Lundi 4 mars 2024
Je suis très heureuse d’être parmi vous pour cette conférence d’ouverture de la 3e édition des Journées de l’Égalité femmes-hommes organisées par la métropole de Lyon. Je suis heureuse surtout de vous voir si nombreuses et nombreux !
Nous avons cette année encore un programme très riche, qui regroupe conférences, jeux, expositions, et même une soirée festive, ce jeudi soir. Notre objectif, avec ces Journées de l’Egalité, est d’offrir aux habitantes et habitants de la Métropole un temps dédié de réflexion, d’information, d’acculturation sur cette question fondamentale de l’Egalite femmes-hommes.
Vous le savez, même si les textes affirment aujourd’hui cette égalité, il reste encore un travail important à mener pour que cette égalité soit réellement effective.
Et pour lutter contre les freins existant il est aujourd’hui plus que jamais nécessaire de donner à toutes et tous les clés pour comprendre où se nichent ces inégalités, pourquoi elles existent et comment on peut collectivement les faire peu à peu disparaitre. Il semble évident que l’on ne peut combattre efficacement les inégalités si on n’a pas, au préalable, clairement identifié leurs causes, compris les mécanismes qui leur permettent toujours d’exister.
Car aujourd’hui il ne s’agit plus de s’interroger sur l’existence ou non de ces inégalités. Une chose est sûre : elles existent. C’est un fait, une réalité. Ce n’est pas une opinion ni un point de vue. Un sujet où l’on est d’accord ou pas d’accord.
Ce n’est pas, comme on a pu trop souvent l’entendre un « combat de féministe radicale voire hystérique». Non, on ne peut plus dire cela sérieusement en 2024. Parce qu’aujourd’hui, cette question des inégalités entre les femmes et les hommes est un fait étayé, fruit de travaux de recherche, d’études, d’enquêtes menés par des femmes et des hommes qui ont investigué, interrogé notre fonctionnement passé et actuel, et sont tous et toutes arrivés au même constat : oui notre société n’est pas égalitaire.
Pour appuyer mon propos quelques chiffres :
Aujourd’hui, en France
- Le revenu salarial médian des femmes est inférieur de 16 % à celui des hommes.
- 80 % des femmes font la cuisine ou le ménage au moins une heure chaque jour, contre 36 % des hommes.
- 62 % des députés et 84 % des maires sont des hommes.
- 1 femme sur 2 a déjà été confrontée à une situation de sexisme ou de harcèlement sexuel au travail
- 82% des parents isolés sont des femmes.
Je pourrai égrener longtemps ces chiffres qui montrent que les inégalités, le sexisme sont présents dans quasiment tous les aspects de nos vies personnelles et professionnelles.
Les rendez-vous que nous proposons pendant cette semaine de l’Egalité ne traiteront évidemment pas de l’ensemble des aspects liés aux inégalités entre les femmes-hommes (il nous aurait fallu bien plus qu’une semaine !), mais pour les sujets abordés pendant cette semaine, nous avons choisi de rendre justice à des femmes qui ont été invisibilisées par l’Histoire et de mettre en avant des femmes au parcours inspirant dans le domaine du sport et de la culture.
Ce midi, nous parlerons ainsi d’artistes exceptionnelles. Et je remercie Anne Monteil-Bauer, fondatrice et directrice artistique, de Si si les femmes existent, d’avoir accepté d’ouvrir ce programme de rencontres et de remettre en lumière des peintresses malheureusement méconnues du grand public.
Parce que cette question de l’invisibilité des femmes est centrale, entre aliénation et émancipation, elle se retrouve évidemment présente, de façon plus ou moins forte dans l’ensemble des thématiques que nous allons aborder cette semaine.
Je pense notamment à la conférence de jeudi midi qui traitera de la lutte des femmes pour exister dans le domaine du sport, faire reconnaître leur performance et obtenir un traitement équivalent à leurs homologues masculins. A la jonction du sport et de la culture, nous aurons le plaisir d’écouter Mélissa Plaza (ex joueuse de l’Olympique Lyonnais qui témoignera sur les stéréotypes de genre rencontrés et surmontés lors de sa performance slamée lors de notre soirée de l’Egalité.
Nous clôturerons enfin ces Journées de l’Egalité avec une conférence sur les compositrices dont on connaît parfois les œuvres mais presque jamais leurs créatrices. Leurs portraits seront exposés pour les mettre enfin en lumière. Mais la semaine de l’Egalité permettra aussi l’expression de femmes artistes contemporaines à l’occasion d’une programmation exceptionnelle de spectacles et de concerts dans plusieurs villes de la métropole et porté par la direction de la culture et des enseignements artistiques.
Vous voyez les propositions de rendez-vous et les thèmes abordés sont très divers et c’est ce qui fait, la richesse de cette semaine.
Avant de laisser la parole à Anne Monteil-Bauer, je voulais remercier toutes les équipes de la Métropole mobilisées pour organiser cette semaine.
Je vous souhaite à toutes et tous une très bonne conférence gesticulée.
