Bidonvilles : à qui la patate chaude la prochaine fois ?

Le 18 août 2009

Les bidonvilles se succèdent et se ressemblent ! Ils se déplacent, dans notre agglomération en particulieret sur tout le territoire national, au gré des décisions de justice et des évacuations.
Aujourd’hui, à Vénissieux, un groupe de 23 personnes dont une douzaine d’enfants (du nourrisson à l’adolescent), plusieurs caravanes et véhicules, sont installés depuis la mi-août sur le parking de l’ancienne Auberge de jeunesse.

Le 18 août 2009

Les bidonvilles se succèdent et se ressemblent ! Ils se déplacent, dans notre agglomération en particulier et sur tout le territoire national, au gré des décisions de justice et des évacuations.

Aujourd’hui, à Vénissieux, un groupe de 23 personnes dont une douzaine d’enfants (du nourrisson à l’adolescent), plusieurs caravanes et véhicules, sont installés depuis la mi-août sur le parking de l’ancienne Auberge de jeunesse. Le Conseil général, propriétaire du terrain, a lancé une démarche d’expulsion.

Depuis plusieurs années, ces familles arrivées de la région des Balkans errent dans notre agglomération. Ils parlent français. Les enfants sont scolarisés ici ou là. Certains adultes possèdent des titres de séjours.

Si des dispositions sanitaires ont été prises dès le 14 août (accès à l’eau et collecte des déchets) pour limiter les risques immédiats, ces familles survivent dans des conditions d’hygiène et de sécurité déplorables, voire inhumaines. Ces campements sont indignes de notre siècle. Ces femmes et ces hommes, ces enfants sont exposés à de nombreux dangers, épidémies, incendies, accidents. Nous ne sommes pas à l’abris d’un drame.

Les villes sont confrontées presque quotidiennement à des squats, identifiés ou non. A nos côtés, les différentes associations et collectivités impliquées mènent un travail remarquable pour maintenir le minuscule lien qui existe entre ces populations et la société. Cela n’est ni satisfaisant, ni suffisant. Le nombre de lieux et de familles démontre qu’il s’agit d’une responsabilité nationale.

Le 4 octobre 2007, une conférence d’agglomération placée sous l’autorité du Préfet s’était tenue avec le Grand Lyon, le Conseil général et les maires des communes de l’agglomération concernées. Des engagements avaient été pris pour répondre à la volonté du gouvernement exprimée à travers la lettre de François Fillon, premier ministre, d’ « éradiquer les bidonvilles sur le territoire national, mais avec la constante préoccupation de défendre la dignité humaine dans le respect des lois de la République. »

Aujourd’hui, chaque situation est encore et toujours réglée au cas par cas et dans l’urgence de l’évacuation, sans que ne soient abordées les questions humaines et sociales. Nous continuons à renvoyer la patate chaude au voisin !

Avec l’équipe municipale, je demande donc une nouvelle fois l’organisation d’une rencontre dans les plus brefs délais, au plus haut niveau, avec les partenaires engagés. C’est dans ce sens que je me suis adressée au Préfet vendredi dernier.

Michèle PICARD

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