21 février 1944 – 21 février 2013 : Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent

Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent le 21 février 1944 : Missak Manouchian, vingt-et-un membres de son groupe de Résistance, le FTP-MOI, les Francs-Tireurs Partisans-Main d’Œuvre Immigrée, furent fusillés et une femme décapitée à la hache.


Le Tombeau de Tommy - Alain BlottièreIls étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent le 21 février 1944 : Missak Manouchian, vingt-et-un membres de son groupe de Résistance, le FTP-MOI, les Francs-Tireurs Partisans-Main d’Œuvre Immigrée, furent fusillés et une femme décapitée à la hache.

Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant, épris de liberté pour leur patrie d’adoption. Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir en soldat régulier de l’armée française de Libération. Vingt et trois qui criaient la France en s’abattant, sans bandeau sur les yeux, en regardant le soleil et la belle nature…

Les mots de Louis Aragon, chanté par Léo Ferré, ou ceux de Missak, lui-même, s’adressant une dernière fois à sa femme, Mélinée, raisonnent comme une évidence dans nos têtes lorsque l’on évoque le groupe Manouchian. Tout comme les images du film de Robert Guediguian, « L’armée du crime » qui ont marqué notre esprit.

Pour moi, c’est aussi me replonger dans la lecture du roman d’Alain Blottière, Le Tombeau de Tommy.

Une valse en trois temps parfaitement rythmée entre un réalisateur, un acteur, un jeune adolescent parisien, et le personnage interprété, Thomas Elek, émigré hongrois, membre du groupe Manouchian. Au fil des pages, réalité et fiction se mêlent : la reconstitution historique sert de décor au film et l’identification dévorante de l’acteur pour le personnage nous amène sur les traces de ce jeune martyr de 19 ans, fusillé par les Allemands le 21 février 1944 aux côtés de ses camarades communistes et résistants.

« Ni biographie, ni broderie, Le Tombeau de Tommy est un livre inspiré, au sens pulmonaire du terme. Passé au tamis du temps qui passe, filtré pour maintenir en vie» concluait une critique dans Télérama. Quelle que soit sa forme, le travail de mémoire est essentiel pour maintenir en vie ceux qui nous ont offert un présent. Ils étaient vingt-trois, des jeunes hommes et femme aux histoires et parcours uniques et individuels, vingt-trois résistants à avoir donné leur vie pour la liberté.

Celestino Alfonso, Olga Bancic, Joseph Boczov, Georges Cloarec, Rino Della Negra, Thomas Elek, Maurice Fingercwajg, Spartaco Fontano, Jonas Geduldig, Emeric Glasz, Léon Goldberg, Szlama Grzywacz, Stanislas Kubacki, Césare Luccarini, Missak Manouchian, Armenak Arpen Manoukian, Marcel Rayman, Roger Rouxel, Antoine Salvadori, Willy Schapiro, Amédéo Usséglio, Wolf Wajsbrot, Robert Witchitz.

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