Centenaire de Mme Marie SAINSORNY

Mardi 8 janvier 2013.

Retrouvez l’intervention de Michèle PICARD, à l’occasion du centenaire de Mme Marie SAINSORNY, le lundi 7 janvier 2013.

Mardi 8 janvier 2013.

Retrouvez l’intervention de Michèle PICARD, à l’occasion du centenaire de Mme Marie SAINSORNY, le lundi 7 janvier 2013

Marie SAINSORNY - @ Expressions

Aujourd’hui, nous sommes très heureux, et fiers à la fois, d’être réunis autour de vous, Marie, pour célébrer votre centième anniversaire. Vous êtes née le 6 janvier 1913 à Saint Victor, en terres ardéchoises. Votre père décède alors que vous n’avez que cinq ans. Et c’est dans une famille recomposée, avec votre demi-sœur et demi-frère, que vous allez grandir dans le village de Tournon.

A treize ans, vous obtenez votre certificat d’études. A l’époque, c’était un précieux sésame, pour tous ceux qui ne pouvaient poursuivre leurs études. Il marquait la plupart du temps l’entrée dans le monde du travail. Ce fut votre cas, puisque vous intégrez l’usine d’imprimerie sur étoffes de Tournon. C’est là d’ailleurs que vous rencontrez Charles, et que naîtra votre histoire d’amour. Ceux qui vous ont connu à l’époque disent d’ailleurs que vous formiez un très beau couple. Le 13 septembre 1933, vous scellerez votre union à la mairie de Tournon.

Trois enfants viendront vous combler, Maryse en 1934, Nicole en 1936, et Alain en 1943. Vous vous consacrez alors à votre petite famille, mais d’une nature très dynamique, vous épaulerez aussi votre mari, très impliqué dans la vie de la cité. Il fut d’ailleurs conseiller municipal de Tournon, et également investi dans l’organisation de tournois de joutes. On m’a rapporté que vous étiez une intendante hors pair, notamment dans la confection des casse-croûtes, hormis une fois, où vous oublierez un élément pourtant indispensable, le pain.

Pendant toutes les années qui vont suivre, vous allez choyer votre famille, vous faites tout pour qu’elle soit unie, et que chacun puisse s’épanouir en son sein. Je sais combien, encore aujourd’hui, cela reste pour vous La priorité. Vous aimez aussi participer à des sorties, des voyages, et partagez ces moments d’évasion et de connaissance avec votre famille ou vos amis.

En 1972, au décès de votre époux, vous viendrez habiter chez votre fille Maryse, à Vénissieux, dans le quartier du Cluzel. Vous ferez alors la connaissance de nombreux Vénissians rencontrés au marché, ou au foyer du temps libre que vous aimez fréquenter. Ce qui vous permettra d’ailleurs de participer à des sorties et voyages organisés par la ville. Pendant les vacances scolaires, vous continuerez à vous occuper de vos petits-enfants, permettant à l’ensemble des cousins de se retrouver, et de partager des moments précieux d’une vie de famille. Avec eux, vous retournerez un peu dans l’enfance, n’hésitant pas à leur préparer des gages quand cela était nécessaire.

Encore aujourd’hui, vous veiller toujours sur votre petite tribu, et concocté même de bons gâteaux pour vos neuf arrières petits-enfants. Installée à la résidence Ludovic Bonin depuis 1996, vous n’avez rien changé à vos habitudes, vous rendant régulièrement au marché, aimant toujours cuisiner et participer aux activités organisées par la résidence. Tous les vendredis, vous prenez votre repas avec les autres résidents, et votre esprit dynamique, positif égaie la tablée. Vous aimez particulièrement raconter des blagues, notamment celle du canard qui, pour épancher sa soif, se paye une canette.

Ce siècle, que vous venez de traverser, aura connu des bouleversements gigantesques de notre société, les pires, comme les deux guerres mondiales, même si vous n’étiez qu’une enfant lors de la première guerre mondiale, la crise économique de 1929, puis l’occupation allemande nazie.

Mais aussi les meilleurs, avec les premiers congés payés de 1936, obtenus après de longues luttes du Front populaire. Vous avec encore en mémoire, Marie, des grèves de 36, quand vous portiez la gamelle à votre beau-père. Puis il y eut le programme du Conseil national de la Résistance, avec notamment la création de la sécurité sociale. Et les avancées considérables pour les droits des femmes acquises de hautes luttes. Conquête de la citoyenneté, de l’autonomie au sein de la famille, au travail, partout dans la société. Une recherche de l’égalité pleine et entière, toujours d’actualité encore aujourd’hui.

Vous avez été le témoin de ces moments charnières de notre histoire. Cent ans jalonnés d’avancées sociales, médicales, scientifiques et techniques. Tout un chemin de vie partagé, aujourd’hui, avec nous. Au nom de la municipalité de Vénissieux, chère Marie, je vous souhaite un très bon anniversaire.

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