nouvelles exclusions, de nouvelles inégalités.

N’inventons pas un développement durable à géométrie variable. Pour appliquer une telle mesure, la condition sine qua non, c’est donc l’accompagnement social des habitants et particuliers, à hauteur de leurs possibilités financières.

Les revenus les plus bas doivent bénéficier des aides les plus élevées, et c’est cette grille de lecture que la Métropole a adoptée, avec des efforts plus marqués qu’à Paris, notamment. On peut estimer à environ 100 millions d’euros d’aides accordés par la Métropole, pour l’ensemble de la ZFE. Des dérogations sont proposées sur les déplacements domicile-travail, jusqu’à 60% de la population aux revenus les plus bas. De gros efforts sont accomplis, il faut les poursuivre et les renforcer. Il faut aussi analyser les premiers retours d’expérience des professionnels, déjà soumis à la réglementation ZFE. Bon nombre d’entre eux ont eu une méconnaissance des aides et des offres de véhicule, ainsi que des contraintes techniques ou économiques imposées. Accordons-nous du temps pour associer les utilisateurs, et trouver les bons relais pour les accompagner. Cette question se posera de façon plus aiguë encore avec les particuliers, et il est impératif de l’anticiper à la hauteur des défis.

La ZFE sur l’ensemble de la Métropole, c’est 20 000 personnes concernées en 2022, pour les 5+, 45 000 ensuite pour les Crit’Air4, puis 150 000 pour les Crit’Air 3, sans parler des Crit’Air 2, pour lesquels il faut déjà s’interroger.

La ZFE est un élément de réponse dans le cadre d’une réflexion plus globale, à savoir le développement des transports en commun et des modes doux, pour offrir aux habitants des solutions alternatives économiques, et adaptées aux besoins de déplacement. Nous devons donc continuer de parler aux Vénissians, de les informer, de leur faire connaître les dispositifs d’aides et d’accompagnement, étape par étape, et sans précipitation.

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