Conseil municipal : Égalité femmes/hommes 2024-2026

Un carnet de route avec 36 actions bien ciblées

Intervention de Michèle PICARD sur le rapport N°1 : « Plan d’actions égalité femmes-hommes 2024/2026.

On sait que l’égalité femmes-hommes est un cheminement, un objectif vers lequel la société doit tendre. On sait aussi que cette égalité n’est pas une chimère, un sujet secondaire, et qu’il faut  se donner les moyens et les  conditions de l’obtenir. Avec ce plan d’actions égalité femmes-hommes 2024-2026, notre Ville s’inscrit dans le prolongement de nos politiques publiques de proximité. Le  travail entrepris à Vénissieux depuis des années est considérable. Il est ancré dans le quotidien auprès des agentes,  auprès des jeunes, dans la  santé, l’éducation,  comme dans notre festival Essenti’[elles].

Vénissieux compte 1350 agents et son effectif est largement féminisé. Remarquons dans un premier temps que peu de métiers sont mixtes (14%) alors que la plupart des métiers peuvent être indifféremment occupés par des hommes et des femmes. Il y a des filières plus féminines, d’autres plus masculines, des variables que l’on peut rectifier, à condition également d’avoir en amont des formations moins genrées, moins exclusives.

C’est aussi un défi d’agir dès les années d’études et dans les cursus des lycées professionnels. De même, au niveau des écarts de rémunération, la collectivité n’a pas de prise sur la grille indiciaire mais parmi les explications, on constate que les femmes sont plus nombreuses à exercer à temps non complet, partiel ou thérapeutique et en moyenne surreprésentées au sein des  filières les moins rémunératrices. Avec la mise en place du RIFSEEP, nous avons un outil plus précis pour évaluer et analyser les évolutions dès  cette année, et ainsi analyser dans quelle mesure notre collectivité dispose de marges de manœuvre pour réduire ces inégalités salariales.

Dans tous nos services, il faut d’une façon générale favoriser l’émergence d’une culture commune de l’égalité professionnelle, agir sur les conditions de travail, cœur des inégalités. J’ouvre à cette occasion une parenthèse au  sujet des familles monoparentales, essentiellement des mères célibataires. Angle mort des politiques publiques en France, la délégation aux droits des femmes a remis un rapport d’information sur les familles monoparentales au Sénat, proposant plusieurs pistes dont l’instauration d’une carte de famille monoparentale qui donnerait accès à des droits, des  tarifs préférentiels, notamment sur les activités culturelles et sportives pour les enfants, mais aussi à des tarifs spécifiques de cantine, de mutuelle, des accès à la garde d’enfant et au logement social. Nous suivrons de près les débats à ce sujet de façon à les intégrer dans nos réflexions, comme nous l’avons fait par exemple dans le cadre de la Cité de l’Emploi en ciblant les familles monoparentales comme public prioritaire.   

En matière de lutte contre les violences conjugales et intrafamiliales, Vénissieux est à la pointe du combat dans la Métropole. Nous avons mis sur  pied un dispositif intercommunal pour la mise à disposition de logements d’urgence et d’accompagnement, pris en charge le financement d’une intervenante sociale au commissariat et signé une convention annuelle avec l’association VIFFIL pour l’accueil et le soutien de 25 femmes vénissianes victimes de violences.

Dans nos EPJ, Maisons de l’enfance, BIJ, écoles, l’éducation à l’égalité commence là, dès le plus jeune âge. La question de la santé et de l’accès aux  soins est centrale, dans nos villes comme sur l’ensemble du territoire national. Avec nos partenaires, nous nous inscrivons dans des actions comme Octobre rose ou la lutte contre la précarité menstruelle, avec une  collecte qui augmente à Vénissieux année après année, vous pouvez d’ailleurs vous mobiliser jusqu’au 28 mai.

Faire avancer l’égalité, c’est lutter contre les stéréotypes et les représentations mentales qui les accompagnent. C’est aussi s’interroger sur  nos propres comportements et nos propres schémas culturels qui se  répètent ou que l’on reproduit, parfois de manière inconsciente. Cela commence dès l’école, dans les prises de parole entre filles et garçons, dans  l’organisation des espaces collectifs. Jusqu’à présent, les cours  d’école n’étaient-elles pas plus réservées à l’usage des activités des  garçons ? Mais qui se posait la question il y a 20 ans, personne ou  presque, tellement cela semblait naturel. Le monde du travail, avec son  cortège d’inégalités de salaire et de conditions de travail, n’est pas le  seul symbole des inégalités. Dans la création, dans les livres d’histoire et  manuels scolaires, dans la mémoire collective, partout règne l’invisibilité des  femmes. Je vais finir par un exemple parlant, qui concerne les repères mémoriels et géographiques de la plupart de nos villes. A Paris,on trouve  8  % de noms féminins contre 59 % pour les hommes, et 33 % neutres (ni homme ni femme). En moyenne, seuls 6% des rues sont nommées selon des  patronymes féminins en France, et Vénissieux ne déroge pas à la règle. C’est la raison pour laquelle nous nous efforçons de corriger le tir et de  rattraper le retard.

Le mouvement égalité femmes-hommes est enclenché. L’Etat et le  droit  commun devront être présents pour accompagner la volonté des  collectivités territoriales afin de l’ancrer dans le  quotidien, de l’école à  la santé, dans la vie professionnelle et la sphère privée.

Notre plan d’actions égalité femmes-hommes 2024-2026 forme un carnet de route. Avec 36 actions bien ciblées, il nous indique la direction à suivre dans nos services et nous montre combien, dans de nombreux domaines de  notre société, l’égalité des droits reste à conquérir.

Je vous remercie.     

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