Conseil municipal : Budget primitif 2023

Protéger les Vénissians, c’est construire un budget d’amortisseur social pour 2023

Intervention de Michèle PICARD sur le rapport n ° 3 « FINANCES LOCALES. Budget primitif 2023. Budget principal et budget annexe. »

La décision n’a pas été longue à prendre. Protéger les Vénissians, c’est construire un budget d’amortisseur social pour 2023. Car l’envolée des prix alimentaires de première nécessité, de l’énergie, du jamais vu depuis 1985, frappe très durement tous les habitants. L’inflation les pénalise dans leur quotidien, dans leurs déplacements professionnels et pour les plus modestes, il s’agit ni plus ni moins de s’alimenter, de se chauffer, de payer les charges courantes, de vivre au jour le jour. Il faut agir très vite car nous ne savons pas où ni quand s’arrêtera cette inflation.

Par ailleurs, cette crise n’est pas une crise supplémentaire tant elle s’agrège à toutes les autres, les crises économique, sociale, sanitaire. N’oublions pas non plus les crises de l’accès aux soins, de l’hôpital public, du logement, des crises qui ne proviennent pas de l’extérieur mais bien des politiques libérales menées à l’intérieur de notre pays.

Pour faire bouclier, le Ville a gelé ses taux de fiscalité. Ils n’ont pas augmenté depuis 2016. Cet effort s’inscrit bien dans la durée. S’ajoute à cela la limitation de la hausse des tarifs municipaux.

La deuxième priorité est de déconnecter et débrancher la hausse de l’inflation nationale des tarifs de nos usagers. Notre choix est de limiter la hausse de nos tarifs à 2% en moyenne alors que l’inflation en France sur l’année 2022 a atteint plus de 5% ! Rappelons-nous, elle était de 1,6 % en 2021. Chacun peut imaginer le choc que les familles vénissianes encaissent. La plupart des produits alimentaires de base ont vu leur prix augmenter sur un an de plus de 20%. En temps de crise, le repas scolaire des enfants est le plus équilibré et le plus copieux de la journée. Dans ce contexte inflationniste, dont on ne connaît toujours pas le pic, notre ville maintient la qualité des déjeuners proposés à nos enfants dans les restaurants scolaires. Elle a choisi également de ne pas augmenter les tarifs sociaux de restauration pour les familles au quotient familial le plus bas, à savoir un euro par jour. Cela concerne 7.5 % d’enfants sur les 6023 enfants inscrits à la restauration scolaire. C’est un choix fort, un choix de la solidarité quand, selon les données de l’AMF, environ la moitié des communes a dû déjà alourdir le prix de la cantine, jusqu’à plus de 5%.

Enfin bien sûr, contrairement à certaines villes, Vénissieux n’a pas fermé ses équipements les plus énergivores, comme les piscines par exemple dont on a beaucoup parlé en septembre dernier. Nous, nous n’avons pas pris en otage les usagers de nos équipements mais nous nous sommes adressés directement à Emmanuel Macron et à son gouvernement. Nous leur avons demandé, pour les habitants comme pour les collectivités, à sortir le gaz et l’électricité du marché européen et à les reconnaître comme des biens de première nécessité.

 Enfin, la ville de Vénissieux a décidé de créer un fonds financier de soutien aux associations relatif à la crise énergétique, qui fera l’objet d’une délibération lors de ce conseil. C’est une forme de sas que nous mettons en place afin que les associations passent le cap de cette crise énergétique sans dégrader l’ensemble de leurs actions ni leur qualité à l’égard de leurs adhérents. Une enveloppe de 300 000€ leur sera dédiée, affectée après analyse des besoins et lors de délibérations spécifiques. Deux ans après nos aides pour sortir de la crise sanitaire, notre ville montre son soutien indéfectible à la vie associative vénissiane, pilier du vivre ensemble.

Entre le budget primitif 2022 et celui de 2023, et après une analyse définitive des douze derniers mois, le poids des dépenses d’énergie/fluides a connu une hausse de plus de 16%, à laquelle il faut ajouter le coût de la restauration scolaire, l’inflation des fournitures et contrats d’entretien.

Le budget 2023 est un budget contraint, c’est une réalité que nul ne doit ignorer. Nous sommes vigilants, notamment par rapport aux politiques gouvernementales.

Malgré l’efficacité et l’efficience des services publics de proximité lors des différentes crises sanitaires, l’État ne répond toujours pas aux préoccupations et besoins des collectivités locales. Sans la mobilisation et le refus des maires, un contrat de Cahors bis, à savoir à nouveau une diminution des dépenses de fonctionnement, nous aurait été imposé dès 2023. Elisabeth Borne a fait marche arrière, mais le gouvernement sera-t-il tenté de l’inscrire dans le projet de loi de finances 2024 ? Personne ne le sait, mais nous nous y opposerons frontalement. Que l’État joue sur les dépenses de fonctionnement des communes en pleine crise inflationniste est surréaliste. Il ne faut pas savoir lire dans le marc de café pour anticiper un hiver très difficile que de nombreuses familles auront de la peine à passer. Le gouvernement reste donc sur une ligne contre-productive après la baisse des dotations, la suppression de la taxe d’habitation, le contrat de Cahors. Il continue de remettre en cause le principe de libre administration des communes pour les contraindre à formater et aligner leurs politiques de proximité.

Pour autant, malgré un environnement compliqué et incertain, hors de question de mettre au point mort le développement de notre ville. Les 124 millions de dépenses d’investissement sur l’ensemble du plan de mandat seront réalisés et tenus. Et l’année qui commence viendra illustrer notre ambition avec l’inauguration de la Maison de l’enfance Max-Barel, l’extension du groupe scolaire Jules-Guesde, la construction de l’équipement polyvalent Pyramide, la démolition-reconstruction de la piscine Auguste Delaune, etc.

L’intérêt des Vénissians et de Vénissieux fixe le cap et les objectifs de notre budget 2023.

Je vous remercie.      

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