Médaillés du travail

Le 15 décembre – Retrouvez l’intervention de Michèle PICARD à l’occasion de la cérémonie de mise à l’honneur des médaillés du travail, vendredi 9 décembre 2011.

Le 15 décembre

Retrouvez l’intervention de Michèle PICARD à l’occasion de la cérémonie de mise à l’honneur des médaillés du travail, vendredi 9 décembre 2011.

19 médailles d’or, 22 médailles de vermeil, 30 médailles d’argent. 35 ans, 30 ans, 20 ans de longévité. Bibliothécaire, éducateur, infirmiers, assistants socio-éducatifs, assistantes maternelle, agents territoriaux, auxiliaire de puéricultrice. Il y a déjà dans l’échelle du temps mentionnée l’attachement et la fidélité dont vous avez fait preuve, jour après jour, auprès des habitants de notre ville.

Et puis il y a, dans la diversité des fonctions et responsabilités occupées, toute la richesse de la fonction publique, toutes les compétences, et tout le savoir-faire des services publics de proximité. Au plus près de la réalité, au plus près des habitants.

Si Vénissieux connaît l’essor qui est le sien, c’est aussi grâce à vous, à votre et à notre volonté commune de construire une ville en pleine mutation urbaine, mais une ville qui ne perd pas de vue la dimension humaine du projet. En cette année de Grand Rendez-Vous 2011, je tiens tout particulièrement à saluer l’ensemble des salariés des différents services de la mairie, car tout le monde a apporté sa pierre à l’édifice.

La qualité des débats, les projets et perspectives présentés aux Vénissians, montrent et démontrent l’implication de chacun, dans le succès de cette édition du Grand Rendez-Vous. Cet événement a également mis en avant le travail que vous effectuez, et les missions que vous remplissez. Juste retour des choses, le Grand Rendez-Vous a valorisé auprès de la population, et de nos partenaires les services publics de proximité, auxquels nous tenons tant.

Pour les élus que nous sommes, pouvoir compter sur la mobilisation, la richesse et la fidélité du personnel à Vénissieux, c’est la garantie de pouvoir se projeter vers l’avenir, sereinement, patiemment, humainement. Etre fonctionnaire aujourd’hui, sous le feu des politiques libérales, n’est pas de tout repos. Quand je vois le dévouement des agents, à la cause de leur ville et des habitants, les attaques systématiques du gouvernement Fillon, aussi bien sur les statuts des fonctionnaires que sur les réductions d’effectifs, me révoltent.

Car la fonction publique dans laquelle vous êtes entrés, et que vous avez défendue tout au long de votre carrière, c’est l’espace le plus précieux que nous possédons : un espace non marchand, un espace de services sans carte bleue, en quelque sorte. C’est l’espace de la République de proximité et du vivre-ensemble.

Quelle société, quelle ville laissera-t-on à nos enfants, si on laisse les forces de l’argent piétiner les champs de l’égalité et de la justice pour tous, les champs de l’égalité et de la justice cultivés sur l’ensemble du territoire ?

A travers votre choix individuel d’intégrer la fonction publique, vous avez défendu ni plus ni moins qu’un choix de société, un choix de citoyenneté, une volonté de partager le plus largement possible, le développement, l’essor et  les richesses humaines de notre ville. Ce pacte-là, personne n’a le droit de le fouler aux pieds, personne n’a le droit de le stigmatiser, de le caricaturer, de l’injurier, de le démanteler.

Depuis 2007, la fonction publique a perdu 100 000 postes. Dans des domaines comme l’éducation, la santé, la justice, les dégâts sont considérables, pour les élèves, pour les patients, pour l’ensemble des citoyens. Mais ce que l’on oublie souvent de mentionner, ce sont les dégâts occasionnés pour l’ensemble des fonctionnaires, au cœur même de leurs activités. Travail à flux tendus, manque d’effectifs, manque de temps, stress, dévalorisation du métier, absence de reconnaissance de l’Etat.

Au lieu d’humaniser les missions de service public, le capitalisme financier tend à les mécaniser, pressuriser, et au final, à les privatiser, puisque la rentabilité, chère au privé, est appelée à se substituer au principe d’efficacité, d’égalité et de solidarité.

Le budget 2011 renforce encore cette dérive, avec la baisse des crédits, de nouvelles coupes massives dans les effectifs des fonctionnaires (32 000 équivalents temps plein), et le gel des dotations aux collectivités locales. Et pour 2012, la ministre du budget, Valérie Pécresse, a demandé 200 millions d’euros d’économies aux collectivités locales.

Avec ces politiques-là et à ce rythme-là, que vont devenir les missions de services publics ? Comment les collectivités, étranglées financièrement par les orientations gouvernementales, vont-elles maintenir l’ensemble des missions sans être confrontées, un jour ou l’autre, à des choix cornéliens ?

Je sais que chacun de vous, avec le sens aigu de service public qui est le vôtre, porte ces interrogations. Fidélité à la ville, fierté d’agir pour tous les Vénissians, cette médaille matérialise votre contribution essentielle et indispensable, au développement de notre commune.

A tous et à toutes, je vous adresse mes remerciements et félicitations pour le travail fourni et accompli. La notion de services publics et Vénissieux en récoltent tous les jours les fruits.

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